Archive mensuelle de mars 2023

Page 4 sur 38

Social: Le gouvernement refuse d’emblée la demande de médiation faite par la CFDT

Social: Le gouvernement refuse d’emblée la demande de médiation faite par la CFDT

Le gouvernement n’a pas attendu longtemps pour répondre à la demande de nomination de médiateurs pour résoudre la crise sociale, une demande exprimée par la CFDT et l’intersyndicale à laquelle le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a répondu très vite non.

La CFDT et l’intersyndicale souhaitent la nomination de médiateurs pour permettre une reprise officielle des contacts avec le gouvernement. Sur le fond l’intersyndicale demande de reprendre dans le bon sens la problématique à savoir parler d’abord du travail, des conditions de son exercice et seulement ensuite de ses conséquences, sur d’autres aspects comme la retraite. Bref la CFDT milite pour qu’on mette les 64 ans de côté de la réforme des retraites pendant le temps d’une discussion sur l’ensemble des questions de travail. Résumant son propos, Laurent Berger a ainsi conclu : « Ce que propose l’intersyndicale aujourd’hui, c’est un geste d’apaisement » qu’il « faut saisir ».

Ce que ne fera pas le gouvernement. « Nous saisissons la proposition de Laurent Berger de se parler, mais directement. Nul besoin de médiation », a ainsi répondu vertement le porte-parole du gouvernement Olivier Véran lors du compte-rendu du conseil des ministres.

« Le président de la République l’a dit : il est prêt à recevoir l’intersyndicale dès lors, parce que nous respectons nos institutions, que le Conseil constitutionnel se sera prononcé sur la conformité de notre texte de loi », a rappelé Olivier Véran, soit pas avant la fin du mois d’avril. « Ensuite, la Première ministre se tient à disposition des syndicats pour les recevoir très directement, pour pouvoir parler », a-t-il ajouté.

Présent au départ de la manifestation parisienne, le leader syndical a vivement réagi. « Ca va commencer à suffire les fins de non-recevoir à la discussion et au dialogue (…). C’est insupportable que la réponse soit une fin de non-recevoir », a-t-il asséné.

Les députés du MoDem, une des composantes de la majorité avec Renaissance et Horizons, ont aussi pris leurs distances avec la position du gouvernement. « C’est bien d’avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul », a souligné le président du groupe centriste Jean-Paul Mattei, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale. « Un médiateur ne s’immisce pas dans le fond, il est là pour retrouver du liant et arriver à se parler, c’est ça qui est important. Il faut quelqu’un qui ne soit pas impliqué » directement sur la réforme, a insisté ce proche de François Bayrou.

« Je suis préoccupé (par) la situation », avait-il ajouté. «J’appelle le président de la République et la Première ministre à entendre qu’il y a une voie de sortie, mais que cela nécessite de faire un mouvement de leur côté », avait-il affirmé.

Laurent Berger avait, en outre, rappelé avoir proposé une « ouverture » en faisant une pause et en discutant « pendant six mois et du travail et des retraites ».

L’obsession maladive du changement pour le changement

L’obsession maladive du changement pour le changement

L’ancien premier ministre Édouard Philippe a mis en garde face au danger de «l’immobilisme» pour notre pays. L’essayiste Max-Erwann Gastineau analyse ces propos dans le Figaro). Selon lui, l’urgence est de faire pause et d’apprendre à lever la tête pour comprendre le passé. (Figaro)

Diplômé en relations internationales à l’Université de Montréal, Max-Erwann Gastineau a travaillé en Chine et aux Nations Unies. Directeur des affaires publiques dans le secteur de l’énergie (gaz, hydrogène), il est l’auteur d’un premier essai sur les causes psycho-historiques du clivage est-ouest en Europe : Le Nouveau Procès de l’Est, (Le Cerf, 2019). Il prépare actuellement la publication d’un prochain ouvrage sur la désoccidentalisation du monde.

Dans un grand entretien accordé le 21 mars dernier au Figaro, l’ancien premier ministre Édouard Philippe appelle à poursuivre les réformes, car le pire, après l’accouchement douloureux de la réforme des retraites, serait «l’immobilisme», autre nom d’un chemin menant droit au «déclassement». Comme si le déclassement n’avait pas déjà eu lieu, se dit un nombre toujours plus grand de Français. L’urgence n’est pas tant de bouger que de s’interroger sur ce que nous avons fait bouger, sur ces décisions qui ont abouti à un déclassement aussi perceptible que répandu à tous les domaines de la vie sociale, de la santé à l’éducation, de l’industrie à l’intégration, de l’énergie à l’agriculture.
Il est nécessaire de lever la tête, après trente années d’adaptations effrénées, prises sous la contrainte de l’urgence, au prétexte de l’Europe et de la mondialisation, d’un monde qui «change» et d’une société qui «bouge». Nous obéissons à un there-is-no-alternative économique et sociétal, tenant lieu de boussole dans le tourbillon permanent de réformes, dont on avait assuré, tableaux Excel à l’appui, qu’elles étaient le prix de futurs progrès. In fine la saveur de ces réformes ressemble plus à ces trains qui vont toujours plus vite, tandis qu’on aimerait simplement qu’ils s’arrêtent à l’heure.

La vitesse est plus qu’un phénomène attribué à ces engins qui vont d’un point A à un point B. Elle est la marque du changement, celle qui fait de l’Occident la civilisation «qui va de l’avant», ainsi que la définissait le grand penseur chinois Liang Shuming. Magnifiée par les expositions universelles célébrant les innovations portées par la révolution industrielle, la vitesse a fini par reconfigurer en profondeur notre rapport au temps, à l’action et donc au politique.
Comme l’écrit Christophe Studeny dans L’invention de la vitesse, France XVIIIe-XXe siècle, «deux siècles ont suffi pour bouleverser un mode millénaire d’existence, enraciné aux repères de la marche et du chemin pour provoquer une mutation irréversible de notre condition de terrien.» Deux siècles de révolutions scientifiques et de progrès techniques, deux siècles durant lesquels le mouvement, inhérent à la notion même de vitesse, a pris les allures d’un projet rationnel, traduit dans le champ politique sous les signes d’une promesse : l’amélioration continue des conditions d’existence matérielles et morales du genre humain.

Jadis synonyme de ce que nous décidions, le changement est devenu l’expression de ce qui nous arrive, et l’innovation technique la promesse de nouvelles formes d’asservissement.

Pensons à Condorcet ou à Victor Hugo, éloquente incarnation de l’optimisme de son temps : «Je suis réconcilié avec le chemin de fer ; c’est décidément très beau. (…) C’est un mouvement magnifique et qu’il faut avoir senti pour s’en rendre compte. La rapidité est inouïe. Les fleurs du bord du chemin ne sont plus des fleurs, ce sont des taches ou plutôt des raies rouges ou blanches ; plus de points, tout devient raie (…).» Avec la vitesse, le rapport au monde change et, en changeant, épouse les perspectives de l’inédit, les contours d’une existence toujours plus fluide et maîtrisée.
Même les conflits politiques, expression lyrique de nos querelles passées, apparaîtront désuets. L’expertise triomphera, «la tribune politique se transformera en tribune scientifique ; fin des surprises, fin des calamités et des catastrophes (…). Plus de disputes, plus de fictions, plus de parasites ; ce sera le règne paisible de l’incontestable (…) ; les lois seront des axiomes, on ne met pas aux voix deux et deux font quatre, le binôme de Newton ne dépend pas d’une majorité, il y a une géométrie sociale ; on sera gouverné par l’évidence (…).»

