Température : nouveau record mondial le lundi 3 juillet
La journée du lundi 3 juillet a été en moyenne la plus chaude jamais mesurée à l’échelle mondiale, selon les mesures dévoilées mardi par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, dont les relevés remontent jusqu’à 1979. En moyenne, la température à la surface de la terre a été de 17,01°C, la première fois qu’elle dépasse la barre de 17°C.
Le précédent record journalier datait du 24 juillet 2022, avec une température moyenne mesurée à 16,92°C.
La température mondiale moyenne continue en général de monter jusqu’à fin juillet-début août, ce qui laisse soupçonner que cette mesure pourrait rapidement être dépassée. Début juin déjà, les températures moyennes mondiales ont été les plus chaudes jamais enregistrées pour cette période par le service européen Copernicus, battant les précédents records avec une « marge substantielle ».
Souhaitant alerter sur le réchauffement climatique, le Forum économique mondial (WEF) a publié cette semaine une courte vidéo dans laquelle il esquisse ce qui attend le monde dans les prochaines décennies si aucun effort n’est fait pour le climat.
Se basant sur de nombreux rapports scientifiques, il rappelle notamment que des températures de 60°C pourraient devenir fréquentes d’ici à 2050 sur une grande partie de la planète.
«Voici ce qui nous attend dans les décennies à venir si nous ne prenons pas de mesures contre le changement climatique», démarre la séquence de deux minutes, publiée sur les réseaux sociaux du Forum économique mondial, organisateur du célèbre Forum de Davos chaque année. La vidéo égrène ensuite les possibles conséquences les plus terribles du réchauffement, décennie par décennie, qui proviennent de différents rapports scientifiques publiés ces dernières années.
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En suivant la trajectoire des émissions de CO2 actuelle – qui ont malgré tout baissé de 7 % en 2020 dans le monde, en raison de la pandémie de Covid-19 -, il faut s’attendre dans les années 2030 à ce que les calottes glaciaires continuent de fondre, faisant monter les eaux de 20 cm. La baisse des rendements agricoles aura poussé 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, tandis que les maladies liées au changement climatiques tueront 250.000 personnes supplémentaires chaque année.
Dans les années 2040, le monde se sera déjà réchauffé de plus de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, c’est-à-dire qu’il aura dépassé l’objectif le plus ambitieux fixé dans l’Accord de Paris sur le climat, qui célèbre ce samedi son cinquième anniversaire. Le Bangladesh, le Vietnam et la Thaïlande connaîtront d’importantes inondations chaque année, entraînant des migrations de masse. En matière d’eau, 8 % de la population mondiale aura vu sa disponibilité se réduire. Il n’y aura plus de glace en Arctique pendant l’été.
Dans les années 2050, deux milliards de personnes sur la planète devront faire face à des températures insoutenables de 60°C pendant plus d’un dixième de l’année. C’est ce qu’affirment en effet deux des architectes de l’Accord de Paris, Christiana Figueres et Tom Rivett-Carnac, dans leur livre «The Future We Choose : Surviving the Climate Crisis», sorti en début d’année.
Durant cette décennie, les masques de protection seront nécessaires sur la plupart du globe, non pas pour se protéger des virus, mais pour préserver ses poumons du smog, ce brouillard créé par la pollution, qui deviendra récurrent. Le nord-est des Etats-Unis devrait connaître 25 épisodes d’inondations par an, contre un seulement en 2020. Le réchauffement climatique entraînera aussi d’importants mouvements de population : 140 millions de personnes auront été déplacées à cause de l’insécurité alimentaire, du manque d’eau et des événements climatiques extrêmes.
Arrivé en 2100, le monde aura radicalement changé. Les températures moyennes mondiales auront en effet grimpé de plus de 4°C. L’élévation du niveau des mers aura fait disparaître une large partie de la Floride sous les eaux. La plupart des récifs coralliens auront disparu, emportant avec eux un quart des habitats des poissons. Les insectes aussi ne seront plus qu’un souvenir, ce qui aura pour effet de provoquer l’échec de nombreuses récoltes.
L’extrême sécheresse affectera 40 % de la planète. Chaque année, une zone grande comme le Massachusetts sera dévastée par les flammes aux Etats-Unis. Le sud de l’Espagne et le Portugal seront devenus des déserts, faisant basculer des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire et hydrique.
Le Forum économique mondial, qui se montre de plus en plus impliqué dans le combat climatique malgré son image de chantre du capitalisme, conclut sa vidéo en rappelant que la transition écologique, en plus de protéger la planète, pourrait être bénéfique sur un plan économique. Elle pourrait en effet permettre de générer 395 millions d’emplois dans le monde d’ici à 2030, selon un rapport du WEF .
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