Emploi : petite hausse surprise
En dépit de la dégradation économique et notamment de la baisse du moral des chefs d’entreprise l’emploi enregistre une petite augmentation en septembre. En effet le nombre de déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) a augmenté de 2,6% entre septembre et août et de 3,5% entre septembre et juin, a indiqué ce vendredi l’Urssaf.
Au total, Les embauches restent stables (+0,1%) au troisième trimestre. Pour rappel, ce chiffre était de +0,8% entre le premier et le deuxième trimestre.
Sur un an, les déclarations d’embauche de plus d’un mois ont diminué de 2,8% mais leur niveau reste néanmoins supérieur de 13,5% à celui du dernier trimestre 2019, juste avant le déclenchement de la crise Covid.
Reste que « cela montre une bonne résilience des entreprises qui ne perçoivent pas de signaux suffisamment négatifs pour freiner ou geler leurs projets d’embauche », ajoute le directeur des statistiques.
CDD, le nombre augmente de 3 % sur un mois, et décroît de 1,1 % sur un an. Tandis que le nombre de CDI n’augmente « que » de 2,3 % sur un mois et décroît, quant à lui, de 2,2% sur un an.
Autre dynamique, le nombre des déclarations d’embauche de plus d’un mois s’accroît encore dans les entreprises de moins de 20 salariés (+0,7%) tandis qu’il diminue dans celles de plus grande taille (-0,3%), toujours au troisième trimestre. Par secteur, le nombre des déclarations d’embauche de plus d’un mois accélère dans l’industrie (+2,7% après +1,7% au trimestre précédent) alors qu’il est en repli dans le BTP (-1,1% après +1,7%). Il continue de progresser modérément dans le tertiaire (+0,6%, après +0,5%).
La situation devrait se dégrader du faîte du tassement de la croissance en 2024. Les économistes s’attendent ainsi à un retournement en 2024. Au total, près de 53.000 postes pourraient être détruits l’année prochaine contre 140.000 créations en 2023, et plus de 500.000 en 2022 dans le sillage du rebond post-Covid. Les statisticiens tablent sur une hausse du chômage rapporté à la population active de 0,7 point entre fin 2023 et fin 2024. Le taux au sens du Bureau international du travail (BIT) passerait ainsi de 7,2% à 7,9%. En cause, une situation économique moins favorable
l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut pour 2024, à 0,8% contre 1,2% au printemps dernier. S’agissant de 2023, l’institut a très légèrement révisé sa prévision à la hausse à 0,9%, contre 0,8% en avril.
Et ce ralentissement économique a déjà des conséquences sur la santé des entreprises. Ainsi, selon les chiffres d’octobre de la Banque de France, les défaillances dépassent de 61,9% leur niveau de 2019 pour les très petites entreprises (TPE, moins de 10 salariés), de 79,1% pour les petites entreprises (10 à 49 salariés), de 55% pour les moyennes entreprises (50 à 249 salariés) et de 92,6% pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes.
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