Crise du logement : la solution de l’industrialisation ?

Crise du logement : la solution de l’industrialisation ?


Comment endiguer la hausse continue des prix de la construction afin de relancer une production de logements au point mort s’interroge le journal les Échos ? Cette tension sur les prix, alimentée par l’inflation des matériaux de construction , lézarde le secteur du bâtiment qui doit en parallèle faire face à l’incidence de la RE2020, la nouvelle réglementation environnementale s’appliquant à la construction neuve mise en oeuvre l’an dernier, qui a déjà un impact inflationniste. Sans doute que l’industrialisation pourrait constitué l’un des axes en même temps que la régulation du foncier devenu inabordable avec la sur-urbanisation notamment la Metropolisation.

Faute de solvabilité, le quart ou le cinquième d’entre elles seulement peuvent maintenant accéder à un logement neuf sans l’aide de l’Etat. Dans un avenir prochain cette proportion pourrait n’être plus que d’un ou deux ménages sur vingt. Finalement, les rapporteurs de la commission du Ve Plan étaient arrivés à l’issue de leurs travaux à la conclusion que l’objectif fixé pour 1970 (500 000 logements par an) ne serait pas atteint, à moins d’une baisse substantielle des coûts de revient, de l’ordre de 20 à 30 %. Est-il possible de suffisamment améliorer la productivité dans le bâtiment pour arriver à de telles baisses des prix de revient ? Poser la question c’est s’interroger sur la possibilité d’industrialiser la construction, c’est-à-dire de fabriquer des maisons comme on fabrique des automobiles : par grandes séries, à partir de quelques modèles seulement. Est-ce réalisable ? Est-ce souhaitable ? Où en est-on actuellement dans ce domaine ?

Une problématique déjà abordée dans les années 60 dans un papier du « Monde »

Il serait intéressant de savoir le prix auquel serait vendue une automobile si Renault, Citroën, Peugeot ou Simca employaient les méthodes de fabrication en usage dans le bâtiment. Le calcul n’a pas été fait, mais il est probable qu’une 2 CV Citroën, par exemple, coûterait plus d’un million et que les 404 et les DS seraient réservées à quelques richissimes tant leurs coûts seraient élevés. Comment l’industrie automobile est-elle donc arrivée à mettre sur le marché des biens dont les prix sont relativement peu élevés lorsqu’on les compare à ceux du logement ?

Des méthodes de fabrication opposées

Les deux processus de fabrication et de vente sont en fait presque totalement opposés, ce qui explique bien des choses et d’abord les écarts de prix de revient. Dans l’industrie automobile tout commence par l’étude du modèle qui va être construit, c’est-à-dire par la définition du produit. Cette première démarche est très importante. Elle va en effet conditionner toutes les autres : la forme du véhicule, sa puissance, son confort, ses performances, sa consommation d’essence, son prix, dépendront de la clientèle à laquelle il sera destiné, de l’usage qui en sera fait.

On conçoit donc que cette première étape soit longue et coûteuse. Un exemple donnera une idée des délais qui s’écoulent entre la date où la décision de lancer une voiture est prise et celle où la fabrication commence effectivement en usine : le 6 mars 1951 la régie Renault décide de construire une nouvelle voiture. Une étude des marchés français et étrangers est entreprise pour savoir comment évoluera la demande au cours des quinze prochaines années, c’est-à-dire jusqu’aux environs de 1965-1966 (un modèle de voiture doit pour être rentable se vendre pendant dix ans). Une maquette est ensuite réalisée puis un prototype mis à l’essai. Enfin un plan de fabrication est mis au point. En 1953, c’est-à-dire trois ans avant que débute la production, on commence à construire des usines pour doubler la capacité des établissements de Flins. En avril 1956, la production des Dauphine commence : il y a cinq ans que celle-ci a été décidée. On le voit, avant de vendre une seule Dauphine, la régie Renault avait déjà dépensé des sommes importantes en études et recherches. Mais celles-ci, non seulement permettront de répondre au goût du public (quoique certains échecs retentissants aient prouvé que les études de marché n’étaient jamais assez poussées pour cerner à coup sûr les besoins et les goûts des usagers), mais encore de parfaitement préparer la fabrication industrielle : la réalisation de chaque pièce, l’assemblage, seront prévus, les investissements calculés (acquisition des moyens de production), le personnel recruté et formé si nécessaire. Un prix de vente peut alors être calculé qui tient compte de tous les éléments du prix de revient (salaires, amortissements). Les réseaux de vente sont alertés. L’aventure peut commencer.

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