L’optimisme de Victor Hugo a longtemps personnifié l’éthos progressiste de toute une civilisation… jusqu’à l’avènement d’internet. Avec lui, même éloge du changement sur fond de ruptures technologiques ; même dénonciation des passions et de ces grincheux qui entravent le mouvement. Au tournant des années 2000, gauche et droite se renvoient l’étiquette de «conservateur», épithète attribuée à ces fabricants de freins priés de délocaliser leur production. La gauche accusait la droite de fantasmer les valeurs passées, la droite accusait la gauche de s’enfermer dans la défense des acquis sociaux…

Et puis la dynamique s’est estompée, le train a déraillé. Jadis synonyme de ce que nous décidions, le changement est devenu l’expression de ce qui nous arrive, et l’innovation technique la promesse de nouvelles formes d’asservissement. Auteur d’une Critique sociale du temps, Hartmut Rosa affirme que, sous l’effet des nouvelles technologies de télécommunication, l’«accélération» continue de la vie politique, économique et sociale a engendré de nouvelles «formes d’aliénation relatives au temps et à l’espace», obligeant les individus à devoir faire «face au monde (…) sans parvenir à se l’approprier». Dans cet univers toujours plus fluide et connecté, livré à la vindicte des flux, l’autonomie ne consiste plus à s’affranchir de contraintes extérieures et à définir, pour soi et sa communauté, des buts et des finalités délibérément consacrés, mais à «alimenter la machine de l’accélération» pour «rester dans la course».
Et l’auteur de prendre à témoin notre vie quotidienne, où textos, mails et autres notifications n’en finissent plus de nous solliciter, au point de susciter l’angoisse typique de celui qui ne maîtrise plus rien, pas même les propres lignes de son agenda.

Alors que nous n’avons jamais traité autant d’informations, que le débit de nos conversations ne cesse d’augmenter, nous faisons l’expérience paradoxale d’une perte de contrôle.

Max-Erwann Gastineau
Alors que nous n’avons jamais traité autant d’informations, que le débit de nos conversations ne cesse d’augmenter (en attendant la généralisation de la 5G !), nous faisons l’expérience paradoxale, tant sur le plan individuel que collectif, d’une perte de contrôle. En attendant l’arrivée de l’IA au Parlement, qui sera d’abord consultée puis appelée à prendre, en lieu et place de nos élus, les décisions qui s’imposent.

«Après avoir longtemps signifié la suppression des distances, la négation de l’espace, la vitesse équivaut soudain à l’anéantissement du Temps : c’est l’état d’urgence», résume Paul Virillo, avant de conclure, implacablement : «nous sommes tous les soldats inconnus de la dictature du mouvement», les esclaves d’un changement dessinant moins une destination qu’un destin, tombeau des illusions de l’homme moderne… et de la force de projection des élites françaises, dont on peut se demander si la convocation du risque immobiliste ne serait pas devenue, au fil des années et des échecs, la dernière raison de justifier leur raison d’être, queue de comète d’un progrès qui n’en a désormais plus que le nom, réhabilitant par contraste les certitudes endormies, celles qui donnaient à la France son unité, à l’État son efficacité, à la société ses repères.

Bien sûr, derrière l’ode au changement, la lutte contre les masques sans cesse renouvelés de l’immobilisme, réside un procédé rhétorique bien connu. Nul ne propose ses services à la nation en promettant le statu quo. Dans son entretien, Edouard Philippe souligne à raison que la France devra changer, car elle évolue dans un monde qui «ne nous attend pas», comme l’illustrent «la Turquie, l’Inde, la Pologne [qui] sont en train d’affirmer leur puissance». La Pologne dirigée depuis 2015 par un pouvoir conservateur revendiqué, et qui pourtant signe ses succès électoraux du nom du changement.
Mais pas n’importe quel changement : le «bon changement», slogan de campagne victorieux aux élections législatives de 2015, confirmé en 2019 sur fond, dans les deux cas, de ralliement des couches populaires et rurales ; celles qui ont fini, partout en Occident, de fuir les autoproclamés partisans du changement ; celles pour qui le progrès est devenu le masque de solides régressions ; celles pour qui l’avenir suppose un cadre et le cadre des fondations reliant plus que des individus, des citoyens.

De Gaulle était en effet le nom d’un grand rassemblement contre l’atonie, l’incarnation d’un vaste changement institutionnel et politique, mais d’un changement corrélé à des moyens planifiés, agrégés en vue d’une fin prédéfinie.

En Europe centrale, le changement a longtemps rimé avec adaptation, imitation de l’Ouest, de modèles étrangers. Avec les conservateurs polonais, le changement est devenu l’expression d’une révolte contre l’effacement programmé de l’identité et de la souveraineté nationales, épouvantails du Parti du changement. En Pologne, comme le rappelle l’actualité russo-ukrainienne, l’adaptation a cédé le pas à la réaffirmation, à l’image de ces pays émergents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui retrouvent foi dans leur histoire et dans leurs destinées. À croire que l’un aurait un rapport avec l’autre.

«La liberté, pour quoi faire ?» se demandait Bernanos. «Le changement, pour quoi faire ?» est-on désormais tenté d’ajouter. Changer, oui, mais pour aller où, au nom de quoi, de qui ? Dans son entretien, l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron appelle à une union pour le changement allant «de la gauche sociale-démocrate à la droite gaulliste». De Gaulle était en effet le nom d’un grand rassemblement contre l’atonie, l’incarnation d’un vaste changement institutionnel et politique, mais d’un changement corrélé à des moyens planifiés, agrégés en vue d’une fin prédéfinie, quoique grandiloquente : la «grandeur», l’indépendance nationale.

Quelle est la nôtre, quelle grande fin justifierait, aujourd’hui, de désarçonner les plus sincères immobilismes ? L’écologie tient le haut du pavé. Mais n’est-ce pas au nom de l’adaptation au réchauffement climatique que l’appel au changement a fini par oblitérer l’avenir énergétique d’une nation jadis fière et sûre de son industrie nucléaire ? «Immobilisme», que n’a-t-on fait sous couvert de rayer ton nom ? Telle est, au fond, la vraie question

Politique- Macron : la verticale qui mène au vide ?

Politique- Macron : la verticale du vide ?

Par
Michel Wieviorka
Sociologue, membre Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (CADIS, EHSS-CNRS), Auteurs historiques The Conversation France

Les mobilisations sociales, hier avec les « gilets jaunes », aujourd’hui sur les retraites et sur la question de l’eau et des mégabassines, sont de plus en plus débattues sous l’angle des affrontements entre forces de l’ordre et acteurs contestataires. Comme s’il n’y avait plus qu’à attribuer aux uns ou aux autres la responsabilité dans l’essor de la violence, et à dénoncer les CRS et les BRAV-M, ou les anarchistes, les black blocs et les autres.

En démocratie, la violence est toujours potentiellement présente, mais elle s’installe et se médiatise quand les problèmes ne sont pas traités politiquement, quand la crise ne se transforme pas en débat ou encore quand les demandes émanant du corps social ne peuvent pas déboucher sur des négociations ou des compromis.

Pour éviter la violence, la prévenir, ou en sortir, comme l’a montré le programme IPEV (International Panel on Exiting Violence) à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme dans ses travaux et rencontres organisées entre 2015 et 2020, il faut des acteurs qui s’impliquent.

On peut alors rendre possibles le débat et la négociation, en créer les conditions et les mettre en œuvre concrètement. Ce n’est pas la même chose, et ne mobilise pas nécessairement les mêmes personnes.

Le déclin des institutions et des médiations
La situation actuelle de la France appelle deux types d’analyses complémentaires. Celles-ci se chevauchent sans se juxtaposer complètement.

D’une part, il convient d’examiner les processus qui, sur la durée, ont vu progressivement s’affaiblir les acteurs susceptibles d’assurer le traitement politique des problèmes sociaux. Et d’autre part, la période récente implique de s’intéresser à l’écroulement – sinon programmé, du moins délibéré et avéré – des institutions et des médiations susceptibles de contribuer au règlement politique pacifique et constructif des tensions, des crises et des différends. Un état de fait dans lequel le locataire de l’Élysée a une claire responsabilité.

La fragmentation et le déclin des médiations du corps social avec le pouvoir remontent au milieu des années 70. La France était alors à la fois intégrée par une République sans problème en tant que telle, et structurée par le conflit du mouvement ouvrier et des maîtres du travail, typique des sociétés industrielles.

