Archive mensuelle de mars 2023

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Réforme des Retraites: suppression de l’âge légal pour sortir le gouvernement du pétrin ?

Réforme des Retraites: suppression de l’âge légal pour sortir le gouvernement du pétrin ?

On voit mal le gouvernement retirer purement et simplement sa réforme des retraites. Certains font cependant l’hypothèse que pour sauver les meubles, en fonction de la mobilisation sociale, le gouvernement pourrait être amené à supprimer le concept d’âge légal pour ne laisser qu’une durée de cotisation. L’honneur serait ainsi presque sauf avec maintien de la réforme mais disparition de son symbole le plus contraignant.

Si l’examen de la réforme des retraites a débuté au Sénat ce mardi, plusieurs parlementaires mais aussi des économistes défendent la suppression pure et simple de l’âge légal de départ. Même au sein de la majorité, certains commencent à reprendre cette idée à leur compte.

L’âge légal serait supprimé et chaque Français pourrait partir à l’âge de son choix. En tout cas, dès qu’il estime avoir assez cotisé pour toucher la pension dont il a besoin pour vivre. L’économiste Marc de Basquiat est l’un des promoteurs de cette retraite à la carte. « Faire confiance à la liberté des personnes pour décider le moment où elles partent à la retraite, c’est quelque chose qui est un progrès, plutôt que de dire que l’État doit décider à la place des gens. Si quelqu’un part à la retraite à 70 ans, libre à lui, si quelqu’un part à 60 ans, libre à lui. Il y aurait une durée de cotisation de référence, avec une décote pour ceux qui partent plus tôt et une surcote pour ceux qui liquident leur pension plus tard », explique-t-il.

. Même au sein de la majorité, certains parlementaires commencent à la reprendre à leur compte.

La retraite à 1200 € : une escroquerie

La retraite à 1200 € : une escroquerie

Pour la réforme des retraites, le gouvernement à travers la voix de son ministre du travail avait affirmé que des millions de personnes toucheraient un minimum de retraite de 1200 € par mois. Une véritable escroquerie.

La première raison est qu’il s’agit d’un montant en euros courants qui ne tiendra donc pas compte de l’inflation en cours. L’autre raison c’est que ce seuil est un montant brut et non une somme nette ( en net cela est d’environ 1100 euros). Enfin il ne s’agit pas d’éventuels millions de bénéficiaires mais plutôt quelques choses entre 10 000 et 20 000 personnes après consultation auprès de la sécurité sociale. Même le ministre du travail n’a pas su indiquer de chiffres précis après vérification faite auprès de la sécurité sociale.

« Nos retraites à la diète. » La gauche est remontée contre le ministre du Travail Olivier Dussopt ce mardi soir après la révélation d’un nombre de bénéficiaires de la retraite à 1200 euros à nouveau à la baisse.

Dans une réponse par courrier d’Olivier Dussopt adressée à Jérôme Guedj, le député de l’Essonne PS-Nupes et publiée par ce dernier sur son compte Twitter, on peut lire que « selon les générations, entre 10.000 et 20.000 personnes franchiront le seuil des 1200 euros par cette mesure ». Deux à quatre fois moins que les chiffres avancés par le ministre du Travail mi-février.

« Olivier Dussopt reconnaît enfin avoir gonflé les chiffres », a alors commenté Jérôme Guedj, très vite rejoint pas ses collègues de la Nupes.
Pour Thomas Portes, le député LFI suspendu 15 jours de l’Assemblée pour avoir posé le pied sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt est « ministre du mensonge et de l’infamie ». Même type d’attaque pour François Ruffin, le député LFI de la Somme: « Ministre du Travail bâclé et de l’imprécision. »
Du côté du Parti communiste, et de son secrétaire national Fabien Roussel, on ironise amèrement: « Nos retraites à la diète (…) Avec Olivier Dussopt, faites chuter le poids des pensions des retraités! »

Cette imprécision de l’exécutif est celle de trop pour les députés de la Nupes. « Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas (…) Il est vraiment temps que le projet s’arrête! », a tweeté la députée LFI Clémentine Autain.

À noter que les révélations de Jérôme Guedj ont provoqué quelques rares réactions à l’extrême droite, dont la députée RN Laure Lavalette qui a affirmé que « cette réforme a été basée sur un mensonge » et critiqué les Républicains « qui se couchent » devant le gouvernement en soutenant majoritairement la réforme.

Energie: Alliance internationale pro-nucléaire

Energie: Alliance internationale pro-nucléaire


. Onze pays de l’Union européenne, emmenés par la France, ont annoncé, mardi 28 février, un approfondissement de leur coopération autour de l’atome, malgré l’opposition farouche de l’Allemagne. « L’énergie nucléaire est l’un des nombreux outils permettant d’atteindre nos objectifs climatiques, de produire de l’électricité de base et de garantir la sécurité de l’approvisionnement », affirment-ils dans une déclaration commune.

La France, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Finlande, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie s’accordent pour « soutenir de nouveaux projets » nucléaires, basés notamment « sur des technologies innovantes », ainsi que « l’exploitation des centrales existantes ». Le texte prévoit des projets communs de formation, « des possibilités de coopération scientifique accrue » et l’échange des « meilleurs pratiques dans la sécurité ».

