Production industrielle : toujours en baisse
On assiste clairement à une inversion des tendances économiques. Certes les croissances n’étaient pas extraordinaires jusque-là, autour de 1 % sur un an en France, désormais elles s’inscrivent dans une phase baissière. La production industrielle accuse particulièrement le coup avec une nouvelle réduction de 0, 5 % en septembre sur un mois et de 0,4 % pour la seule industrie manufacturière. En cause, une demande particulièrement molle dans les secteurs du transport. Pour l’avenir, les perspectives apparaissent encore plus négatives.
En septembre, la production s’est repliée dans un certain nombre de secteurs, comme les matériels de transport (-4,3%) dont l’automobile (-5,8%), les industries agroalimentaires (-1,4%), les industries extractives, énergie, eau (-0,8%) et les biens d’équipement (-0,5%), a détaillé l’Institut national de la statistique. A l’inverse, la production a progressé dans les « autres produits industriels » (chimie, pharmacie, métallurgie, etc., +0,7%) et la cokéfaction-raffinage (+6,4%).
La publication de l’Insee ce vendredi intervient alors que, la veille, le cabinet S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCBO) a relevé une détérioration de l’activité manufacturière en France. Son indicateur a en effet reculé de 44,2 en septembre à 42,8 en août, son plus faible niveau depuis mai 2020, selon S&P. Pour rappel, une valeur supérieure à 50 est synonyme d’expansion de l’activité, tandis qu’une valeur inférieure à ce seuil est synonyme de contraction.
« Les fabricants français ont de nouveau été confrontés à une conjoncture très difficile en octobre, la production ayant reculé pour un dix-septième mois consécutif, tandis que le volume global des nouvelles commandes et les ventes à l’export ont affiché, hors mois de pandémie, leurs plus fortes baisses depuis mars 2009 », a commenté Norman Liebke, économiste à la HCBO.
« L’industrie manufacturière souffre principalement de la morosité de la demande, la faiblesse des ventes sur le territoire national et sur les marchés étrangers s’étant accompagnée de la plus forte réduction du travail en cours dans les usines françaises depuis le début de l’année 2020 », indique S&P.
Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois se sont aussi dégradées en raison de « la très grande faiblesse de la demande », le degré de pessimisme atteignant un point haut en trois ans et demi dans un contexte de taux élevés, a souligné S&P.
Autre facteur défavorable pour la croissance à venir, la production manufacturière s’est repliée (-0,3%) et celle de services a ralenti (+0,3%). Pour Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, « l’économie française fait face à un ralentissement économique important, et celui-ci risque de perdurer ».
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