Le libéralisme ou le néo-libéralisme n’affectaient pas encore le modèle républicain du service public et des grandes entreprises publiques ou nationalisées. Déjà, mai 68 avait vu apparaître un acteur inédit, étudiant. De nouvelles contestations ont suivi, de type post-industriel, sociétales si l’on veut.

Puis, l’idée républicaine et la laïcité sont redevenues des enjeux passionnels, alors que les extrémismes de tous bords, notamment islamistes, se développaient. La désindustrialisation, les mutations de l’économie, bien des changements culturels – et pas seulement dans les entreprises – ont affaibli le syndicalisme, et les grands acteurs du système politique se sont étiolés. L’archipellisation dont parle le sondeur Jérôme Fourquet traduit la décomposition d’un ancien monde et la marque de l’entrée difficile dans un nouveau.

Les mobilisations contemporaines oscillent entre conduites de crise réactives, violentes parfois, et formation de mouvements sociaux et culturels (sur l’environnement, le genre, diverses questions éthiques touchant à la vie, à la mort ou encore à la « race », etc.)
t.
Dans un paysage fragmenté, avec une population inquiète du fait de l’inflation, épuisée après la crise sanitaire, l’archipel France peine à fonctionner, les médiations déclinent – tout le contraire de la créolisation créative chère à l’écrivain Édouard Glissant.

Dès lors, l’ensemble se désarticule : le jeu de partis politiques classiques en déclin semble sans grand rapport avec le corps social (même lorsqu’il s’agit des syndicats). Il en va de même avec les institutions que sont le Sénat et la Chambre des Députés.

L’ancrage social et territorial et la capacité de mobilisation des grandes associations à l’existence plus ou moins ancienne régressent : quand en plein confinement, le 2 juin 2020, une manifestation pourtant interdite rassemble quelque 20 000 personnes pour exiger la vérité à propos de la mort d’Adama Traoré dans un local policier, quatre ans plus tôt, ce n’est pas à l’initiative de SOS Racisme ou de la Ligue des droits de l’Homme, mais à celle d’un collectif animé par sa sœur.

Aujourd’hui, les syndicats, qui ont su s’unir face au pouvoir pour exiger le retrait de sa loi sur les retraites, n’en sont pas moins suspendus à la radicalité de la base. Des initiatives leur échappent, par exemple, la coordination des contrôleurs de la SNCF en grève du 2 au 5 décembre 2022.

Les violences qui guettent désormais toute contestation importante sont un composé indémêlable de deux logiques : elles proviennent du dehors du mouvement mobilisé, mais n’en entretiennent pas moins des liens de sens avec lui. Et les acteurs paisibles qui protestent ne persistent pas tous dans une attitude pacifique. Ils notent que la violence permet d’obtenir plus du pouvoir qu’en son absence, et parfois se laissent emportés par la colère ou la rage, en situation de manifestation par exemple.

Le chef de l’État, dès 2017, s’est engagé sur une pente claire : le pouvoir est considéré comme s’exerçant de haut en bas, et très peu de médiations semblent trouver grâce à ses yeux.

À plusieurs reprises, notamment durant la crise liée à la pandémie, il a décidé de subordonner les pouvoirs judiciaire et législatif à l’exécutif, pour, affirmait-il alors, mener la « guerre » au Covid-19. Dans la lutte contre le terrorisme, il s’est également employé à décréter des mesures d’exception. Sur le social, il ne prend pas forcément en compte les syndicats, y compris réformistes comme la CFDT – une attitude qui est une constante et ne date pas uniquement du débat sur la réforme des retraites.

Cette propension à annuler les médiations est perceptible dans de nombreux domaines : suppression du corps diplomatique parachevant une « évolution préoccupante » selon les experts ; désinvolture vis-à-vis des élus locaux ou régionaux, par exemple encore ces jours-ci en n’invitant pas la plus importante de leurs associations, celle des Maires de France, à la réunion de travail du 13 mars 2023 sur la décentralisation ; dynamitage de la gauche, puis de la droite classique dont on vient d’observer les effets à l’occasion du débat parlementaire sur les retraites (le parti Les Républicains est moribond ou presque).

Quelle est la part ici de la personnalité du chef de l’État et de l’hybris, selon le mot de son ministre de l’Intérieur d’alors Gérard Collomb, qui ont amené Emmanuel Macron à se voir régulièrement accusé de l’exercice d’un pouvoir « jupitérien » ? Au risque donc d’éliminer toute intermédiation entre le chef de l’État et le peuple, quitte à ouvrir un boulevard à l’extrême droite ? Ces questions relèvent d’une psychologie politique toujours risquée – mais on ne manque pas, aujourd’hui, d’enquêtes journalistiques et de témoignages pour documenter cette fabrication d’une verticale du vide, institutionnelle, politique et sociale.

Celle-ci doit beaucoup à la conception que le chef de l’État a de son rôle. Les institutions de la Ve République la facilitent, d’où les demandes récurrentes de passage à la VIᵉ. Mais les acteurs sociaux, politiques ou culturels font-ils tous les efforts possibles pour aller dans le sens du débat et de la négociation ? Oui, si l’on considère l’intersyndicale déterminée, conjuguant radicalité défensive et réformisme ouvert à la négociation, qui s’oppose à la réforme gouvernementale des retraites. Non, si l’on se souvient des « gilets jaunes » : l’idée intéressante du Grand Débat, où l’on peut retrouver la pensée de Paul Ricœur, n’a pas abouti finalement à une négociation, faute d’avoir mobilisé les acteurs concernés, et ce, de leur fait, et pas seulement de celui du pouvoir.

Peut-on imaginer un renversement de tendances ? Il faudrait au moins une profonde réforme institutionnelle et un personnel politique renouvelé – toutes choses qui semblent pour l’instant hors d’atteinte.

Energie-Carburant de synthèse: un bilan carbone douteux…….comme l’électrique

Energie-Carburant de synthèse: un bilan carbone douteux…….comme l’électrique

L’Allemagne a réussi à imposer à l’UE le maintien au-delà de 2035 du moteur thermique en justifiant qu’il sera alimenté par un carburant de synthèse dont le bilan carbone est aussi douteux que celui de l’électrique.

L’essence synthétique (ou carburant synthétique) est un mélange d’hydrocarbures non dérivés du pétrole, mais obtenus à partir d’une autre source telle que la houille ou le lignite, ou encore à partir de gaz naturel (biométhane éventuellement), via le procédé Gas to liquids (en)

D’après wikipédia ,en l’état actuel des connaissances techniques, la production de synfuel est aussi émettrice de CO2 que le raffinage, voire bien davantage, lorsqu’il est issu du charbon. Et l’état des technologies en fait un mode de production d’énergie très consommateur d’énergie, et donc coûteux.

Cependant, le bilan environnemental des unités de production d’hydrocarbures de synthèse peut être nettement amélioré, et prendre l’avantage sur la production conventionnelle à partir de pétrole brut, grâce à la mise en place de capture et séquestration du dioxyde de carbone, appelée « CCS » pour « Carbon Capture and Storage ». Le coût du CCS est élevé dans le cas plus généralement étudié des centrales électriques au charbon, en raison surtout de la complexité de la séparation du dioxyde de carbone de l’azote de l’air. Dans une unité des productions de carburants de synthèse, ce coût est réduit d’environ 85 %, du fait que le dioxyde de carbone est séparé de l’azote par le procédé lui-même.

Le développement de la filière BTL (« Biomass to liquid (en) »), variante des gazéifications de la biomasse, présente une alternative. Les biocarburants 2e génération ainsi produits utilisent l’ensemble des plantes, pailles, tiges, déchets, bois et non pas les seules graines ou fruits comme les biocarburants actuels. Mais la filière BTL n’en est qu’à ses balbutiements. Si de nombreux projets de recherche sont en cours, aucune unité industrielle n’est encore active. Cependant, des unités pilotes BTL doivent également entrer en production prochainement en Allemagne. La filière BTL est confrontée à un problème majeur car les quantités de biomasse nécessaires sont énormes : il faut donc trouver un « gisement » suffisant et résoudre également les difficultés logistiques pour acheminer toute cette biomasse vers l’usine BTL.