Pour Paris, le nucléaire, énergie pilotable et sans émissions de CO2, est « complémentaire » des renouvelables pour atteindre l’objectif européen de neutralité carbone en 2050. « Etats-Unis, Royaume-Uni, Corée du Sud, Chine, Inde et même Japon envisagent le nucléaire comme un moyen important de décarboner leur économie. Nous devons être sur un pied d’égalité », avait plaidé la ministre française Agnès Pannier-Runacher lundi.

Les onze pays signataires sont les mêmes qui soutenaient fin 2021 la reconnaissance du caractère « durable » du nucléaire dans la « taxonomie » européenne, une labellisation verte permettant de faciliter certains investissements. Ils avaient obtenu gain de cause dans le texte adopté mi-2022.

Immobilier: coup de frein

Immobilier: coup de frein

Le secteur immobilier subit actuellement un sérieux coup d’arrêt du fait en particulier de la difficulté des futurs acquéreurs à obtenir un prêt. Des prêts d’ailleurs nettement surenchéris avec la Hausse des taux d’intérêt. Globalement le rythme des transactions devrait nettement faiblir et les prix aussi.

La cause principale du freinage est la difficulté à emprunter. La remontée rapide des taux d’intérêt a renchéri le coût du crédit.

D ‘après le dernier baromètre semestriel du marché neuf publié par le courtier Empruntis en partenariat avec Trouver-un-logement-neuf.com, le pouvoir d’achat immobilier des ménages continue de s’éroder. Les deux plateformes ont calculé les mensualités moyennes qu’il faut débourser pour s’acheter un appartement de trois pièces neuf dans les 10 plus grandes villes françaises. Cette estimation a été réalisée en se basant sur l’évolution récente des taux de crédit immobilier et des prix dans le neuf.

« Si les prix sont en recul dans 6 grandes villes sur 10 cela ne suffit pas à contrebalancer la hausse des taux. Déjà en baisse lors de notre précédent baromètre, le pouvoir d’achat des Français dans l’immobilier neuf se réduit encore un peu plus », remarque Empruntis. Les prix de l’immobilier neuf reculent de plus de 5 % à Paris, et déclinent aussi plus légèrement, à Bordeaux, Marseille, Lille Montpellier et Strasbourg, note l’étude. A l’inverse à Lyon, Nice, Toulouse et Nantes, les prix poursuivent leur progression.

Le taux d’usure, qui interdisait aux banques de prêter au-delà d’un certain taux, a un temps grippé le marché, avec des acquéreurs qui devaient rétracter leurs offres faute d’accès au crédit. Mais l’assouplissement de la réglementation décidé fin janvier ne va pas pour autant relancer le marché, estiment plusieurs professionnels. « C’est plus la contrainte de l’environnement économique et de la baisse du pouvoir d’achat qui réduit les volumes de crédit que le taux d’usure », estime Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Par rapport à l’inflation (5,2% en 2022), les prix de l’immobilier sont d’ores et déjà en baisse, souligne-t-il. Et ça ne va pas s’arrêter là. « Oui, nous allons assister à une poursuite de la décélération des prix dans les prochains mois », dit-il. Les économistes de BPCE estiment même que les prix dans l’ancien devraient refluer d’ici à la fin de l’année, de 2 à 3%.

Du côté de l’immobilier neuf, les très mauvais chiffres s’accumulent. Jeudi, le pôle habitat de la Fédération française du bâtiment, qui regroupe aménageurs, promoteurs, constructeurs de maisons et rénovateurs, s’est alarmé d’une « crise sévère » touchant le secteur. Les constructions de maisons individuelles en lotissements ont chuté de 22,2% en 2022, celles en secteur diffus (hors lotissements) de 31%. En cause, pointe le pôle habitat, la remontée des taux d’intérêt, mais aussi la hausse des coûts de construction, aggravée par la guerre en Ukraine, et l’affaiblissement de dispositifs de soutien aux acquéreurs.

Eric Ciotti fossoyeur ou rassembleur des Républicains ?

Eric Ciotti fossoyeur ou rassembleur des Républicains ?

Par Olivier Guyottot
Enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École dans the conversation

La décision d’Eric Ciotti de démettre Aurélien Pradié de ses fonctions de vice-président du parti Les Républicains (LR) a surpris bon nombre de personnalités et d’observateurs politiques.
Notamment parce que Pradié avait recueilli 22,29 % des voix au premier tour de l’élection à la présidence de LR et que la victoire de Ciotti semblait le fruit d’une alliance de circonstances entre les deux hommes. Cette décision a été justifiée par des prises de position jugées dissonantes et en désaccord avec les positions du parti lors du débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale.

Marque-t-elle l’incapacité du nouveau président de LR à rassembler son camp et éviter ainsi l’implosion du parti de droite annoncée par beaucoup ? Ou peut-elle paradoxalement poser les fondations d’une organisation finalement capable de réunir et de faire coexister en son sein ses différents courants politiques ?
Affirmer son autorité ou prendre le risque de l’implosion

La décision d’Eric Ciotti constitue de toute évidence un acte fort d’autorité. Elle illustre la difficulté de rassembler les différentes tendances de son parti autour d’une ligne de conduite partagée et respectée par tous. Elle symbolise aussi la difficile équation que celui-ci doit résoudre entre l’affirmation de son autorité et de son leadership et le risque de départs de ceux qu’il mettra de côté pour les renforcer.

