Violences: repenser l’éducation-des-garcons

Violences: repenser-l’éducation-des-garcons


Alors que les modèles traditionnels sont remis en cause dans la société, on assiste au renforcement d’un masculin défensif qui valorise les codes virils de puissance et de destruction chez des garçons en situation d’échec, analyse la sociologue Christine Castelain Meunier dans une tribune au « Monde ».

Rien ne justifie la violence, mais la violence à laquelle nous venons d’assister est révélatrice d’une situation qui n’a cessé de se dégrader. Elle témoigne notamment de l’inadéquation des réponses éducatives aux transformations profondes de la société et de la jeunesse.

Certes, de nombreuses initiatives de professeurs, d’animateurs, d’éducateurs, de médiateurs, de mères, parfois aussi de pères, ainsi que d’acteurs économiques, sportifs ou du spectacle, et bien d’autres encore, ont réellement du sens, mais elles se transforment rapidement en gouttes d’eau face à l’ampleur du défi éducatif auquel nous devons faire face.

Dans le débat public, l’éducation est aujourd’hui sur la sellette. Certains font la promotion de l’éducation bienveillante quand d’autres réclament de l’autorité et des punitions. Mais de quelle autorité parle-t-on ? La puissance paternelle qui prévalait à l’échelle de l’histoire a été remplacée en 1970-1972 par l’autorité parentale, exercée par les deux parents, puis en 1993 a été promu le principe de coparentalité.

On est passé ainsi de la « paternité institutionnelle », fondée sur la différence de rôles, de places, de fonctions entre le père et la mère à la « coparentalité relationnelle », fondée sur la communication, la négociation des places et des rôles entre l’homme et la femme et le partage de l’autorité parentale. Cette évolution nécessaire bouscule bien des repères, quand par ailleurs, sur les huit millions de familles avec enfants de moins de 18 ans, 1,9 million sont des familles monoparentales, soit 23 % (chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques).

Alors que les modèles traditionnels du masculin sont largement contestés dans la société, on assiste au renforcement d’un masculin défensif chez des garçons en situation d’échec. La remise en question des inégalités femmes-hommes exacerbe le malaise de l’exclusion et un sentiment d’injustice déjà bien présent, en générant pour certains jeunes hommes une chute du piédestal qui peut se traduire par une révolte, un défi à l’autorité.

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