Eau du robinet : forte augmentation prévisible des tarifs
Paradoxalement, on se félicite du net tassement de la consommation d’eau potable du robinet mais cette situation fragilise les équilibres financiers d’autant qu’il faut aussi moderniser le réseau. Un réseau globalement très vétuste. Une étude chiffre le volume d’eau prélevé pour la production d’eau potable en France métropolitaine à 5,3 milliards de m3 en moyenne depuis 2012, soit 220 litres par jour et par habitant en 2021. Cela représente 500 millions de m3 de moins en moyenne que dans les années 2000 alors que la population a augmenté. Notons que la tarification gagnerait à une plus grande transparence tellement les écarts de prix sont importants
Dans un avis voté le 29 novembre, le Conseil économique social et environnemental (Cese) parle lui aussi de hausse « inéluctable » du prix de l’eau. D’autant que le secteur s’estime « en première ligne » du changement climatique qui rend l’eau plus rare, pèse sur sa qualité et aiguise les conflits entre usagers.
En France, le prix de l’eau dépend de la commune ou l’intercommunalité de résidence. Les entreprises de l’eau assurent l’approvisionnement en eau potable de près de 60% des Français et la dépollution des eaux usées de 51% d’entre eux.
Selon l’étude BDO, le prix médian au robinet a atteint 4,02 euros TTC par m3 en 2021 (50% des Français payaient moins, 50% payaient plus), avec d’importantes disparités, de 0,89 à 10,95 euros TTC par m3.
Les différences s’expliquent par la géographie locale, des facteurs techniques comme la diminution des fuites sur le réseau, qui globalement s’améliore depuis dix ans en France selon les industriels du secteur. Le prix enfin dépend aussi de la présence ou non d’industries, de la saisonnalité de la population (tourisme) et surtout, des choix d’investissements.
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