Les automobiles à moteur thermique autorisées après 2035

Les automobiles à moteur thermique seront autorisées après 2035


Ce pourrait bien être une remise en cause de l’électrique en tout cas une interrogation de plus sur l’avenir de l’électrique. C’est un véritable coup de théâtre qui vient d’avoir lieu à Bruxelles. Il était convenu d’interdire les moteurs thermiques à partir de 2035 sous la pression des écolos. Mais devant le mécontentement de l’industrie automobile notamment allemande et des automobilistes, il sera autorisé de prolonger l’autorisation des moteurs thermiques au-delà de 2035 sous réserve d’utilisation de carburant de synthèse plus neutre en carbone. Le problème c’est que ce carburant de synthèse est loin d’être au point techniquement et commercialement. Mais d’ici 2035 l’industrie allemande aura sûrement trouvé une solution plus ou moins bâtarde. Cela laisse ouvert évidemment la porte à la prolongation du thermique.

La Commission européenne et l’Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l’Union européenne (UE) sur les émissions de CO2 des voitures, en assouplissant l’interdiction des moteurs thermiques après 2035.
« Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures », a annoncé le commissaire européen à l’Environnement Frans Timmermans sur Twitter.
« Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2 », a précisé le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.

Après des mois de négociations, les pays de l’Union européenne (UE) et le Parlement européen s’étaient mis d’accord l’an dernier sur une loi visant à interdire la vente de nouvelles voitures et camionnettes à moteur thermique dans l’UE à partir de 2035, mais son entrée en vigueur a été suspendue au début du mois après l’opposition inattendue des libéraux allemands, qui souhaitaient une exemption pour les véhicules utilisant des carburants de synthèse et ont bloqué un vote du Conseil de l’UE.

C

Politique et Violences: Double provocation des casseurs et de Darmanin

Politique et Violences: Double provocation des casseurs et de Darmanin

Acculé , Le gouvernement se sert de la violence par ailleurs inadmissible pour déplacer l’objet du mécontentement de la population. Le sujet n’est plus la réforme des retraites mais le rétablissement de l’ordre pour le gouvernement. D’ailleurs pouvoir a clairement fait savoir qu’il n’entendait pas reprendre la négociation avec l’intersyndicale sur la reforme. Il y a une double provocation des casseurs à l’occasion des grandes manifestations récentes. Une politique critiquée à l’intérieur du pays et à l’étranger. Le ministre de l’intérieur favorise en effet la recherche de contact avec les casseurs justement venus pour provoquer la police.

Pour le JDD, Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS et auteur de « La Nation inachevée – la jeunesse face à l’école et la police », fait le point sur Les erreurs du gouvernement en matière de maintien de l’ordre.

Sommes-nous actuellement face à un échec du maintien de l’ordre en France ?
Le drame est qu’on a l’impression que le ministère de l’Intérieur n’a rien appris. Ils ont eu les Gilets jaunes avec une stratégie de police qui a revigoré le mouvement et la France a été la risée du monde entier. C’est la troisième crise où la France est publiquement et unanimement mise au ban des pays civilisés. Ce n’est pas une position enviable.

Les premières manifestations contre la réforme des retraites se sont déroulées sans heurts. Était-ce une volonté du gouvernement d’afficher un maintien de l’ordre plus souple ?
Oui, Laurent Nuñez avait tenu les BRAV-M et les Bac en retrait des cortèges, il n’y avait pas d’utilisation de lanceurs de balle de défense. Les instructions semblaient viser à la tranquillité du cortège. Mais cela venait aussi de la nature des manifestations : la coordination interprofessionnelle avait elle aussi un intérêt à ce qu’il y ait le minimum d’incidents parce que la crédibilité d’une force est de ne pas faire usage de la force. La crédibilité des syndicats est de montrer la discipline et la marche vers un objectif.

Puits de carbone : solution ou mise sous le tapis de la poussière ?

Puits de carbone : solution ou mise sous le tapis de la poussière ?

par

Daphné Lorne
Analyste prospectiviste biocarburants transport, IFP Énergies nouvelles

Guillaume Boissonnet
Directeur de Recherche – Economie Circulaire du Carbone, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)

Jack Legrand
Professeur Emérite, Génie des Procédés, Université de Nantes

Monique Axelos
Chercheur en alimentation et bioéconomie, Inrae ( dans the conversation)

Un article intéressant d’éminents experts qui expliquent comment piéger le carbone mais en sous-estimant le fait qu’il s’agit d’un piégeage provisoire qui va rejaillir un jour ou l’autre, demain ou dans des centaines d’années. Un article qui manque cruellement de données quantitatives relatif au cycle systémique du carbone; Une insuffisance qui affecte sérieusement son caractère scientifique NDLR

Guillaume Boissonnet est membre de l’International Scientific Advisory Committee de European Biomass Conference and Exhibition (EUBCE) et de la Société Française de Génie des Procédés.

Monique Axelos a co-présidé le groupe de travail « Biomasse et neutralité Carbone » du Comité de prospective de la Commission de Régulation de l’Energie

Dans l’Union européenne, et dans la plupart des pays développés, un objectif de « neutralité carbone » a été fixé d’ici 2050. Il s’agit de compenser les émissions de CO2 anthropiques vers l’atmosphère par des absorptions de CO2, en utilisant des systèmes qui piègent plus de CO2 atmosphérique qu’ils n’en émettent – les plantes en sont un premier exemple. On les appelle « puits de carbone ».

En effet, tous les scénarios climatiques de référence s’alignent : une fois mises en place les multiples solutions de réduction des émissions de CO2 d’origine fossile (sobriété énergétique, efficacité des systèmes énergétiques, substitution par les énergies renouvelables, etc.), il restera des émissions incompressibles dans le temps imparti, dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie notamment, qui devront être compensées par des puits de carbone.

Évolution des émissions et des puits de GES sur le territoire français entre 1990 et 2050 (en MtCO2eq). Inventaire CITEPA 2018 et scénario SNBC révisée (neutralité carbone). Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Ministère de la Transition énergétique

Qu’est-ce qu’un puits de carbone ?

Un « puits de carbone » piège donc plus de CO2 atmosphérique qu’il n’en émet dans l’atmosphère, grâce à un réservoir qui séquestre « durablement » du carbone d’origine atmosphérique sous forme liquide, gazeuse, ou solide, tel que les sols superficiels (le premier mètre tout au plus), les plantes, certains écosystèmes aquatiques, des cavités souterraines ou des structures géologiques poreuses en sous-sols profonds (plusieurs dizaines voire centaines de mètres), ou encore des matériaux à « longue durée de vie » (proche et au-delà de la centaine d’années).

Aujourd’hui, les principaux puits de carbone à l’échelle de la planète sont des puits naturels comme les océans, et les sols supports de la biomasse (forêt, tourbière, prairie, etc.). Ceux-ci peuvent « stocker » le CO2 mais aussi le méthane, l’autre gaz à effet de serre carboné très important. Face à l’urgence climatique, les niveaux de puits doivent être accrus.

La première question est celle de la préservation des puits « naturels » existants et de l’augmentation de leur efficacité. Ces actions s’accompagnent du développement de nouveaux puits dits « technologiques ».

À l’échelle du territoire français, où en sommes-nous en termes de capacités de puits pour piéger notre CO2 excédentaire ? Quelles nouvelles solutions devrons-nous développer et mettre en place ?

C’est à ces questions que tentent de répondre le rapport et les fiches de synthèse récemment publiés par un groupe de chercheurs membres de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (ANCRE).