La présentation de sa nouvelle équipe de direction avait déjà soulevé les critiques de Bruno Retailleau, le finaliste malheureux de l’élection à la présidence de LR, et créer des remous. Pour le sénateur LR et ses proches, l’organigramme ne reflétait ni le rapport de force issu de l’élection à la présidence ni les accords entre les deux camps. Ces tensions ont montré toute la difficulté et la complexité de l’exercice visant à trouver le bon équilibre et satisfaire l’ensemble des forces en présence.
Force est pourtant de constater qu’Aurélien Pradié n’a pas annoncé son départ des Républicains. Malgré une réaction critiquant la décision de le mettre sur la touche, il reste pour le moment membre du parti. Une position qui semble conforter la décision et la stratégie d’Eric Ciotti. Son élection avait provoqué la défection de plusieurs membres en raison d’un positionnement jugé trop droitier, et fait craindre un exode potentiellement fatal au parti gaulliste après les départs de Bruno Le Maire, Édouard Philippe, Gérald Darmanin ou plus récemment Renaud Muselier pour le camp présidentiel macroniste.

Dans un parti de tradition bonapartiste, il est attendu du chef de la fermeté. La décision d’Eric Ciotti fait écho à cette tradition. D’autant plus qu’elle intervient alors que l’approche du nouveau président de LR avait jusque-là été perçue comme conciliante et pédagogue par les membres éloignés de sa ligne politique.
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Imposer un leadership ferme et sans concession sera essentiel. Mais il devra aussi se révéler inspirant, empathique et transformationnel, c’est-à-dire au service de son organisation et de ses membres. C’est un élément clef si Eric Ciotti veut s’imposer et restaurer le poids et l’influence du parti autrefois omnipotent de la droite française.
Les 4,78 % obtenus par Valérie Pécresse au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 et les 61 députés élus sous la bannière des Républicains lors des élections législatives ont montré que le défi était de taille pour relancer un parti qui n’a cessé de décliner depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.

Mais la séquence ayant abouti à la mise à l’écart d’Aurélien Pradié illustre aussi une question politique plus épineuse pour Eric Ciotti : celle de la cohabitation, au sein de LR, entre un courant social qui renvoie à la figure de Philippe Séguin, l’ancien président du RPR, de l’Assemblée nationale ou de la Cour des comptes, et une tendance plus conservatrice et autoritaire symbolisée par Charles Pasqua, l’ancien ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac, ou le Nicolas Sarkozy d’avant l’ère macroniste.

Alors que les premiers défendent en priorité une stratégie tournée vers les classes populaires et rejettent les positions trop conservatrices sur les sujets de société, les seconds mettent l’accent sur une fermeté assumée en matière d’immigration, de justice ou d’éducation.

Si Eric Ciotti penche ouvertement du côté d’une droite dure et a toujours revendiqué une approche sans concession sur les sujets régaliens, il ne peut tourner le dos à l’aile plus modérée de son parti s’il veut éviter l’implosion de sa formation et passer pour son fossoyeur. Cette question constitue ainsi l’autre grand défi d’Eric Ciotti. Comment trouver le bon équilibre en la matière ? Comment satisfaire à la fois les uns et les autres et les garder unis sous une même bannière ?

La réponse dépendra aussi des thèmes qui feront l’actualité dans les semaines et les mois qui viennent et dans quelle mesure ces thèmes permettront de rassembler et de faire consensus entre les membres de LR.

Position de force ou de faiblesse ?

De ce point de vue, la réforme des retraites est un exemple intéressant dont il est possible de tirer des enseignements. La majorité relative à l’Assemblée nationale du camp présidentiel et du gouvernement Borne semblait avoir redonné une importance centrale et stratégique aux Républicains malgré leur faible nombre de députés. Beaucoup les présentaient ainsi comme les nouveaux faiseurs de roi, ceux à qui la majorité présidentielle allait devoir faire des concessions pour mener sa politique.

Mais les débats sur la réforme des retraites ont montré que cette configuration pouvait aussi être un piège pour le parti de droite si celui-ci n’avançait pas groupé et uni autour de positions claires et assumées. Alors que les propositions sur les retraites du gouvernement reprennent les principaux arguments défendus auparavant par les Républicains en la matière et dessinent une réforme qu’ils ont toujours appelée de leurs vœux, le sujet est pourtant source de divisions. Au lieu de ressortir renforcés et en position de force de cette séquence, ils semblent au contraire affaiblis.
Ce paradoxe montre que les questions de vision et d’orientation pèseront tout autant que les questions de leadership et que la coexistence des différents courants ne pourra pas se faire sans un socle programmatique commun auquel puissent adhérer toutes les tendances de LR. L’examen du projet de loi sur l’immigration présenté au Conseil des ministres du 1er février 2023 et porté par Gérald Darmanin aura ainsi valeur de test pour Eric Ciotti.

S’il semble, à la surprise de certains et pour le moment, capable de rassembler les différents courants autour de son leadership, c’est sur le terrain des idées qu’il lui faudra aussi unir et réunir, malgré des convictions marquées et des prises de position historiquement clivantes. C’est cette double équation qu’il devra résoudre s’il souhaite parvenir à s’affirmer comme le nouveau chef incontesté d’un parti capable de peser et de compter dans le paysage politique français.

