Lutte climat: pas assez vite pour le Haut Conseil pour le climat (HCC)
Dans leur rapport annuel, les experts chargés d’évaluer l’action climatique du pays expliquent que les émissions françaises de CO2 sont en baisse, mais pas assez vite pour atteindre les objectifs européens.
L’an dernier, le Haut Conseil pour le climat (HCC) appelait à «un sursaut » de l’action climatique en France. Depuis, « on a dépassé la politique des petits pas mais on n’est pas encore au pas de course », résume la présidente du HCC Corinne Le Quéré en présentant le rapport annuel 2023, publié mercredi. «Surtout, c’est la politique économique qui manque. »
Dans son rapport intitulé « Acter l’urgence, engager les moyens », l’organisme indépendant chargé d’évaluer l’action climatique du pays estime que «la baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France se poursuit en 2022, mais à un rythme qui demeure insuffisant pour atteindre les objectifs de 2030 ». Un constat qui intervient deux jours après celui de la Cour des comptes européenne, pour qui les ambitieux objectifs climatiques de l’UE pour 2030 (à savoir – 55 % d’émissions nettes) ont « du plomb dans l’aile», tant en termes d’actions que de financements.
résumé
Le changement climatique dû à l’inuence humaine a entraîné des impacts graves en France en 2022, excédant la capacité de prévention et de gestion de crises actuelle. L’année 2022, emblématique de l‘intensication des eets du changement climatique, illustre le besoin d’acter l’urgence et d’engager les moyens nécessaires au rehaussement de l’action pour l’adaptation et la décarbonation en France, en Europe, et à l’international. La baisse des émissions se poursuit en France en 2022, mais à un rythme qui reste insusant pour aeindre les objectifs de 2030. Le cadre d’action des politiques publiques pour le climat se construit, sans pour l’heure être accompagné d’une politique économique d’ampleur permeant de déclencher l’accélération nécessaire. L’adoption de la réglementation du paquet Fit for 55 de l’Union européenne doit rapidement se traduire en mesures concrètes et nouvelles sources de nancements en France et en . L’adaptation doit passer du mode réactifprévalent aujourd’hui pour devenir transformatrice,en s’appuyant sur les connaissances des conséquences pour la France, y compris pour les saisons et les événements extrêmes. Alors que la multiplication des politiques publiques à l’international commence à
faire inéchir les émissions planétaires, la réponse de la France au changement climatique doit monter en puissance, sur la base de son cadre d’action stratégique qui se construit, pour systématiser sa mise en œuvre opérationnelle, engager les moyens et les nancements nécessaires, accompagner les plus vulnérables dans un esprit de transition juste, éviter la maladaptation, et œuvrer à soutenir la dynamique
européenne et relancer la dynamique internationale en amont de la COP28.
L’année 2022 a été emblématique de l’intensication des eets du changement climatique dû aux activités humaines en France métropolitaine. Un ensemble
d’événements météorologiques et climatiques ont eu des eets graves sur les écosystèmes, les individus, les infrastructures et les activités économiques. Ils ont nécessité des mesures d’urgence et d’indemnisation. L’année 2022 a été exceptionnellement chaude (année record, +2,9°C par rapport à 1900-1930 selon
les données de Météo-France), et sèche (décit de précipitations de 25 % par rapport à 1991-2020). Les faibles précipitations couplées aux fortes températures ont induit une sécheresse des sols superciels exceptionnelle pour les trois quarts du territoire métropolitain de juillet à septembre
2022. La recharge des nappes souterraines a été limitée par la faiblesse des pluies ecaces. La production agricole a subi des baisses de rendement de 10 à 30 % pour certaines lières,
notamment 30 % de baisse pour le fourrage par rapport à la moyenne quinquennale. La production hydroélectrique en 2022 était de 20 % inférieure à la moyenne 2015-2019. L’assèchement précoce et prolongé de fossés et de zones humides sur la façade atlantique a eu des conséquences pour la biodiversité, induisant une reproduction faible ou anormale des oiseaux d’eau et une quasi-absence de reproduction de
certaines espèces d’amphibiens
L’ANNÉE 2022 A ÉTÉ EXCEPTIONNELLEMENT CHAUDE ET SÈCHE EN FRANCE, ET A EU DES IMPACTS GRAVES SUR LES PERSONNES, LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES, LES INFRASTRUCTURES ET LES ÉCOSYSTÈMES.
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