À l’échelle du territoire français, l’absorption nette de ces gaz à effet de serre a été chiffrée à 14 millions de tonnes de CO₂ équivalent sur l’année 2020, contre 50 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2005 (CO2 et méthane principalement).

D’après la Stratégie nationale bas carbone, la trajectoire des émissions nationales visant la neutralité carbone en 2050 exige de passer de 460 millions de tonnes de CO2eq émises par an en 2015, à 80 millions de tonnes de CO2 équivalent par an d’ici 2050. Une telle trajectoire devra ainsi s’accompagner d’un puits annuel d’au moins 80 millions de tonnes de CO2 équivalent pour atteindre la neutralité.

Un tel objectif nécessite ainsi le développement de ces puits d’un facteur 6. Il faudra avoir recours à des solutions de préservation et d’augmentation des puits naturels ainsi que des solutions technologiques.

Mieux comprendre et mieux protéger les puits naturels de carbone
Aujourd’hui, les forêts françaises et l’usage du bois d’œuvre constituent le principal puits national grâce à l’absorption du CO2 atmosphérique par la végétation via la photosynthèse. Après une forte augmentation jusqu’en 2008, on observe une tendance à la baisse via des épisodes de tempêtes, d’incendies, et la baisse du marché des produits issus du bois récolté. C’est sur ce dernier levier que la Stratégie nationale bas carbone souhaite jouer en redynamisant fortement les produits bois via notamment le développement des matériaux à longue durée de vie.

Les terres agricoles participent également aux puits de carbone français, en particulier via les prairies. Leurs surfaces ayant connu une baisse importante, en particulier entre 2005 et 2010, il convient aujourd’hui de les préserver et de redéployer des pratiques agricoles « stockantes » : développement de l’agroforesterie, des cultures intermédiaires, allongement des rotations des prairies temporaires, réimplantation des haies notamment.

Des pratiques stockantes spécifiques peuvent également être développées à travers l’implantation de la biomasse en milieux urbains : agriculture urbaine, jardins partagés, abords des infrastructures de transport, toits et façades végétalisés, ou encore végétalisation de friches industrielles et commerciales.

Un marais au lever du jour
Les zones humides et milieux aquatiques contribuent également à stocker le carbone. Jon/Unsplash, CC BY
Les milieux aquatiques représentent des puits de carbone sur des échelles de temps supérieures à la centaine d’années, mais dont le potentiel est encore mal évalué.

Le stockage peut provenir (i) de la dissolution directe dans l’eau du CO2 de l’air via les pompes biologiques et physiques, (ii) de la fixation du CO2 dans la matière organique issue de la photosynthèse par la flore dans les estuaires, deltas, mangroves, herbiers notamment, que l’on appelle « carbone bleu », (iii) de l’altération des roches silicatées (basaltes, granits, etc.) par les eaux de pluie chargée en acide carbonique issu de la dissolution du CO2 de l’air. Le carbone se retrouve alors stocké dans les roches sédimentaires des fonds marins. Pour ces milieux, la priorité revient à une meilleure connaissance par observation et modélisation des bilans d’émissions/absorption, qui sont encore difficiles à estimer.

L’avenir de ces puits naturels face à l’évolution de certaines activités humaines (urbanisation…) et aux effets du changement climatique reste cependant incertain, et peu étudié.

Développer des technologies de captage et de stockage de CO₂ d’origine atmosphérique
Ainsi, le recours à des systèmes technologiques de captage et de stockage est envisagé en parallèle. Le captage en milieu concentré (fumées ou effluents d’usines par exemple) est déjà déployé, mais le captage du CO2 atmosphérique doit encore être amélioré, en particulier son efficacité (le CO2 est bien plus dilué dans l’atmosphère que dans les fumées d’usine).

Parmi ces technologies, sont aujourd’hui en cours d’expérimentation le captage direct dans l’air ou encore le captage de CO₂ biogénique au sein de bioraffineries. La première solution, appelée « DACS » pour Direct Air Capture and Storage, commence à être démontrée, par exemple sur le site d’Orca en Islande, mais elle est encore difficilement reproductible sans être confrontée à des verrous en termes de bilan énergétique et donc de bilan d’émissions de GES.

Le CO2 émis par des bioraffineries (chaudières biomasse, méthaniseurs, usines de production de bioéthanol, etc.) est issu de la transformation de la biomasse ayant elle-même absorbé du CO2 atmosphérique durant sa croissance via la photosynthèse.

Au sein de la bioraffinerie, ce CO2 peut être capté avec les mêmes technologies que celles déployées à l’heure actuelle sur les cheminées d’usines ou centrales thermiques. Une fois capté, ce CO2 peut ensuite être recyclé ou séquestré dans un réservoir qui peut être géologique ou dans des sols plus superficiels (en tant qu’amendement pour les sols agricoles, dans d’anciennes mines ou carrières) ou encore dans des matériaux à longue durée de vie pour la construction du bâti ou d’infrastructures (charpentes, isolants, revêtement de route, bétons, etc.).

Si les solutions de puits de carbone semblent potentiellement nombreuses, d’importantes actions sont encore à mener afin de développer une meilleure connaissance des flux naturels, une plus grande maîtrise des pratiques stockantes liées à la gestion de la biomasse, ainsi que d’améliorer l’efficacité, la durabilité et les coûts des technologies dédiées.

Ces améliorations doivent encore être démontrées sur des systèmes complets à grande échelle. Il faudra en parallèle veiller à ce que ces technologies ne se substituent pas aux efforts de réduction d’émissions de GES, qui restent le premier levier pour l’atteinte de la neutralité carbone.

Enfin, de nombreuses actions d’accompagnements seront nécessaires, des cadres réglementaires aux normes de comptabilisation des bilans d’émissions, en passant par le soutien à la recherche et au développement et par l’amélioration de l’acceptabilité des nouvelles technologies. Un chantier important qui implique dès aujourd’hui les acteurs de la recherche, de l’industrie, les collectivités et les pouvoirs publics.

Puits de carbone : solution ou mise sous le tapis de la poussière ?

Puits de carbone : une partie de la solution ou la mise sous le tapis de la poussière ?

par

Daphné Lorne
Analyste prospectiviste biocarburants transport, IFP Énergies nouvelles

Guillaume Boissonnet
Directeur de Recherche – Economie Circulaire du Carbone, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)

Jack Legrand
Professeur Emérite, Génie des Procédés, Université de Nantes

Monique Axelos
Chercheur en alimentation et bioéconomie, Inrae ( dans the conversation)

Un article intéressant d’éminents experts qui expliquent comment piéger le carbone mais en sous-estimant le fait qu’il s’agit d’un piégeage provisoire qui va rejaillir un jour ou l’autre, demain ou dans des centaines d’années. Un article qui manque cruellement de données quantitatives relatif au cycle systémique du carbone; Une insuffisance qui affecte sérieusement son caractère scientifique NDLR

Guillaume Boissonnet est membre de l’International Scientific Advisory Committee de European Biomass Conference and Exhibition (EUBCE) et de la Société Française de Génie des Procédés. Guillaume Boissonnet a reçu des financements de projets de recherche par ADEME, ANR et European Union Horizon H2020

Société Française de Génie des Procédés

Monique Axelos a co-présidé le groupe de travail « Biomasse et neutralité Carbone » du Comité de prospective de la Commission de Régulation de l’Energie

Dans l’Union européenne, et dans la plupart des pays développés, un objectif de « neutralité carbone » a été fixé d’ici 2050. Il s’agit de compenser les émissions de CO2 anthropiques vers l’atmosphère par des absorptions de CO2, en utilisant des systèmes qui piègent plus de CO2 atmosphérique qu’ils n’en émettent – les plantes en sont un premier exemple. On les appelle « puits de carbone ».

En effet, tous les scénarios climatiques de référence s’alignent : une fois mises en place les multiples solutions de réduction des émissions de CO2 d’origine fossile (sobriété énergétique, efficacité des systèmes énergétiques, substitution par les énergies renouvelables, etc.), il restera des émissions incompressibles dans le temps imparti, dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie notamment, qui devront être compensées par des puits de carbone.

