Agriculture-Egalim: loi inapplicable
La France a élaboré trois lois Egalim, , elle s’apprête à en sortir une quatrième et demande une loi Egalim européenne qui en fait ne changera pas grand-chose car si l’État peut effectivement intervenir sur le respect de certaines dispositions réglementaires, il ne peut en aucun cas fixer un prix plancher pour chacune des productions qui s’impose au marché. D’abord parce qu’environ de notre production est exportée et que les centrales d’achat françaises ne se privent pas de contourner les contraintes législatives en agissant depuis l’étranger.
Le secteur agricole ne pèse pas lourd politiquement et économiquement face d’une part aux industriels d’autre part surtout face à la grande distribution. Certes il existe encore quelques outils professionnels mais la plupart ont été liquidés et sont au service maintenant des grands intérêts privés. C’est le cas des principales coopératives, centrales d’achat et de vente hier aux mains des agriculteurs aujourd’hui aux mains des financiers. C’est le cas aussi de la puissante banque crédit agricole présente sur le terrain mais qui a réussi à rendre indépendante des paysans la plus haute structure de direction. Le crédit agricole est devenu une hyper banque mondiale bien loin de la coopérative de départ. En outre il n’y a rien de commun entre les intérêts de très gros agriculteurs et ceux des petits englués dans les mono-productions de petite taille.
Toute loi de type Egalim visant à imposer des prix minimums est une illusion. Quand on est la septième puissance agricole mondiale et un grand pays exportateurs de biens et services il faut évidemment accepter les règles du marché international.Et certains alors de proposer une régulation européenne et surtout mondiale. Comme si on pouvait égaliser à coup de lois les conditions de concurrence entre pays développés et pays pauvres qui produisent une grande partie de l’agriculture
Un secteur a connu les mêmes difficultés à propos des prix à savoir le transport. Pendant toute une période on a connu le concept de tarification obligatoire(TRO) . Il a fallu lui substituer des tarifs de référence à vocation pédagogique, moderniser la gestion des opérateurs, diversifier leur activité, partager les gains de productivité avec les clients enfin restructurer la profession. Tout n’est pas rose dans le transport routier mais le secteur a été assaini et on a abandonné l’illusion du tarif obligatoire qui nous ramène un autre type de société et d’économie à savoir l’économie dirigée ou communiste qui conduit à la misère et au rationnement. ( Exemple Cuba, Chine, Corée du nord).
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