Budget: fausse croissance….et fausses économies
L’année est à peine commencée que déjà il faut reconsidérer que le projet de budget de la France qui est complètement obsolète. Il est vrai qu’il repose sur une fausse croissance de 1,4 % alors que toutes les institutions internationales prévoient moins de 1 % voir même la stagnation en 2024. Du coup, la France se fait sermonner par Bruxelles et le ministre de l’économie annonce un plan d’économies sans doute très virtuel car il ne met nullement en cause le fonctionnement de l’État , sa cathédrale administrative et son clergé.
Pour équilibrer les comptes, le ministre assure préférer« la voie du courage », c’est-à-dire des économies. Concrètement, la moitié des 10 milliards à trouver en urgence seront en fait un coup de rabot qui concernera tous les ministères : « L’effort sera équitablement réparti». Pour ce qui est des 5 milliards restants, Bruno Le Maire a annoncé qu’ils seront ponctionnés sur des « politiques publiques » précises : par exemple, le dispositif MaPrimeRénov’, dont le budget 2024 passera de 5 milliards à 4 milliards cette année, ou l’aide publique au développement, qui sera amputée de 800 millions d’euros. Pour le reste, Bercy prévoit de détailler ce plan d’économies ce lundi dans la matinée.
Après 10 milliards de coupes dans les dépenses pour 2024, le ministre se ménagerait déjà une éventuelle issue de secours pour mettre en place d’autres mesures d’urgence dans les prochains mois.
Quelle que soit leur nature, ces coupes soudaines dans un budget à peine adopté ne manqueront pas de faire crier les oppositions et de crisper les membres du gouvernement, priés – bien que dans des proportions différentes – de se serrer la ceinture. Le texte initialement adopté à grands coups de 49.3 était déjà le fruit d’un compromis difficile entre l’impératif de réduction des déficits, le mantra de la majorité de ne pas augmenter les impôts et la pression des ministères qui réclamaient du budget pour faire face à l’inflation. Ainsi, alors qu’en rentrant dans la séquence, Bercy n’avait de cesse de jurer que ce PLF serait celui du retour au sérieux budgétaire, le budget 2024 ne présentait pas d’économies structurelles d’ampleur en dehors de celles réalisées sur la fin du bouclier tarifaire (14 milliards de moins, tout de même, grâce à la fin de cette aide exceptionnelle).
Pour l’instant, Bercy et Matignon évitent un nouveau psychodrame en optant pour des mesures d’économies par décret, et pour cause puisque le gouvernement n’a pas de majorité
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