Évolution des émissions et des puits de GES sur le territoire français entre 1990 et 2050 (en MtCO2eq). Inventaire CITEPA 2018 et scénario SNBC révisée (neutralité carbone). Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Ministère de la Transition énergétique

Qu’est-ce qu’un puits de carbone ?

Un « puits de carbone » piège donc plus de CO2 atmosphérique qu’il n’en émet dans l’atmosphère, grâce à un réservoir qui séquestre « durablement » du carbone d’origine atmosphérique sous forme liquide, gazeuse, ou solide, tel que les sols superficiels (le premier mètre tout au plus), les plantes, certains écosystèmes aquatiques, des cavités souterraines ou des structures géologiques poreuses en sous-sols profonds (plusieurs dizaines voire centaines de mètres), ou encore des matériaux à « longue durée de vie » (proche et au-delà de la centaine d’années).

Aujourd’hui, les principaux puits de carbone à l’échelle de la planète sont des puits naturels comme les océans, et les sols supports de la biomasse (forêt, tourbière, prairie, etc.). Ceux-ci peuvent « stocker » le CO2 mais aussi le méthane, l’autre gaz à effet de serre carboné très important. Face à l’urgence climatique, les niveaux de puits doivent être accrus.

La première question est celle de la préservation des puits « naturels » existants et de l’augmentation de leur efficacité. Ces actions s’accompagnent du développement de nouveaux puits dits « technologiques ».

À l’échelle du territoire français, où en sommes-nous en termes de capacités de puits pour piéger notre CO2 excédentaire ? Quelles nouvelles solutions devrons-nous développer et mettre en place ?

C’est à ces questions que tentent de répondre le rapport et les fiches de synthèse récemment publiés par un groupe de chercheurs membres de l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (ANCRE).

À l’échelle du territoire français, l’absorption nette de ces gaz à effet de serre a été chiffrée à 14 millions de tonnes de CO₂ équivalent sur l’année 2020, contre 50 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2005 (CO2 et méthane principalement).

D’après la Stratégie nationale bas carbone, la trajectoire des émissions nationales visant la neutralité carbone en 2050 exige de passer de 460 millions de tonnes de CO2eq émises par an en 2015, à 80 millions de tonnes de CO2 équivalent par an d’ici 2050. Une telle trajectoire devra ainsi s’accompagner d’un puits annuel d’au moins 80 millions de tonnes de CO2 équivalent pour atteindre la neutralité.

Un tel objectif nécessite ainsi le développement de ces puits d’un facteur 6. Il faudra avoir recours à des solutions de préservation et d’augmentation des puits naturels ainsi que des solutions technologiques.

Mieux comprendre et mieux protéger les puits naturels de carbone
Aujourd’hui, les forêts françaises et l’usage du bois d’œuvre constituent le principal puits national grâce à l’absorption du CO2 atmosphérique par la végétation via la photosynthèse. Après une forte augmentation jusqu’en 2008, on observe une tendance à la baisse via des épisodes de tempêtes, d’incendies, et la baisse du marché des produits issus du bois récolté. C’est sur ce dernier levier que la Stratégie nationale bas carbone souhaite jouer en redynamisant fortement les produits bois via notamment le développement des matériaux à longue durée de vie.

Les terres agricoles participent également aux puits de carbone français, en particulier via les prairies. Leurs surfaces ayant connu une baisse importante, en particulier entre 2005 et 2010, il convient aujourd’hui de les préserver et de redéployer des pratiques agricoles « stockantes » : développement de l’agroforesterie, des cultures intermédiaires, allongement des rotations des prairies temporaires, réimplantation des haies notamment.

Des pratiques stockantes spécifiques peuvent également être développées à travers l’implantation de la biomasse en milieux urbains : agriculture urbaine, jardins partagés, abords des infrastructures de transport, toits et façades végétalisés, ou encore végétalisation de friches industrielles et commerciales.

Un marais au lever du jour
Les zones humides et milieux aquatiques contribuent également à stocker le carbone. Jon/Unsplash, CC BY
Les milieux aquatiques représentent des puits de carbone sur des échelles de temps supérieures à la centaine d’années, mais dont le potentiel est encore mal évalué.

Le stockage peut provenir (i) de la dissolution directe dans l’eau du CO2 de l’air via les pompes biologiques et physiques, (ii) de la fixation du CO2 dans la matière organique issue de la photosynthèse par la flore dans les estuaires, deltas, mangroves, herbiers notamment, que l’on appelle « carbone bleu », (iii) de l’altération des roches silicatées (basaltes, granits, etc.) par les eaux de pluie chargée en acide carbonique issu de la dissolution du CO2 de l’air. Le carbone se retrouve alors stocké dans les roches sédimentaires des fonds marins. Pour ces milieux, la priorité revient à une meilleure connaissance par observation et modélisation des bilans d’émissions/absorption, qui sont encore difficiles à estimer.

L’avenir de ces puits naturels face à l’évolution de certaines activités humaines (urbanisation…) et aux effets du changement climatique reste cependant incertain, et peu étudié.

Développer des technologies de captage et de stockage de CO₂ d’origine atmosphérique
Ainsi, le recours à des systèmes technologiques de captage et de stockage est envisagé en parallèle. Le captage en milieu concentré (fumées ou effluents d’usines par exemple) est déjà déployé, mais le captage du CO2 atmosphérique doit encore être amélioré, en particulier son efficacité (le CO2 est bien plus dilué dans l’atmosphère que dans les fumées d’usine).

Parmi ces technologies, sont aujourd’hui en cours d’expérimentation le captage direct dans l’air ou encore le captage de CO₂ biogénique au sein de bioraffineries. La première solution, appelée « DACS » pour Direct Air Capture and Storage, commence à être démontrée, par exemple sur le site d’Orca en Islande, mais elle est encore difficilement reproductible sans être confrontée à des verrous en termes de bilan énergétique et donc de bilan d’émissions de GES.

Le CO2 émis par des bioraffineries (chaudières biomasse, méthaniseurs, usines de production de bioéthanol, etc.) est issu de la transformation de la biomasse ayant elle-même absorbé du CO2 atmosphérique durant sa croissance via la photosynthèse.

Au sein de la bioraffinerie, ce CO2 peut être capté avec les mêmes technologies que celles déployées à l’heure actuelle sur les cheminées d’usines ou centrales thermiques. Une fois capté, ce CO2 peut ensuite être recyclé ou séquestré dans un réservoir qui peut être géologique ou dans des sols plus superficiels (en tant qu’amendement pour les sols agricoles, dans d’anciennes mines ou carrières) ou encore dans des matériaux à longue durée de vie pour la construction du bâti ou d’infrastructures (charpentes, isolants, revêtement de route, bétons, etc.).

Si les solutions de puits de carbone semblent potentiellement nombreuses, d’importantes actions sont encore à mener afin de développer une meilleure connaissance des flux naturels, une plus grande maîtrise des pratiques stockantes liées à la gestion de la biomasse, ainsi que d’améliorer l’efficacité, la durabilité et les coûts des technologies dédiées.

Ces améliorations doivent encore être démontrées sur des systèmes complets à grande échelle. Il faudra en parallèle veiller à ce que ces technologies ne se substituent pas aux efforts de réduction d’émissions de GES, qui restent le premier levier pour l’atteinte de la neutralité carbone.

Enfin, de nombreuses actions d’accompagnements seront nécessaires, des cadres réglementaires aux normes de comptabilisation des bilans d’émissions, en passant par le soutien à la recherche et au développement et par l’amélioration de l’acceptabilité des nouvelles technologies. Un chantier important qui implique dès aujourd’hui les acteurs de la recherche, de l’industrie, les collectivités et les pouvoirs publics.

Covid France 29-3-2023: 12 933 cas supplémentaires en 24 heures et 39 morts

Covid France 29-3-2023: 12 933 cas supplémentaires en 24 heures et 39 morts

On enregistre 28 mars 2023 : 12 933 cas supplémentaires en 24 heures et 39 morts soit 165.573 morts au total .

