Crise logement social : de pire en pire
A l’occasion du 83e congrès de l’Union sociale pour l’habitat (USH), on fait malheureusement le triste constat de l’inadéquation de l’offre par rapport à la demande en matière de logement social. En réalité, on construit de moins en moins. Compte tenu des besoins il faudrait construire 200 000 logements par an alors qu’on atteint à peine le chiffre de 85 000. Fin 2022, 2,42 millions de ménages étaient en attente d’un logement social, dont 1,63 million pour une première attribution, selon les chiffres de l’Union sociale pour l’habitat.
Les besoins de nouveaux logements sociaux sont bien plus élevés. « On vient de faire une étude qui montre qu’il faudrait produire chaque année environ 198 000 logements, soit du logement neuf, soit du logement que l’on fait dans des bâtiments existants », affirme ainsi Emmanuelle Cosse.
Et les perspectives d’avenir n’incitent pas à l’optimisme. Les bailleurs sociaux, pris entre leurs obligations de rénovation et une dette grandissante, pourront construire beaucoup moins de logements dans les prochaines décennies, selon une étude prospective de la Banque des territoires, publiée fin septembre. La construction de HLM devrait continuer de ralentir pour se stabiliser à une moyenne de 66 000 nouveaux logements annuels à partir de 2030.
Selon cette même étude, les bailleurs sociaux n’auront, par ailleurs, pas les moyens de rénover et de construire dans le même temps.
Le blocage du marché locatif social s’explique aussi par un autre phénomène : la baisse du taux de mobilité. Une très faible part du parc social (7,9%) a été proposée à la location par mobilité des locataires en 2022, selon les chiffres de l’Union sociale pour l’habitat. Actuellement, un tiers des ménages ne sont pas propriétaires et peuvent prétendre à un logement social compte tenu de leurs revenus, selon le bailleur. Mais une grande partie d’entre eux ne font pas de demande de logement social, en raison, notamment, des délais d’attente pour y accéder.
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