Social et entreprises: Face à l’étatisation, à quand le réveil du Medef
Il semblerait qu’enfin les syndicats patronaux se réveillent et prennent conscience qu’ils ont peut-être un rôle à jouer vis-à-vis de cette colère sociale qui affecte le pays au moins depuis le début de l’année en particulier concernant les retraites mais pas seulement. Jusque-là en effet , les patrons se seront montrés d’une discrétion coupable laissant ainsi Macron et son gouvernement minoritaire décider de l’agenda social y compris dans des domaines qui concernent en priorité les entreprises et les partenaires sociaux.
Si les patrons avaient su assumer leurs responsabilités y comprise en matière de retraite, on aurait peut-être pu éviter une crise sociale qui en fait est une crise entre la technocratie gouvernementale et le corps social. La question globale du travail mérite en effet être traitée d’abord par les partenaires sociaux et le cas échéant ensuite par la sphère politique si l’intérêt général est en jeu.
Or pour des raisons essentiellement politiciennes, le pouvoir politique s’est emparé d’un peu près tous les enjeux sociaux pour montrer un dynamisme progressiste plus que douteux et surtout peu efficace. Témoin d’ailleurs cette condamnation par l’agence de notation Fitch qui note la compétence du gouvernement à gérer les conflits sociaux. Les trois leaders du Medef, de la CPME et de l’U2P ont proposé à leurs homologues syndicaux une rencontre au plus vite. Le but ? Décider ensemble des futures négociations post-retraites « sans rien nous laisser imposer par le gouvernement ».
En appelant ce mardi à une nouvelle journée d’action le 6 juin prochain , l’intersyndicale retraites a envoyé un signal clair : tous ceux qui espéraient la voir tourner la page de la contestation en sont pour leurs frais. L’opposition aux 64 ans est là pour durer, écrivent ses membres dans le communiqué publié ce mardi à l’issue d’une rencontre en visioconférence entre leurs numéros un.
Emploi des seniors, salaires, usure professionnelle, reconversions… Une nouvelle séquence s’ouvre désormais pour bâtir l’agenda social des mois à venir, Elisabeth Borne l’ayant inscrit en haut de sa feuille de route . Avec, en toile de fond, un nouveau rapport de force qui se dessine entre les trois acteurs de la pièce – exécutif, syndicats et patronat – ce dernier ayant peur d’en faire les frais, comme le montre un courrier auquel « Les Echos » a eu accès.
0 Réponses à “Social et entreprises: Face à l’étatisation, à quand le réveil du Medef”