ChatGPT : interdit en Italie… Et bientôt en Europe ?
Les autorités italiennes ont ordonné à OpenAI de ne plus traiter les données personnelles des utilisateurs italiens. Désormais, l’entreprise à 20 jours pour se mettre en conformité, sans quoi elle s’expose à une amende pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros, ou 4% de son chiffre d’affaires annuel global. Inattendu, ce coup de poing sur la table pourrait avoir des conséquences pour tout l’écosystème et sur l’ensemble de l’Europe.
La technologie Chat GPT pose de nombreux problèmes. Comme d’autres applications d’abord elle recueille de nombreuses informations personnelles dont on ne connaît pas l’exploitation. Ce n’est pas non plus un système expert scientifique. Il s’agit plutôt d’une sorte de synthèse des idées du moment assez nettement orientées. Bref qui souffre d’ une absence de caution scientifique. En outre, un outil qui peut se révéler dangereux quand il oriente le comportement d’usagers fragiles psychologiquement. Bref sans doute quand même un progrès technologique mais qui a un besoin urgent de régulation non seulement en Italie mais dans l’union européenne. C’est même tout l’écosystème des outils informatiques qui mérite cette régulation.
Pour l’instant, le blocage ne concerne que l’Italie. Mais les autorités des données européennes convergent souvent sur ce genre de décision, à l’image des efforts de coordination concédés ces dernières années. Contactée par La Tribune, la Cnil (l’autorité française) précise qu’elle n’a pas reçu de plainte et qu’elle n’a pas de procédure similaire en cours. En revanche, elle s’est rapprochée de son homologue italienne afin d’échanger sur les constats qu’elle a faits. L’autorité française s’est dotée en janvier d’une division spécialisée en intelligence artificielle afin d’accompagner la nouvelle vague qui frappe le secteur, et elle prévoit de « clarifier le cadre légal des bases d’apprentissage et des IA génératives dans les prochains mois ».
De plus, si la décision de la GPDP vise nommément ChatGPT, elle ne se limite pas implicitement à l’outil d’OpenAI. « La décision de publier la sanction est un message envoyé à l’ensemble de l’écosystème. Toutes les entreprises doivent se sentir concernées », met en garde Sonia Cissé, avocate associée en droit des technologies au sein du cabinet Linklaters. « Les autorités savent qu’il est extrêmement difficile pour les entreprises d’intelligence artificielle de se conformer à 100% au RGPD », ajoute-t-elle.
Cette décision intervient alors que le texte européen de régulation de l’intelligence artificielle, l’IA Act, est toujours en discussion à Bruxelles.
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