Le nombre de décès en EHPAD et EMS est de 29.598 (0) et celui de décès en milieu hospitalier est de 135.975 (+39 depuis le dernier bilan).

Le taux de reproductivité R est de 1,24 le taux d’incidence à 80,43 et la tension hospitalière à 14,2 %.

La France compte actuellement 13.178 (+65) personnes hospitalisées et 720 (-8) malades en réanimation.

Bilan des régions :

Ile-de-France : 4.592 (-11) hospitalisées, 311 (-6) en réanimation et +10 décès en 24h
Grand Est : 1.194 (+10) hospitalisés, 62 (-1) en réanimation et +4 décès en 24h
Hauts de France : 1.305 (+64) hospitalisés, 46 (-1) en réanimation et +2 décès en 24h
Auvergne Rhône Alpes : 897 (-25) hospitalisés, 42 (0) en réanimation et +2 décès en 24h
Provence-Alpes Côte d’Azur : 899 (+41) hospitalisé, 51 (+2) en réanimation et +3 décès en 24h
Bretagne: 363 (-11) hospitalisés, 14 (0) en réanimation et +3 décès en 24h
Normandie : 527 (+9) hospitalisés, 16 (+3) en réanimation et +2 décès en 24h
Nouvelle-Aquitaine : 1.144 (-11) hospitalisés, 71 (-3) en réanimation et +1 décès en 24h
Pays de la Loire : 178 (+5) hospitalisés, 8 (-2) en réanimation et +1 décès en 24h
Occitanie: 767 (0) hospitalisés, , 43 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h
Centre-Val de Loire : 626 (+2) hospitalisés, 20 (-1) en réanimation et +1 décès en 24h
Bourgogne-Franche-Comté : 526 (-10) hospitalisés, 27 (0) en réanimation et +7 décès en 24h

Population mondiale: le déclin à partir de 2050

Population mondiale: le déclin à partir de 2050

Selon les scénarios des chercheurs de l’intiative Earth4All, un pic pourrait avoir lieu dès 2046 (9 milliards de personnes) ou autour de 2040 (8,5 milliards)

Avec leur modèle Earth4All, les chercheurs envisagent deux scénarios le pic démographique arriverait dès 2046 (9 milliards de personnes), pour ensuite décliner à 7,3 milliards en 2100. Dans le second scénario, les investissements dans l’éducation, la santé, la lutte contre la pauvreté et les inégalités se renforceraient. La transition serait aussi en œuvre dans les énergies et les emplois verts. Le pic serait alors franchi autour de 2040 (8,5 milliards de personnes), pour connaître ensuite une forte baisse, à 6 milliards d’humains à la fin du siècle. « Mais les relations entre ces variables économiques et environnementales et la démographie sont loin d’être établies », nuance néanmoins le démographe Gilles Pison auprès du Figaro.

Parmi les facteurs explicatifs, l’autonomisation des femmes, qui leur permet d’avoir la main sur l’éducation, le travail et la vie familiale. Avec le modèle Earth4All, le taux de fécondité passerait à 1,66 enfant par femme, contre 1,8 pour le modèle onusien. Normalement, il faut un taux de fécondité de 2,2 pour simplement renouveler la population.

Covid France 28-3-23: +42 MORTS ET +7 NOUVEAUX CAS

Covid France 28-3-23: +42 MORTS ET +7 NOUVEAUX CAS

Onrenregistre lundi 27 mars 2023 : +42 morts supplémentaires soit au total 165.534 morts au total et +7 nouveaux cas confirmés en 24h.

Le nombre de décès en EHPAD et EMS est de 29.598 (0) et celui de décès en milieu hospitalier est de 135.936 (+42 depuis le dernier bilan).

Le taux de reproductivité R est de 1,24 le taux d’incidence à 79,72 et la tension hospitalière à 14,4 %.

La France compte actuellement 13.113 (+77) personnes hospitalisées et 728 (-18) malades en réanimation.

Bilan des régions :

Ile-de-France : 4.603 (+27) hospitalisées, 317 (+3) en réanimation et +4 décès en 24h
Grand Est : 1.184 (-6) hospitalisés, 63 (+5) en réanimation et +12 décès en 24h
Hauts de France : 1.241 (+2) hospitalisés, 47 (-6) en réanimation et +3 décès en 24h
Auvergne Rhône Alpes : 922 (+22) hospitalisés, 42 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h
Provence-Alpes Côte d’Azur : 858 (-2) hospitalisé, 49 (-6) en réanimation et +3 décès en 24h
Bretagne: 374 (+17) hospitalisés, 14 (-1) en réanimation et +1 décès en 24h
Normandie : 518 (-17) hospitalisés, 13 (-1) en réanimation et +3 décès en 24h
Nouvelle-Aquitaine : 1.155 (+19) hospitalisés, 74 (-1) en réanimation et +2 décès en 24h
Pays de la Loire : 173 (-8) hospitalisés, 10 (-3) en réanimation et +4 décès en 24h
Occitanie: 767 (+7) hospitalisés, , 42 (-7) en réanimation et +2 décès en 24h
Centre-Val de Loire : 624 (+1) hospitalisés, 21 (-2) en réanimation et +5 décès en 24h
Bourgogne-Franche-Comté : 536 (+12) hospitalisés, 27 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h

Coronavirus en France : 242 morts en 24h
Par La rédaction · Publié le 27 mars 2023 à 18h15
Découvrez les derniers chiffres concernant l’épidémie de covid-19 en France. D’après le dernier bilan de Santé Publique France, la France fait état de +42 morts supplémentaires au total. On recense ce lundi 27 mars 2023, 165.534 morts au total et +7 nouveaux cas confirmés en 24h.
En France, le dernier bilan fourni par les autorités sanitaires concernant la pandémie de Covid-19, fait état d’au moins 172.355 cas confirmés soit +7 depuis le dernier bilan.

On recense ce lundi 27 mars 2023 : 165.534 morts au total, +42 morts supplémentaires. Le nombre de décès en EHPAD et EMS est de 29.598 (0) et celui de décès en milieu hospitalier est de 135.936 (+42 depuis le dernier bilan).

Le taux de reproductivité R est de 1,24 le taux d’incidence à 79,72 et la tension hospitalière à 14,4 %.

La France compte actuellement 13.113 (+77) personnes hospitalisées et 728 (-18) malades en réanimation.

Depuis le 11 juin 2022, les indicateurs COVID-19 produits par Santé publique France sont actualisés sur Géodes et data.gouv.fr tous les jours à l’exception des week-end et des jours fériés.

Selon les données de Santé Publique France, Découvrez le bilan des différentes régions françaises et leur évolution :

Ile-de-France : 4.603 (+27) hospitalisées, 317 (+3) en réanimation et +4 décès en 24h
Grand Est : 1.184 (-6) hospitalisés, 63 (+5) en réanimation et +12 décès en 24h
Hauts de France : 1.241 (+2) hospitalisés, 47 (-6) en réanimation et +3 décès en 24h
Auvergne Rhône Alpes : 922 (+22) hospitalisés, 42 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h
Provence-Alpes Côte d’Azur : 858 (-2) hospitalisé, 49 (-6) en réanimation et +3 décès en 24h
Bretagne: 374 (+17) hospitalisés, 14 (-1) en réanimation et +1 décès en 24h
Normandie : 518 (-17) hospitalisés, 13 (-1) en réanimation et +3 décès en 24h
Nouvelle-Aquitaine : 1.155 (+19) hospitalisés, 74 (-1) en réanimation et +2 décès en 24h
Pays de la Loire : 173 (-8) hospitalisés, 10 (-3) en réanimation et +4 décès en 24h
Occitanie: 767 (+7) hospitalisés, , 42 (-7) en réanimation et +2 décès en 24h
Centre-Val de Loire : 624 (+1) hospitalisés, 21 (-2) en réanimation et +5 décès en 24h
Bourgogne-Franche-Comté : 536 (+12) hospitalisés, 27 (+1) en réanimation et +1 décès en 24h

Société-Violences: Double provocation des casseurs et de Darmanin

Société-Violences: Double provocation des casseurs et de Darmanin

Il y a une double provocation des casseurs à l’occasion des grandes manifestations récentes. Une politique critiquée à l’intérieur du pays et à l’étranger. Le ministre de l’intérieur favorise en effet la recherche de contact avec les casseurs justement venus pour provoquer la police.

