Les banques profitent aussi de l’inflation
La profitabilité (ROE) moyenne est désormais proche de 11%, selon les chiffres de l’EBA (European Banking Authority), contre… 2,5% il y a trois ans ! Les banques ont en effet bénéficié à la fois d’une liquidité qui est restée très abondante et d’une remontée rapide des taux d’intérêt, ce qui a eu un effet, mécanique et quasi-instantané, sur les revenus. La marge nette d’intérêt, longtemps proche de zéro, voire négative, oscille désormais entre 1,2% et 2,6 %, soit 1,6 % en moyenne agrégée, selon l’EBA.
Ce qui fait la force du secteur bancaire européen est la grande stabilité de ses dépôts à vue. Le ratio prêt sur dépôt, un indicateur très suivi, est inférieur à 100%, compris entre 70 et 80%. Une exception cependant, les banques françaises qui affichent un ratio supérieur à 100%, en raison notamment de la centralisation d’une partie de l’épargne réglementée auprès de la Caisse des dépôts.
En clair, les banques peuvent prêter à taux variable sur une ressource, les dépôts, qui leur coûtent en moyenne que… 27 points de base, autant dire, rien.
Le ménage européen optimise peu son épargne, contrairement aux ménages américains. Moins de 10% des dépôts à vue ont été réalloués en un an par les ménages vers des produits d’épargne plus rémunérateurs, avance ainsi Allianz GI.
Concrètement cela repose évidemment la question de la rémunération des dépôts à vue qui aujourd’hui ne rapportent rien à l’épargnant tandis que évidemment les banques se servent de ces sommes immenses de manière presque gratuite. Du coup, les profits augmentent encore quand l’inflation progresse. Une inflation qui permet discrètement d’augmenter encore les taux d’intérêt
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