Castex candidat aux présidentielles : de Charybde en Sylla !

Castex candidat aux présidentielles : de Charybde en Sylla !


• Il faut vraiment que le paysage politique macroniste ressemble à un véritable désert pour que soit envisagée l’éventuelle candidature de Castex en 2027. Il faut dire que Macron s’est bien efforcé de nettoyer la concurrence en écartant tous les leaders d’un peu de poids. Il est seulement entouréque par une bande de courtisans incompétents qui évidemment pour beaucoup d’entre eux vont retomber dans l’anonymat après la fin du mandat présidentiel .


• On se souvient évidemment du passage de Castex comme premier ministre mais on aura surtout retenu que pour l’essentiel il a surtout essayé de gérer l’affaire mal engagée du covid. « Covid » pourrait d’ailleurs être son surnom tellement il est transparent idéologiquement et politiquement. Bref, un fonctionnaire classique mais qui n’a certainement pas l’épaisseur d’un prétendant à la magistrature suprême. Notons son ouvrage fondamental: n petit ouvrage sur La Ligne de chemin de fer de Perpignan à Villefranche (Éditions Talaia)!

• Cette éventuel candidature paraît assez incongrue mais celle de Macron l’était pas davantage. Ce dernier a réussi en bénéficiant du soutien d’un cercle de financiers. L’hypothèse qu’on choisisse un personnage assez fade est aussi envisageable pour ces mêmes groupes de pressions dont l’objet est de se servir de l’État dans leur intérêt privé.

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Le danger de la médecine technoscientifique
Retraites: Le nouveau mensonge des 1200 € minimum pour tous
Site de rencontre : attention à l’amour escroquerie
Voiture autonome: retour d’un concept fumeux
États-Unis : Retour de l’inflation ?
Sans croissance, moins de chômeurs ?
Economie, politique, société: les plus lus (15 février 2023-6h02)
Activité humaine et biodiversité: quelle compatibilité ?
La question des déserts médicaux et l’accès aux soins
Eboueurs: grève reconductible à partir du 7 mars

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Drogue : 564 000 Américains sont morts en 20 ans
Drogue et stupéfiants : Pour une interdiction totale
NANTERRE: Un immeuble passe sous réglementation des dealers
Des vélos européens pour contrer la Chine
Pétrole : profits records comment et pour qui ?
France : résignation et impatience démocratique
Croissance européenne 2023 : plus 0,8 % ?
35 000 morts en TURQUIE ET SYRIE: LA FAUTE AUSSI AU NON-RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION
Covid France 14 février 2023 : 38 morts supplémentaires en 24h et +706 nouveaux cas confirmés en 24h l
CATASTROPHE TURQUIE ET SYRIE: LA FAUTE AUSSI AU NON-RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION
L’indemnité carburant réclamée par moins de 50% des bénéficiaires prolongée
Réforme des retraites: Critique d’une étude du Crédit Agricole
France: De moins en moins de couples
Qualité de l’air : pic de pollution aux particules fines dans 23 villes
Réforme des retraites: Le mensonge des 1200 € minimum pour tous
Produits alimentaires: hause de 25% sur deux ans
Inflation : Les fruits et légumes délaissés par les Français

Santé- Cancers: Une carte d’identité génétique ?
Envolée des prix: la faute à « L’inflation importée » ?
Politique: Réforme des retraites et légitimité démocratique
Energie: Un scénario entièrement renouvelable ridicule ( ancien patron de RTE)
Cirque à Assemblée nationale: aussi « con » que l’émission d’Hanouna ( Laurent Berger, CFDT)
Achats alimentaires: : hausse de 25% sur deux ans
Salaires : baisse moyenne de 10%
Inflation : nouvelle envolée en 2023 (Banque de France)
« Sciences » »: la retraite à 80 ans à l’horizon 2070 ?
Réforme des retraites et légitimité démocratique
CATASTROPHE TURQUIE ET SYRIE: LA FAUTE AUSSI AU NON-RESPECT DES NORMES DE CONSTRUCTION
Drogue: Pour une interdiction totale
Santé-Drogue Cannabis : risque accru de cancer du poumon
Drogue Etats-Unis: 82 000 morts sur un an
Social- Manifestation réforme retraites de samedi : encore une énorme participation
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Société- «Funérailles vertes» : le Modem pour le «compostage humain»
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Prix- le gouverneur de la Banque de France prévoit une nouvelle envolée de l’inflation en 2023
Hause des prix: la faute à « l’inflation importée »
Mobilisation retraites-Réforme des retraites
Pouvoir d’achat: Explosion du prix des denrées alimentaires à partir de mars
Evolution des Salaires : baisse moyenne de 10%
Réforme des retraites et légitimité démocratique
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Guerre en Ukraine : Macron se contredit encore
Carburant: l’escroquerie la ristourne de Total
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Zone euro: l’inflation toujours à un très haut niveau sur un an, 8,5 %
Sondage -réforme retraites : injuste pour 74 %, inefficace pour 60 %
Retraites-sondage mobilisation : les Français pour le blocage du pays
Sondage Réforme des retraites : l’opposition des Français ne faiblit pas
Covid France 2 février 2023: 4.506 nouveaux cas en 24h et 53 morts.
Sondage Lyon: le maire contesté par 67 % dans l ‘Opinion
Vers une crise démocratique avec la réforme des retraites ?
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«L’hydrogène vert, secteur d’avenir pour les entreprises françaises»