Pour le JDD, Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS et auteur de « La Nation inachevée – la jeunesse face à l’école et la police », fait le point sur Les erreurs du gouvernement en matière de maintien de l’ordre.

Sommes-nous actuellement face à un échec du maintien de l’ordre en France ?
Le drame est qu’on a l’impression que le ministère de l’Intérieur n’a rien appris. Ils ont eu les Gilets jaunes avec une stratégie de police qui a revigoré le mouvement et la France a été la risée du monde entier. C’est la troisième crise où la France est publiquement et unanimement mise au ban des pays civilisés. Ce n’est pas une position enviable.

Les premières manifestations contre la réforme des retraites se sont déroulées sans heurts. Était-ce une volonté du gouvernement d’afficher un maintien de l’ordre plus souple ?
Oui, Laurent Nuñez avait tenu les BRAV-M et les Bac en retrait des cortèges, il n’y avait pas d’utilisation de lanceurs de balle de défense. Les instructions semblaient viser à la tranquillité du cortège. Mais cela venait aussi de la nature des manifestations : la coordination interprofessionnelle avait elle aussi un intérêt à ce qu’il y ait le minimum d’incidents parce que la crédibilité d’une force est de ne pas faire usage de la force. La crédibilité des syndicats est de montrer la discipline et la marche vers un objectif.

Politique : et maintenant l’instrumentalisation de la violence !

Politique : et maintenant l’instrumentalisation de la violence !


Il faut vraiment que le gouvernement soit dans un état de fébrilité et de faiblesse extrême pour que Macron en soit réduit à défendre sa réforme des retraites au motif que la France serait menacée par une forme d’insurrection en cours.

D’une certaine manière, les gauchistes provocateurs et autres Black blocs sont les idiots utiles du pouvoir en multipliant les débordements. En effet c’est le dernier argument que va utiliser le pouvoir pour tenter de retourner l’opinion publique opposée à la réforme des retraites.

Macron et son gouvernement ne se privent pas donc de centrer l’essentiel de leur propos sur la question de l’insécurité et donc la menace sur la démocratie. Il y a effectivement une montée de la radicalisation et il faudrait bien que les révolutionnaires de papier se persuadent que brûler une poubelle ,casser une vitrine ou une voiture n’a rien de véritablement révolutionnaire. Chercher à blesser des personnes est encore plus intolérable ; Il s’agit bien tout simplement de délits.

Inversement, le pouvoir ne saurait se prévaloir d’une incendie de poubelles ou de débordements pour inverser les responsabilités de la crise et utiliser l’arme de l’atteinte à la démocratie.« Après des mois de concertation politique et sociale et plus de 170 heures de débat qui ont abouti sur le vote d’un texte de compromis entre le Sénat et l’Assemblée nationale, le président de la République a exprimé aux assemblées son souhait que le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous , a indiqué l’Elysée dans un message transmis à l’AFP.

« A la suite des tentatives d’intimidation et des menaces envers des élus et des représentants de l’Etat, ainsi que des dégradations de permanences et de bâtiments publics, le président de la République a appelé Gérard Larcher, président du Sénat, et Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, pour leur réaffirmer son soutien au Parlement et à l’ensemble de ses parlementaires, tout comme la mobilisation du gouvernement pour que tout soit mis en œuvre pour les protéger », a ajouté l’Elysée

On imagine déjà que la violence prenant de l’ampleur le pouvoir pourrait être tenté de déclarer un état d’urgence pour interdire toute manifestation dans la rue, une hypothèse qui n’est pas exclue tellement le pouvoir est acculé.

Réforme sociale : D’abord de la responsabilité des partenaires sociaux

Réforme sociale : D’abord de la responsabilité des partenaires sociaux

Il faut arrêter la folie de Macron de vouloir lui-même procéder aux réformes du champ social. Il n’en a ni la légitimité, ni la connaissance. Les réformes sociales (qui touchent aussi au plan économique la plupart du temps) doivent en priorité être débattue entre partenaires sociaux. Ce n’est qu’ensuite que le politique doit prendre le relais s’il y a lieu de légiférer.

Il serait temps que le Medef et les organisations syndicales de salariés tirent la sonnette d’alarme pour rappeler au chef de l’État son rôle et ses limites. Macron est en effet en train de transformer la démocratie française en autocratie où il se prend à la fois pour le syndicaliste en chef, pour le patron de toutes les entreprises, pour les organisations intermédiaires, pour le Parlement, pour le gouvernement et pour le monarque.

De ce point de vue, il y a sans doute une erreur du Medef à adopter une position qui consiste à faire le dos rond en acceptant finalement le transfert de responsabilité sociale sur le gouvernement.

Ce Medef doit aussi changer sa culture trop souvent réactionnaire et bien loin de ce qui se pratique en matière de négociation sociale dans les pays du Nord de l’Europe et en particulier en Allemagne. Le Medef et autres organisations patronales avec les syndicats doivent cogérer le débat sur les questions socioéconomiques.

Et les syndicats de salariés de leur côté ne doivent pas tomber dans le piège de la politisation de la problématique sociale. Il ne faut pas se tourner systématiquement vers les partis politiques, le Parlement, le gouvernement ou le chef de l’État. Il faut se retourner vers les chefs d’entreprises au niveau national et au plan local selon la nature des questions.

Les partenaires sociaux doivent aussi faire leur révolution culturelle et en quelque sorte se dépolitiser à tout point de vue.

Les voitures thermiques seront autorisées après 2035

Les voitures thermiques seront autorisées après 2035


Ce pourrait bien être une remise en cause de l’électrique en tout cas une interrogation de plus sur l’avenir de l’électrique. C’est un véritable coup de théâtre qui vient d’avoir lieu à Bruxelles. Il était convenu d’interdire les moteurs thermiques à partir de 2035 sous la pression des écolos. Mais devant le mécontentement de l’industrie automobile notamment allemande et des automobilistes, il sera autorisé de prolonger l’autorisation des moteurs thermiques au-delà de 2035 sous réserve d’utilisation de carburant de synthèse plus neutre en carbone. Le problème c’est que ce carburant de synthèse est loin d’être au point techniquement et commercialement. Mais d’ici 2035 l’industrie allemande aura sûrement trouvé une solution plus ou moins bâtarde. Cela laisse ouvert évidemment la porte à la prolongation du thermique.

La Commission européenne et l’Allemagne ont annoncé samedi avoir trouvé un accord pour débloquer un texte clé du plan climat de l’Union européenne (UE) sur les émissions de CO2 des voitures, en assouplissant l’interdiction des moteurs thermiques après 2035.
« Nous avons trouvé un accord avec l’Allemagne sur l’utilisation future des carburants de synthèse dans les voitures », a annoncé le commissaire européen à l’Environnement Frans Timmermans sur Twitter.
« Les véhicules équipés d’un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s’ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d’émissions de CO2 », a précisé le ministre allemand des Transports, Volker Wissing.

Après des mois de négociations, les pays de l’Union européenne (UE) et le Parlement européen s’étaient mis d’accord l’an dernier sur une loi visant à interdire la vente de nouvelles voitures et camionnettes à moteur thermique dans l’UE à partir de 2035, mais son entrée en vigueur a été suspendue au début du mois après l’opposition inattendue des libéraux allemands, qui souhaitaient une exemption pour les véhicules utilisant des carburants de synthèse et ont bloqué un vote du Conseil de l’UE.

C

123456...38



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol