Optimiste et courageux dans sa dénonciation de la corruption et de la nature criminelle du pouvoir poutinien, l’opposant Nalany , mort vendredi 16 février, incarnait aussi un formidable espoir de renouveau de la Russie, affirme, dans une tribune au « Monde », Cécile Vaissié, professeure en études russes et soviétiques.
Pendant plus de dix ans, Navalny a dévoilé, preuves factuelles à l’appui, la corruption de Poutine, de son entourage et du parti au pouvoir, Russie unie. Dès 2009, il a lancé un slogan qui s’est répandu comme une traînée de poudre : « Russie unie, le parti des voyous et des voleurs ». Parallèlement, il démontrait les détournements de fonds dans les grandes entreprises d’Etat, ce qui lui a valu le soutien d’un nombre croissant de Russes, excédés par ces pratiques.
Devenu une personnalité politique – dont les médias centraux ne citaient jamais le nom –, il a été l’une des figures-clés des grandes manifestations de l’hiver 2011-2012. Les démêlés juridiques de Navalny ont commencé : les autorités voulaient le faire taire. Elles l’ont aussi couvert de boue, inventant des propos antisémites que Navalny n’a pas tenus, et diffusant des propos anticaucasiens, effectivement inacceptables, pour lesquels il avait exprimé ses regrets.
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