Grève CGT dans l’énergie les 6, 7 et 8 février
Quelle justification de la Retraites à 64 ans ?
Politique et démocratie: Macron conduit le pays vers le chaos
S’attendre encore à des supers profits des énergéticiens
Manif réforme des retraites 31 janvier 2023 : participation encore plus forte
Retour des clients chez EDF, victime de l’arnaque des pseudos énergéticiens
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Covid France 1er février 2023 :57 morts et 6860 nouveaux cas en 24 heures

Retraites: Laurent Berger , CFDT, déjà pour une troisième phase d’action
Emploi des séniors : quel emplois ?
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Social-La réforme des retraites « va coûter beaucoup plus cher qu’elle ne rapporte », François Hommeril (CFE-CGC)
éforme des retraites : les critiques des économistes
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SONDAGE réforme retraites : 68 % toujours contre
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Transition écologique : Une lettre « verte » du gouvernement aux maires
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SONDAGE réforme retraites : 68 % toujours contre
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  • Autoentrepreneurs, la grande confusion

    Autoentrepreneurs, la grande confusion
    Publié: 28 février 2023, 19:14 CET

    auteurs
    1. Jean-Yves Ottmann
    Chercheur en sciences du travail, Université Paris Dauphine – PSL
    2. Andrés Davila Valdiviezo
    Psychologue, chercheur en management, ESCE International Business School
    3. Cindy Felio
    Psychologue, Chercheuse en Sciences de l’Information et de la Communication, Laboratoire MICA (EA 4426), Université Bordeaux Montaigne
    4. Fernanda Arreola
    Dean of Faculty & Research, ISC Paris Business School

    Depuis les années 1970, la France a multiplié les politiques publiques visant à favoriser l’entrepreneuriat pour stimuler la croissance. Ces deux dernières décennies, le nombre de créations annuelles d’entreprises a doublé, notamment sous l’effet de l’apparition du statut d’autoentrepreneur en 2009 (renommé « microentrepreneur » en 2017). Depuis, au moins la moitié des créations se font sous ce statut et aujourd’hui, un entrepreneur sur deux exerce sous ce régime. Le développement des plates-formes numériques qui recourent à des sous-traitants au lieu de salariés, comme Uber ou Deliveroo, a en effet accentué la tendance.

    Pour autant, peut-on dire que tout travailleur indépendant sous le régime de l’autoentrepreneuriat est un entrepreneur ? Comme nous l’avons montré dans nos récents travaux, certainement pas.
    Le statut d’autoentrepreneur a été créé pour encourager l’entrepreneuriat en réduisant les formalités administratives et en proposant des facilités économiques (exemption de TVA et de faibles cotisations sociales). S’il est tout à fait adapté à des activités complémentaires ou occasionnelles (se posant ainsi en incitation à « l’entrepreneuriat hybride », c’est-à-dire au cumul entre un emploi salarié et une création d’entreprise), il semble important de rappeler l’écart entre entrepreneur et autoentrepreneur dès lors qu’il s’agit d’une activité principale.

    Un entrepreneur a une volonté de croissance et devrait, à terme, créer des emplois et dynamiser l’économie de son territoire (si ce n’est de son pays). À l’inverse, la majorité des autoentrepreneurs, qui ne font que créer leur propre activité, ne peuvent pas ou ne veulent pas croître, n’auront pas d’employés et n’ont probablement qu’un effet limité sur le dynamisme économique local (notamment en raison de leurs faibles revenus).
    S’il s’agit bien de la création d’un emploi, il n’y en aura pas d’autres à la clef, c’est même implicite dans le nom originel du statut. Les « emplois » actuellement créés par les plates-formes (chauffeurs, livreurs, petits travaux, etc.) accentuent encore cet état de fait.

    Au fil du temps, plusieurs modèles ont essayé de définir ce qu’est un entrepreneur. Traditionnellement, il a été défini comme une personne qui porte une innovation, qui assume le risque de l’activité ou encore qui assure la coordination d’une activité nouvelle. Plus récemment, la recherche a proposé pour de compléter ce profil avec la volonté de croissance, certains traits de personnalité ou de l’analyser dans une perspective évolutionniste (selon laquelle l’entrepreneuriat s’explique par la culture d’une société).
    Or, il est facile de constater que le simple fait de travailler à son compte ne correspond aucunement à certaines de ces définitions, et seulement de manière partielle à d’autres :
    Un travailleur indépendant n’a pas à être innovant ou orienté vers la croissance. Il peut parfaitement assurer sa subsistance en réalisant seul et de manière constante dans le temps une activité classique, qualifiée (artisanat d’art, graphisme, conseil aux entreprises, etc.) ou non (artisanat simple, services aux particuliers, taxi, etc.).
    La réalité pratique et juridique va d’ailleurs en ce sens, puisque la majorité des aides financières à la création d’entreprise, notamment toutes celles à l’innovation, ne peuvent être obtenues sous statut d’autoentrepreneur.

    Il est donc nécessaire de clarifier la différence entre entrepreneuriat et travail indépendant, de distinguer leurs effets, leurs intérêts et leurs difficultés, et de mettre en place des politiques publiques distinctes.

    Que pouvons-nous faire pour cela ? Il est possible d’apporter des réponses en tant que chercheurs, décideurs publics ou même simples citoyens.
    En tant que chercheurs, il semble nécessaire de distinguer dans nos travaux entrepreneurs et travailleurs indépendants (« self-employed »). Comment espérer influer sur les politiques publiques lorsque le champ académique lui-même n’est pas capable de dépasser ces limites conceptuelles ? Ce déficit de distinction conduit à survaloriser l’entrepreneuriat comme une réponse « héroïque » et viable aux difficultés rencontrées par certaines populations, en construisant des conclusions sur la prégnance du travail indépendant.

    Or, si le travail indépendant constitue une réponse possible et viable au chômage, il a aussi d’importantes limites en termes de revenus, de sécurité et de capacité à démultiplier le gain économique. En l’état de la littérature, le champ de la recherche sur l’entrepreneuriat n’est aujourd’hui que peu capable de traiter les questions soulevées par le statut d’autoentrepreneur (contrairement par exemple à nos collègues sociologues, qui se sont saisis avec pertinence de ses ambiguïtés).

    Au niveau des décideurs publics, il semble nécessaire de mesurer de manière plus précise les résultats et les externalités des politiques publiques associées à l’entrepreneuriat. Cela passe par distinguer systématiquement création d’entreprise et création d’autoentreprises. De même, mesurer le niveau de vie à moyen terme des personnes ayant bénéficié d’aides à la création semble nécessaire. N’aurait-il pas été plus pertinent de les aider à trouver un emploi « classique » ? Est-il souhaitable de créer une classe de « faux entrepreneurs précaires » sous prétexte de faire baisser le taux de chômage ?

    La récente réforme de l’assurance chômage va-t-elle pousser davantage de personnes notamment des seniors, vers ces statuts précaires, peu rémunérateurs et peu créateurs de valeur pour le système économique ? De nouveaux questionnements et de nouveaux indicateurs sont nécessaires pour répondre à ces questions. Et ces indicateurs doivent aussi exister au niveau des organismes non gouvernementaux. Par exemple, aujourd’hui, l’OCDE mesure l’entrepreneuriat et l’emploi indépendant comme des synonymes.

    Enfin, en tant que citoyens, nous pouvons bien sûr réclamer une meilleure évaluation des politiques publiques liées à l’entrepreneuriat. Quel est le montant des fonds distribués par la BPI, pour combien d’emplois créés et à quel terme ? Quels sont les fonds réellement consacrés à l’accompagnement de travailleurs indépendants à l’activité potentiellement pérenne ? Doit-on subventionner des plates-formes pour qu’elles créent des autoentrepreneurs paupérisés ?

    Il s’agit aussi de faire la part des choses : certes, le contexte médiatique sature l’opinion publique d’histoires d’entrepreneurs héroïques et multimilliardaires, ou encore de start-up disruptives et révolutionnaires. Mais l’immense majorité des travailleurs indépendants s’efforce tout simplement de fournir des services classiques, simples et locaux. Ces derniers méritent certainement davantage de considération.
    dans the conversation

    L’intelligence artificielle :le bâton et la carotte

    L’intelligence artificielle :le bâton et la carotte.
    Par David Lacombled, président de La villa numeris. (dans l’Opinion. )

    Les solutions d’intelligence artificielle (IA) suscitent la curiosité et provoquent la sidération, hésitant entre engouement, craintes et méfiance. Les programmes se sont pourtant immiscés à bas bruit dans nos vies quotidiennes au point d’en faciliter les tâches les plus usuelles à force de répétition et de comparaison, voire de mimétisme, dessinant un trajet idéal sur un plan ou encore prescrivant une série sur une plateforme de vidéos. De nouvelles versions des IA, dites génératives, ont fait une entrée spectaculaire dans l’espace public avec la montée en puissance de ChatGPT et beaucoup d’autres lui emboîtant le pas. Telle une révélation, la fiction se fait de plus en en plus réelle.

    Les envahisseurs sont là. Et il faudrait donc les encadrer, les réguler, au plus vite. D’autant plus qu’aucun des mastodontes en présence n’est européen. Face à l’inconnu, la protection relève du réflexe de Pavlov. Si l’Europe a su se distinguer dans ses textes de loi par la protection des droits fondamentaux des citoyens, elle se doit de montrer que la croissance économique par la prise en main de nouvelles technologies et le respect des consommateurs sont compatibles. A trop vite les encadrer, les entrepreneurs risquent de se détourner de leur intention, voire de leur territoire. Face aux défis, encouragement et prise de hauteur sont nécessaires pour disposer d’une vision globale, économique comme sociétale.

    Sous la houlette de sa Commission, l’Europe se dote d’un véritable arsenal pour défendre ses intérêts. DMA (Digital market act), DSA (Digital services act), SMA (Service marketing act), IA, Data, Data governance, Media, les actes communautaires se multiplient laissant entrevoir une accumulation de textes de loi et de normes, et à terme un élargissement, laissant craindre des chevauchements, des pouvoirs de régulation d’organismes qui ne demandent qu’à faire autorité.

    Ainsi, dans la perspective de la transposition du texte sur l’intelligence artificielle, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui compte du haut de ses 45 ans parmi les plus anciennes autorités administratives indépendantes, pousse ses pions pour tenter de s’imposer demain comme celle qui devrait aussi réguler l’IA. Ici, la création d’un service de l’intelligence artificielle en ce début d’année, là une interview de sa présidente Marie-Laure Denis dans Le Figaro du 27 février 2023.
    Nouveaux paradigmes. Le Conseil d’Etat l’y encourageait dans un rapport « pour un meilleur service public » dès le mois de septembre 2022. Cependant, rien n’est moins évident. Si la Cnil excelle dans le contrôle, elle n’est pas spécialement reconnue pour sa compréhension des enjeux économiques par les acteurs du secteur. Ces qualités sont pourtant nécessaires afin de construire un cadre de confiance propice à l’innovation et aux investissements qu’elle nécessite.

    « C’est d’un régulateur ouvert au dialogue et ayant intégré les modèles de développement économique dont les entreprises en pointe sur l’IA auront le plus besoin »
    L’approche européenne se fonde sur les risques de l’IA, qu’ils soient considérés comme minimaux, limités, élevés ou inacceptables. Commission et Parlement ne sont pas en phase sur le niveau de risque à réglementer — le plus haut pour la première que les parlementaires entendent élargir. Le texte ouvre néanmoins la voie à une supervision par une ou plusieurs autorités nationales en lien avec un comité européen de l’intelligence artificielle. Charge aux opérateurs de mettre en œuvre des solutions de gestion de la qualité et aux autorités de les accompagner, de les surveiller et de veiller à un développement équitable et concurrentiel du marché. Tant qu’à faire, autant confier la mise en œuvre des textes à l’organisation la plus à même d’en atteindre les objectifs. Face à de nouveaux paradigmes, des formes inédites de régulation restent à imaginer.

    La Commission européenne elle-même encourage les éditeurs d’applications, dignes de confiance et n’étant pas à haut risque, à élaborer leur propre code de bonne conduite. Les consommateurs, d’une part, et les actionnaires, d’autre part, en sont les meilleurs garde-fous. Au-delà, les entreprises ont plus besoin d’être accompagnées que d’être corrigées.
    Savoir-faire. C’est donc d’un régulateur ouvert au dialogue et ayant intégré les modèles de développement économique dont les entreprises en pointe sur l’IA auront le plus besoin. Soit que l’on choisisse une autorité qui a fait la preuve de son savoir-faire en la matière telle que l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) pour avoir déjà réussi à ouvrir avec succès le marché des télécommunications, soit que l’on innove non en créant une autorité supplémentaire mais en encourageant la coopération de celles qui existent. L’Arcom (ex-CSA) pourrait pour sa part légitimement se positionner sur les volets liés aux questions éthiques que l’IA pose.

    Même s’il n’est plus dans l’Union européenne, le Royaume-Uni pourrait fournir un exemple précieux d’une innovation réglementaire. Ainsi, un Digital Regulatory Cooperation Forum réunit l’Autorité de la concurrence (CMA), le service de régulation de la protection des données personnelles (ICO), le régulateur de la communication et des télécommunications (Ofcom) et l’autorité des marchés financiers (FCA). De fait, tous les régulateurs intervenant dans le champ numérique offrent une approche réglementaire plus cohérente. Et donc lisible des entreprises.
    Les organisations privées n’ont eu de cesse que de briser les silos pour favoriser la coopération, l’agilité et la réactivité au sein de leurs organisations. Ce sont autant de modèles dont la puissance publique devra également s’inspirer dans l’orchestration même de ses centres de pouvoirs au service de ses citoyens.

    David Lacombled est président de La villa numeris.

    Une agriculture sans agriculteurs ?

    Une agriculture sans agriculteurs ?

    La France ne compte plus que 496.000 chefs d’exploitation agricole, soit près de 20% de moins qu’il y a vingt ans. C’est le constat dressé par la Fédération Terre de Liens dans un rapport publié ce mardi.

    En France, on ne compte plus que 496.000 chefs d’exploitations agricoles, selon le rapport de la Fédération Terre de Liens paru ce mardi.
    Le constat est sans appel : le nombre d’agriculteurs à la tête d’exploitations ne cesse de décliner. Par Coline Vazquez dans la Tribune.

    S’ils détenaient avec leurs familles, 63% des terres agricoles entre 1982 et 1992, la réalité est aujourd’hui tout autre. C’est ce que pointe la Fédération Terre de Liens, qui réunit des membres de la société civile, du monde agricole et de la finance solidaire, dans un rapport publié ce mardi. Selon elle, sur les 4,2 millions de propriétaires privés qui détiennent 85% de la surface agricole française, la plupart d’entre eux ne sont plus des agriculteurs. En effet, on ne compte désormais plus que 496.000 chefs d’exploitation en France, c’est-à-dire de personnes physiques qui assurent la gestion courante de l’exploitation, contre 604.000 en 2010, soit une baisse de 18%. Un paradoxe qui se traduit ainsi selon Tanguy Martin, responsable plaidoyer au sein de Terre de Liens : « On tend à une agriculture sans agriculteurs.
    Qui sont donc les nouveaux propriétaires agricoles ? Des investisseurs, s’alarme la fédération qui s’appuie dans son rapport sur une étude réalisée par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (CEREMA)

    Faute de repreneurs, certains agriculteurs acceptent, en effet, de céder leurs terres à des investisseurs et, parmi eux, à de grandes firmes, françaises ou étrangères, intéressées à l’idée de contrôler toute leur chaîne de production ou de diversifier leur activité. Chanel est, par exemple, devenue le plus grand propriétaire viticole de Porquerolles. La maison de luxe a d’ailleurs racheté début 2021 les quatorze hectares du domaine Perzinsky, agrandissant celui de l’Île qu’elle possède déjà depuis 2019.

