Chômage en hausse et croissance tassée (OFCE)
La multiplication des chocs Le contexte international économique et géopolitique impacte évidemment l’évolution de la croissance de l’économie française. . Dans ce contexte morose, l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a révisé à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut pour 2024, à 0,8% contre 1,2% au printemps dernier. S’agissant de 2023, l’institut a très légèrement révisé à la hausse à 0,9%, contre 0,8% en avril. Le taux de chômage en France pourrait grimper de 7,2% à 7,9% en 2024.
Après plusieurs années de baisses consécutives, les économistes s’attendent ainsi à un retournement en 2024. Au total, près de 53.000 postes pourraient être détruits l’année prochaine contre 140.000 créations en 2023, et plus de 500.000 en 2022 dans le sillage du rebond post-Covid.
Depuis 2019, « plus de 1 million d’emplois ont été créés. Sur ce total, 70% des créations sont liées à des phénomènes exceptionnels, comme l’apprentissage (250.000 emplois), les faibles défaillances (280.000 emplois) ou encore la durée du travail », a résumé Mathieu Plane.
La fermeture du robinet des aides (chômage partiel, PGE, fonds de solidarité) et la moindre prise en charge des embauches d’apprentis devraient réduire le nombre de créations d’emplois.
L’inflation galopante et persistante depuis 2022 a poussé les banques centrales à durcir leur politique monétaire. Depuis plus d’un an, la Banque centrale européenne (BCE) a serré la vis en annonçant une série de hausses inédites, depuis la création de la zone monétaire en 1999. Les effets de cette stratégie vont clairement se faire ressentir en 2024, d’après les modèles statistiques de l’OFCE.
« La remontée des taux produit un choc majeur sur l’économie française », a appuyé Mathieu Plane. Compte tenu des effets de diffusion de l’ordre « de 12 à 18 mois » sur l’économie, l’année 2024 serait marquée par des effets en cascade sur le marché de l’immobilier ou encore l’investissement des entreprises.
« On s’attend à une contraction de l’investissement des ménages dans l’immobilier et un repli de l’investissement des entreprises », a-t-il ajouté.
La montée en flèche des prix à la consommation depuis 2022 a sérieusement réduit le pouvoir d’achat des ménages. Confrontés à des prix de l’énergie et de l’alimentaire élevés, les plus modestes doivent se serrer la ceinture. Après un recul en 2023, le pouvoir d’achat par unité de consommation, qui prend en compte la composition des ménages, retrouverait des couleurs.
« Il devrait augmenter en 2023 en raison de la hausse de l’emploi. La contribution de la masse salariale est favorable au pouvoir d’achat », a indiqué Mathieu Plane.
Pour 2024, la hausse des salaires réels, c’est-à-dire en prenant en compte l’inflation, devrait compenser les pertes d’emplois. Malgré cette bonne nouvelle, le moral des ménages reste terne. En moyenne, le taux d’épargne devrait demeurer à un niveau élevé, de l’ordre de 18% à la fin de l’année 2024, contre 15% avant la pandémie. Le manque de perspectives favorables pèse sur la confiance des Français.
0 Réponses à “Chômage en hausse et croissance tassée (OFCE)”