Les syndicats à Matignon : imposer calendrier et méthode
À juste titre, la CFTC, qui se rendra aussi à Matignon à l’invitation de la première ministre, comme la CFDT et la CGT , rappelle que c’est au syndicat a imposer la méthode. Dans ce cadre la question du pouvoir d’achat doit devenir prioritaire. Ce qu’avait déjà indiqué Laurent Berger de la CFDT. Il s’agit d’un aspect essentiel. En effet jusque-là, le gouvernement n’a jamais accepté le concept de négociation lui préférant la simple concertation. Pour résumer, le gouvernement réunit les syndicats, présente ses orientations ,écoute plus ou moins les remarques et surtout n’en tient pratiquement pas compte. Il s’agit aujourd’hui de co construire la négociation sociale d’où l’importance fondamentale de la méthode. « Je ne vois pas comment on ne peut pas y aller, mais en imposant nos thématiques et notre méthode », prévient la CFTC
« Je ne vois pas comment on ne peut pas y aller, mais en imposant nos thématiques » et « notre méthode », a affirmé samedi 6 mai sur franceinfo Cyril Chabanier, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) alors que la Première ministre Elisabeth Borne a invité les syndicats à des entretiens individuels à Matignon les 16 et 17 mai. La CFDT et la CFTC ont accepté l’invitation. La CGT a également dit oui samedi matin.
Selon la dernière vague quotidienne du baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique publié mercredi, le pouvoir d’achat reste la priorité numéro un des électeurs, talonné par la protection sociale, et en particulier la santé.
Répondant à une liste de thématiques qui compteront pour eux au moment de faire leur choix dans l’urne, 52 % des sondés ont ainsi évoqué le pouvoir d’achat, suivi de très près par la protection sociale (51 %). Les thèmes régaliens restent forts mais sont distancés, la sécurité étant une priorité pour 41 % des sondés et l’immigration par 36 % d’entre eux.
La CFTC se rendra à Matignon avec circonspection : « Si on voit que c’est juste une opération de communication pour faire de l’apaisement mais qu’il n’y a rien derrière », alors « les concertations ne dureront pas très longtemps », a-t-il prévenu.
Cyril Chabanier souhaite évoquer « le pouvoir d’achat » et « le partage de la valeur » avec la Première ministre. Il demandera également que « les aides aux entreprises soient conditionnées à l’entame de négociations salariales dans les entreprises ». Et il prévient, les syndicats seront « extrêmement exigeants ».
« Ces trois mois et demi de conflit social [sur les retraites] nous ont extrêmement marqués, avec une attitude et une méthode qui nous a choqués. Ce n’est pas évident de retourner discuter. »
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