Pourquoi les prix alimentaires gonflent l’inflation

Pourquoi les prix alimentaires gonflent l’inflation

En France, si l’Insee prévoit qu’après le pic de 5,9% sur un an atteint en avril, l’indice des prix pourrait ralentir à 5,4% d’ici la mi-juin, l’institut des statistiques pointe le problème posé par la modification de sa composition au fil des trimestres, avec une prépondérance des prix de l’alimentaire en hausse de 15%.

d’Aaprès un papier de la Tribune, la pression sur les prix alimentaires reste élevée et la majorité des commerces de détail s’attend à ce que les prix continuent d’augmenter à court terme ».

Comme d’autres segments de l’économie, le secteur alimentaire a subi différents chocs sur la production et la distribution entraînés par l’apparition en 2020 de la pandémie du Covid-19 et ses confinements généralisés qui se sont amplifiés avec l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe en février 2022. En outre, ce conflit meurtrier et destructeur qui dure toujours oppose deux pays producteurs majeurs de céréales et d’engrais.

Paradoxalement, à la différence de l’énergie, la baisse des matières premières reflète pas dans le prix final pour le consommateur. « Il y a toujours un certain délai dans le processus de transmission des prix de gros au prix de détail. Cela dépend en partie du degré de concurrence de la filière. Entre le producteur et le consommateur agissent en effet un grand nombre d’intervenants, fabricants, transporteurs, distributeurs, chacun ayant une marge à défendre », explique Bruno Cavalier. Et cela dépend aussi des pays. Elle est plus rapide dans les pays anglo-saxons et en Allemagne que dans les pays du sud de l’Europe.

En France, cela pourrait même prendre plus de temps en raison du dialogue de sourds entre les producteurs du secteur agroalimentaire et les distributeurs qui ont entamé leurs négociations annuelles, sans résultat pour le moment. Les premiers sont mis sur la sellette car ils profitent de la baisse des coûts de production tout en bénéficiant des prix de vente élevés ce qui leur permet d’augmenter leurs marges. « Le secteur alimentaire est l’un de ceux où l’expansion des marges bénéficiaires a été la plus forte, amplifiant un choc de prix qui venait à l’origine de perturbations exogènes liées à la pandémie », rappelle Bruno Cavalier. Les profits unitaires du secteur ont ainsi bondi de plus de 50% depuis 2019, dont presque la moitié en 2022.

Devant le mécontentement des consommateurs, le gouvernement met la pression. « Les industriels ne jouent pas le jeu, ils refusent de revenir à la table de négociation pour négocier les prix à la baisse », déclarait jeudi soir le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, annonçant qu’il les recevrait mercredi prochain. « Si jamais les industriels de l’agroalimentaire refusent de rentrer dans cette négociation, ce qu’évidemment je ne peux pas imaginer, nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l’instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs », a menacé Bruno Le Maire. Selon la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, le reflux des prix dans l’alimentaire n’interviendra pas avant la rentrée.

Mais un autre phénomène pourrait jouer sur le marché, celui du comportement des ménages. « Il n’y a pas d’exemple dans le passé de réduction significative du volume des dépenses alimentaires en réponse à une hausse des prix. Or c’est exactement ce qu’on observe depuis que le choc de prix actuel a débuté », note l’économiste d’Oddo BHF. En France, au premier trimestre 2023, la corrélation est parlante. La baisse des dépenses alimentaires s’établit à 8,5% sur un an, alors que la hausse des prix est de 13,1%, selon les données officielles.

Les autres grandes économies en Europe voient également les consommateurs adopter une attitude similaire (voir graphique). « La baisse des volumes consommés peut donc être le signe que les hausses de prix sont allées trop loin, ce qui ne peut manquer de provoquer une pression pour obtenir soit des hausses de salaires, soit des baisses de prix », avertit Bruno Cavalier.

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