« Dette contre nature »: Le projet douteux de l’union européenne

« Dette contre nature »: Le projet douteux de l’union européenne


L’Union européenne est prête à aider des pays en difficulté financière contre la prise en compte de la biodiversité. Un projet sympathique a priori mais qui comme les Z au développement risque de finir dans les sables de la corruption et où dans les lourdes administrations publiques ou privées. Comme pour le codéveloppement, il serait sans doute davantage souhaitable non pas de passer par les mains des états et des gouvernements mais de financer directement des projets concrets évalués et régulièrement suivis.

En outre on peut aussi discuter de ce principe d’échange monétaire contre l’engagement de protection de la nature. Enfin on peut légitimement se demander si parfois l’Europe ne dilapide pas en vain des ressources qui pourtant devraient être rares.

De ce point de vue la monétarisation de la problématique environnementale justifie quelques inquiétudes par exemple avec la fameuse taxe carbone qui en réalité n’est qu’une taxe supplémentaire qui ne va guère influer sur les changements de comportement sans offre alternative. La Banque européenne d’investissement (BEI), l’institution de financement de l’Union européenne, devrait réaliser cette année son premier swap « dette contre nature », destiné à encourager la protection de la biodiversité.

« Nous travaillons avec un certain nombre de pays », indique Maria Shaw-Barragan, directrice des prêts à la division « EIB Global » de la banque de développement, une division spécialisée dans les prêts aux pays tiers.

Les banques de développement jouent un rôle crucial en fournissant des « garanties de crédit » qui permettent aux Etats en manque de liquidités d’emprunter à bas prix pour protéger leurs écosystèmes.

Les acteurs de la conservation espéraient depuis longtemps que la BEI se positionne sur ce secteur, car son bilan est important, plus de deux fois celui de la division de la Banque Mondiale responsable des prêts.

Maria Shaw-Barragan n’a pas indiqué quels pays seront concernés, ni pour quels montants, afin de ne pas influer sur le prix des obligations concernées -les swaps « dette contre nature » fonctionnant mieux lorsque la dette est achetée avec une décote- mais la responsable précise que, rien qu’en Afrique sub-saharienne, 5 à 10 pays seraient concernés.

Les swaps « dettes contre nature » ne sont pas nouveaux, mais pourraient jouer un rôle de plus en plus important : 140 échanges ont eu lieu au cours des 35 dernières années, totalisant seulement 5 milliards de dollars de dettes.

Le mécanisme devrait être mis en avant au cours d’un sommet organisé jeudi à Paris par le président français Emmanuel Macron et la Première ministre de la Barbade Mia Mottley, dont le pays a procédé à un swap « dettes contre nature » l’année dernière, et qui appelle à généraliser ce genre d’opérations.

Maria Shaw-Barragan a déclaré que la BEI n’interviendrait pas dans les pays déjà en défaut de paiement, mais les swaps aideront les gouvernements concernés à remplacer leur dette à court terme par une nouvelle dette à 10 ou 15 ans à un taux plus bas.

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