Catastrophes climatiques : Augmenter les assurances ?

Catastrophes climatiques : Augmenter les assurances ?

Pour que les pouvoirs publics donnent la priorité à la prévention des destructions environnementales, il conviendrait d’augmenter leurs conséquences financières, notamment par la hausse de l’impôt et des primes d’assurance, estime l’économiste Philippe Askenazy dans sa chronique au Monde .

En clair l’économiste milite pour une augmentation de la couverture et du prix des assurances. Un point de vue qui peut se discuter du fait qu’on ne peut assurer la totalité des risques et que dans certains cas la solidarité nationale vaut mieux que le recours aux assurances . NDLR

Tempêtes, inondations ou incendies génèrent des pertes humaines et destructions de biens et d’infrastructures, auxquelles s’ajoutent des dégradations environnementales à long terme, notamment de la qualité de l’eau. Malgré ces bilans, dans les pays avancés, il est difficile de cerner une mobilisation générale des populations des zones exposées sur l’enjeu des émissions de gaz à effet de serre qui accroissent la fréquence et l’intensité de ces catastrophes. Cette atonie pourrait s’expliquer par la nature et l’ampleur des conséquences économiques des catastrophes.

Une très vaste littérature empirique s’est attachée à saisir l’impact des catastrophes pour les économies locales voire nationales. Les résultats sont contrastés, mais certaines conclusions émergent pour les cyclones, inondations, sécheresses ou incendies. L’économie des zones sinistrées des pays en développement est souvent durablement affectée. Dans les pays avancés, non seulement le bilan humain est moins dramatique, mais aussi croissance et emploi semblent bien moins touchés. Les sécheresses prolongées (hors incendie) ne réduiraient significativement que l’activité agricole, sans impact sur la croissance agrégée.

Pour les tempêtes, tornades, inondations ou incendies, la plupart des travaux trouvent une baisse de l’activité dans les jours qui suivent la catastrophe ; cependant, très vite, l’emploi se redresse et la croissance retrouve son rythme antérieur. Cet apparent retour à la normale cache des gagnants et des perdants. Au niveau des individus, seuls les plus sinistrés mal assurés, et les plus pauvres, voient leur situation financière nettement se dégrader.

De même, les conséquences sectorielles sont hétérogènes. Un article de la revue Monthly Labor Review vient ainsi d’évaluer l’impact sur l’emploi des centaines d’incendies majeurs en Californie depuis le début du siècle. Le résultat est intuitif : la stabilité globale de l’emploi est portée par une hausse nette dans le secteur de la (re)construction et celui des services aux entreprises ; à l’opposé, bien que non statistiquement significatif, on note un repli de l’emploi dans les loisirs et le tourisme. Les créations d’emplois dans la construction sont d’autant plus grandes que l’incendie a été destructeur ; elles peuvent ainsi atteindre 10 %, douze à dix-huit mois après la catastrophe.

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