France : chute inquiétante de la productivité
Encore un rapport du conseil national de la productivité (CNP) qui s’inquiète de la chute dramatique de la productivité en France en cause évidemment l’abandon de l’industrie et de l’innovation au profit de la délocalisation. Résultat une grande perte qualitative et quantitative chez les ingénieurs comme chez les ouvriers. Exemple quand la France est contrainte de recourir à des soudeurs américains pour ses centrales nucléaires ou encore quand la plupart des automobilistes françaises sont en fait construites totalement ou en partie à l’étranger.
Le premier facteur de baisse de la productivité est la spectaculaire désindustrialisation du tissu productif tricolore depuis les années 70. « Notre base industrielle est plus faible que chez nos voisins européens. On paie la désindustrialisation ».
A l’opposé, les emplois créés dans le tertiaire, parfois dans des secteurs à très faible valeur ajoutée avec des emplois précaires, n’ont pas réussi à compenser ces pertes faramineuses.
L’autre facteur mentionné par les économistes est l’essor vertigineux des embauches d’apprentis. Depuis 2018, le gouvernement a complètement remis à plat la politique de l’apprentissage. Les apprentis sont comptabilisés dans les effectifs de l’entreprise ou du secteur public à temps plein alors qu’ils passent une partie importante de leur temps en formation.
Principal facteurs et la suppression de l’avantage considérable qu’avait la France avec un bas prix de l’énergie. En s’alignant bêtement sur les mécanismes de marché de l’énergie la France a plombé son avantage concurrentiel. La conséquence d’un alignement sur l’Allemagne et l’abandon du développement de la filière nucléaire pendant des dizaines d’années. Pire la fermeture de Fessenheim. La flambée des prix de l’énergie a plombé la productivité à court terme
L’éclatement de la guerre en Ukraine en février 2022 a provoqué une flambée des prix de l’énergie inédite en Europe depuis les années 70.
Résultat, les prix de l’énergie devrait continuer de « nuire à la productivité » à court terme. En revanche, cette crise énergétique peut engendrer des gains de productivité à plus long terme si les Etats et les entreprises accélèrent leur transition vers une économie bas carbone, diminuant ainsi leur dépendance aux énergies fossiles.
L’optimisation fiscale des multinationales est loin d’être un épiphénomène comme l’a bien documenté le dernier rapport de l’observatoire européen de la fiscalité dévoilé ce lundi 23 octobre.
« En délocalisant certains revenus de la maison-mère et des filiales locales de la multinationale vers un paradis fiscal, l’opération se traduit par une baisse de la mesure de la croissance économique et de la productivité dans le pays d’origine, avec l’effet inverse pour le pays tiers », expliquent les auteurs de l’épais rapport qui ne prend pas en compte l’effet des 35 heures ou encore le rapport au travail.
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