Etats-Unis : lègère hausse du chômage
En dépit d’une croissance actuellement sur une tendance de seulement 1,3 % sur un an, le chômage aux États-Unis se maintient un bas niveau même si on enregistre une légère remontée en mai. La baisse pourrait être davantage significative si les États-Unis- comme c’est possible -devaient connaître une récession cours de deux trimestres de l’année en cours sous l’effet notamment de nouveaux rehaussements des taux d’intérêt. Selon les chiffres publiés par le département du Travail, ce vendredi, le marché du travail est resté très solide en mai aux Etats-Unis, avec des créations d’emplois bien plus nombreuses qu’attendu, et un taux de chômage à 3,7%. Si ce taux est plus élevé que celui d’avril à 3,4%, de mars à 3,5%, de février à 3,6% et de 3,4% en janvier, il s’agit d’un niveau toujours historiquement, et ce, même s’il est remonté un peu plus que prévu. Il est au plus haut depuis octobre 2022, mais reste très bas.
« La croissance de l’emploi se poursuit à un rythme rapide, mais les pressions sur les salaires ne suivent pas », relève Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, notant que la hausse du salaire horaire moyen « a ralenti », ce qui est une bonne nouvelle pour le ralentissement de l’inflation qui s’est établit à 4,9% en avril, contre un pic à 9,5% en juin. Wall Street a salué la surprise légèrement positive de baisse de la tension sur le marché du travail et les salaires en affichant une hausse de 0,76% à 16 heures, heure de Paris, à 4.253 points.
Le marché du travail reste tendu, car la croissance du Produit intérieur brut (PIB) demeure positive aux Etats-Unis bien qu’elle ait ralenti au premier trimestre à 1,3% en rythme annualisé, selon une deuxième estimation publiée fin mai par le département du Commerce. La première estimation avait fait état d’une croissance de 1,1% en rythme annualisé, mesure privilégiée par les Etats-Unis, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme.
« L’estimation révisée reflète principalement une révision à la hausse de l’investissement privé dans les stocks », détaille le ministère dans son communiqué. Cela marque un fort ralentissement par rapport au quatrième trimestre, qui avait vu l’économie croître de 2,6%. En utilisant le même mode de calcul que d’autres économies avancées, qui comparent simplement au trimestre précédent, la croissance reste inchangée, à 0,3%, soit moitié moins que le rythme observé au dernier trimestre 2022 (+0,6%).
Ce ralentissement est lié aux actions menées par la banque centrale américaine (Fed) pour lutter contre la forte inflation. Elle relève en effet ses taux directeurs depuis mars 2022, afin de rendre plus coûteux l’accès au crédit pour les ménages et les entreprises, et ainsi faire ralentir la consommation et l’investissement.
Cependant les économistes NABE (National Association for Business Economics) 53% des panélistes « s’attendent à une récession à un moment donné en 2023 », expose sa présidente, Julia Coronado. Près d’un quart de ce panel table sur une récession au troisième trimestre de cette année, 5% pensent que la récession est déjà en cours, 16% la voient arriver au deuxième trimestre, et 13% au quatrième trimestre.
Et près d’un quart s’attend à ce que cela ne se produise pas avant le second semestre de 2024. En cas de baisse du PIB, certaines entreprises pourraient être obligées de licencier du personnel ou de fermer boutique, ce qui augmenterait théoriquement le nombre de chômeurs.
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