Subir les canicules ou s’adapter
L’adaptation des pièges à chaleur que sont devenues nos villes impose une volonté d’action forte afin de dépasser les blocages de règles et de manières de faire désuètes, assure la conseillère de Paris Maud Lelièvre dans une tribune au « Monde ».
46,4 °C dans le village de Gythio, en Grèce, 45 °C à Chypre, et le record européen de 48,2 °C à Jerzu, en Sardaigne… L’été 2023 a été des plus brûlants en Europe, et il continue de l’être.
La France est touchée elle aussi par un épisode caniculaire tardif et intense, qui impacte une grande partie du pays avec, dans plusieurs départements, des températures qui avoisinent ou dépassent les 40 °C.
Depuis l’hécatombe de 2003, en plus de concentrer des enjeux environnementaux importants, les canicules revêtent, pour les pouvoirs publics mais aussi pour les citoyens, des enjeux sanitaires et de santé publique cruciaux.
Pour autant, malgré la montée en puissance de la prise en considération de l’enjeu sanitaire relatif aux canicules, chaque année les vagues de chaleur sont de plus en plus fortes et fréquentes. Avec des scénarios de réchauffement du climat planétaire de + 2,2 °C à + 4,8 °C, d’ici à 2050 le nombre de vagues de chaleur doublera dans le monde, et leur fréquence sera même multipliée par neuf d’ici à 2100.
Les causes de ces augmentations sont connues et tous les experts mondiaux du climat nous le disent : le changement climatique amplifie et amplifiera les risques d’épisodes de chaleur extrême, augmentant par là même le nombre de personnes qui y sont exposées. Les chiffres étant plus probants que des mots, on estime que la vague de chaleur qui a frappé la France du 15 au 19 juin 2022 aurait eu une probabilité de survenir dix fois moindre dans un climat non réchauffé par les activités humaines.
Tout de même, il ne convient pas ici de pointer du doigt l’inaction mondiale face à l’urgence climatique. Il convient plutôt de montrer que subir les effets des canicules n’est pas une fatalité, mais bien un choix.
Ne nous méprenons pas. Ce n’est pas un choix délibéré des populations de mourir de chaud dans leurs appartements transformés en véritables bouilloires, mais c’est, au contraire, un choix politique de ne pas faire tout ce qui est en notre pouvoir pour adapter nos territoires.
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