Dette : La France toujours sous surveillance
Le gouvernement semble considérer comme une victoire que l’agence de notation SP n’ait pas dégradée davantage l’évaluation financière de la France. En réalité, il s’agit d’un statut quo car la France est toujours sous surveillance depuis qu’elle a perdu son triple A c’est-à-dire la meilleure note possible. Et de toute manière, les notes seront revues par les agences de notation d’ici la fin de l’année. Reste à savoir si la France sera ou non sur le chemin du redressement financier. Rien n’est sûr car les perspectives de croissance c’est-à-dire les prévisions de recettes fiscales ont été surestimées alors qu’au contraire les dépenses elle ont été sous-évaluées.
Dans ses dernières prévisions, l’exécutif s’est engagé à maintenir la dette à 108 % du produit intérieur brut (PIB) et à ramener le déficit à 2,7 % d’ici à 2027. Un niveau atteignable à mesure que l’inflation recule.
Dans l’appréciation du verdict, Denis Ferrand, directeur général de l’institut Rexecode, porte quant à lui une attention particulière aux prévisions de croissance, qui ont un impact direct sur notre capacité à soutenir la dette. « Ce qui va compter, c’est l’évolution des finances publiques à l’aune de notre rythme de croissance », pose-t-il. « Or, Paris le situe à 1,35 % à moyen terme quand Bruxelles le chiffre à 0,8 %. Ce n’est pas du tout la même trajectoire, mais S&P donne crédit à la première hypothèse », développe-t-il.
Pour Emmanuel Macron et le gouvernement d’Élisabeth Borne, ce maintien dans le club des AA est une bouffée d’oxygène d’autant plus bienvenue qu’elle est inattendue. « La surprise serait une non-dégradation de la note », pronostiquait encore mercredi un ministre. Cette décision « est une reconnaissance du travail accompli », s’est donc empressé de saluer le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget. Pas de quoi pavoiser néanmoins, tempère le président des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. « C’est un soulagement provisoire », met-il en garde. Car, « contrairement à ce que proclame Bruno Le Maire, la dérive des dépenses ordinaires continue », accuse-t-il. Le sénateur de la Vendée prévient qu’il jugera « sur pièces » la volonté du gouvernement de maîtriser les dépenses publiques dans les prochains mois.
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