Abayas à l’école : Un risque de mise en cause de la laïcité
Younès Ben Haddou, référent jeunes du Printemps Républicain*, alerte sur le port des abayas dans les écoles en France. Pour lui, « il existe un risque majeur de dévoiement de la laïcité dans notre pays si l’on continue de minimiser le phénomène » dans le JDD:
*Le Printemps républicain est un mouvement politique français fondé en mars 2016, notamment par Laurent Bouvet et Gilles Clavreul. Il est présidé depuis 2017 par Amine El Khatmi.
Selon son manifeste, il entend lutter contre « l’extrême droite comme l’islamisme politique » et défendre une laïcité « remise en cause de toutes parts, manipulée à des fins politiques par certains, attaquée à des fins religieuses par d’autres, ignorée de beaucoup par indifférence »
« Depuis quelques temps, une polémique autour des abayas continue d’enfler dans notre société.
Dans l’école de la République, de plus en plus de jeunes collégiennes et lycéennes tentent de contourner la loi de 2004, interdisant les signes religieux.
Elles sont nombreuses à venir vêtues « d’abayas », une tenue couvrant tout le corps que certaines jeunes filles tentent de faire passer pour de longues « robes », alors que le lien religieux est avéré. Il s’agit d’une tenue religieuse portée par des femmes musulmanes à travers le monde.
Il s’agit là d’un vêtement contraire à l’émancipation des femmes par son caractère sexiste d’infériorisation de la femme qui devrait être pudique, donc couverte entièrement.
Il existe un risque majeur de dévoiement de la laïcité si l’on continue de minimiser le phénomène
C’est aussi contraire à la laïcité dans nos écoles publiques et mis en avant comme un symbole par les islamistes, qui s’en prennent à nos institutions.
Il existe un risque majeur de dévoiement de la laïcité dans notre pays si l’on continue de minimiser le phénomène, pourtant bien trop important. Il faut apporter une solution claire et ferme sur le sujet.
Une circulaire interdisant totalement le port de ces tenues à l’école, sous peine de reproduire les mêmes erreurs qu’en 89 avec l’affaire de Creil, lorsque les chefs d’établissement devaient trancher quant à l’autorisation ou non du port du voile.
Cette polémique a réveillé les islamistes qui se sont emparés de cette problématique, en utilisant leur carte habituelle, celle de la victimisation, nous expliquant qu’il y aurait une « islamophobie » d’État, mais aussi de la presse et de la classe politique de droite et de gauche républicaine.
Pour contourner le problème, les islamistes et leurs alliés parlent de harcèlement scolaire et d’inégalités à l’école notamment, comme si la montée de l’islamisme n’était pas un problème. Nous nous préoccupons des « musulmans » au lieu d’évoquer les vrais problèmes de la société. Je rappelle par ailleurs que nous ne parlons pas là d’Islam mais d’islamisme.
Je tiens d’ailleurs à rappeler que l’islamophobie ne tue que ceux qui en sont accusés, de la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo en passant par Samuel Paty notamment.
Je suis moi-même de confession musulmane, je défends une autre voie, celle d’un Islam des lumières, en adéquation totale avec les principes républicains.
Je suis très à l’aise avec ma religion, que je vis pleinement, c’est aussi pour cela que je lutte contre les prédicateurs d’un islam radical, aux antipodes de celui que je défends.
Je suis aussi révolté par une bien trop grande partie de la gauche qui souhaiterait me voir uniquement comme une victime. Victime d’un État « islamophobe » et d’un pays qui ne m’aimerait pas.
Je ne fais pas du tout la même lecture victimaire sur le sujet, je suis Français et mon pays est laïque, ce qui nous permet à tous une liberté de conscience totale, libres de croire ou de ne pas croire, de pratiquer un culte librement.
Je ne suis la victime de personne, je suis Français, républicain et j’en veux à cette partie de la gauche qui lorsque des Républicains de tous bords dénoncent la montée de l’islamisme, hurlent à « l’islamophobie », ne faisant pas la distinction entre musulmans et islamistes, ce qui est très dangereux selon moi.
Une autre vision est possible, celle que je revendique fièrement, face à une vision arriérée, antisémite, homophobe, sexiste et antirépublicaine.
Face à cette offensive islamiste, je continuerai de combattre ceux qui tentent de s’en prendre à notre belle République laïque, à l’école et partout ailleurs dans notre pays. »
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