    S’il existe bien une autorité chargée de réguler le foncier agricole, telles les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), placées sous tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances, leurs moyens semblent bien limités face aux techniques de contournement qui se sont instaurées. Les Safer disposent notamment d’un droit de préemption lors de la vente d’une terre agricole, lorsqu’elles estiment « que l’intérêt général serait mieux rempli en octroyant la terre à un autre acheteur que celui prévu par le vendeur », selon la loi d’Orientation Agricole de 1962, mais qui se révèle souvent inutile. Les firmes en quête de terres agricoles privilégient, en effet, l’achat de parts dans les sociétés d’exploitation à défaut d’acquérir directement la terre. Elles proposent aux agriculteurs partant à la retraite d’entrer au capital de leur société d’exploitation agricole puis de racheter leurs parts prenant ainsi le contrôle de la terre. Au total, en 2021, le droit de préemption des Safer n’a été exercé qu’à 3.040 reprises pour environ 7.000 hectares (ha) sur un total de 395.100 ventes notifiées et 102.200 ha.

    Citant l’ouvrage de François Purseigle et Bertrand Hervieu, Une agriculture sans agriculteurs, paru en 2022, Terres de Liens assure que « les sociétés agricoles financiarisées, [c'est-à-dire] des sociétés à capital ouvert qui permettent à des investisseurs non-agricoles de prendre le contrôle des fermes, représentent désormais 1 ferme sur 10 et contrôlent 14% de la Surface Agricole Utile (SAU, la surface consacrée à la production agricole, Ndlr) ».
    En 2015 déjà, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) alertait déjà sur le fait que « faute d’instruments spécifiques de régulation, le risque d’exclusion des exploitants, à l’occasion du départ de l’un d’entre eux, risqu[ait] de concrétiser et d’aboutir à la prise de contrôle totale de l’exploitation par des investisseurs extérieurs à la production agricole ».

    Parmi les investisseurs, nouveaux propriétaires agricoles, on retrouve également la présence d’entreprises de l’industrie agroalimentaire. Terre de Liens pointe notamment l’exemple du groupe Altho, PME familiale de 300 employés implantée en Bretagne, et qui détient la marque de chips Bret’s. « Derrière les chips paysannes se cache un puissant groupe passé maître dans l’art d’accaparer des terres via l’achat de parts de sociétés agricoles », dénonce-t-elle. De même, dans son livre, Hold-up sur la terre paru en 2022, la journaliste Lucile Leclair explique que le PDG d’Altho, Laurent Cavard, est devenu le co-gérant de trois SCEA, des sociétés civiles d’exploitations agricoles qui permettent la présence d’acteur non-issu du monde agricole au sein de leur capital. Situées autour de l’usine de Bretagne d’Altho, elles lui permettent d’exploiter 135 hectares de terres agricoles.

    Un point que confirme l’entreprise qui précise néanmoins que, sur ces 135 hectares, elle ne possède que 80 hectares de foncier, « soit 0,004% du foncier agricole de la région Bretagne, superficie assez éloignée de « l’appétit foncier » et de la volonté « d’accaparement » décrits par Terre de Liens ». Ces 135 hectares exploités par les trois SCEA dont le groupe est propriétaire lui sont néanmoins bien précieux puisqu’ils accueillent « le réseau d’irrigation de l’entreprise (existant depuis 2006 et financé par Altho) qui utilise l’eau épurée venant de la station d’épuration ». Si une autre exploitation s’était installée sur ces terres, « elle n’aurait pas forcément utilisé ce réseau d’irrigation ce qui aurait été embêtant pour nous », reconnaît Laurent Cavard, PDG d’Altho, interrogé par La Tribune. Mais, selon lui, le groupe a surtout répondu à une demande des agriculteurs partant à la retraite : « On a eu une petite pression de leur part pour qu’on rachète leurs exploitations agricoles. Ce sont eux qui nous ont sollicités, sans que cela soit une politique voulue de notre part. Nous n’avons d’ailleurs aucun projet d’exploitation à venir », assure-t-il. Un argument que Tanguy Martin balaye d’un revers de la main : « Altho explique que les agriculteurs en question n’avaient toujours pas trouvé de repreneurs au bout de six mois. Or, une ferme ne se transmet pas en aussi peu de temps, cela doit être anticipé sur plusieurs années », rétorque-t-il.

    Une question de la transmission à laquelle les agriculteurs semblent trouver de moins en moins de réponses. « Aujourd’hui, la transmission familiale est plus rare. Un grand nombre sont donc résignés à vendre leurs terres à une firme », explique Tanguy Martin. Ils devraient d’ailleurs être de plus en plus nombreux dans ce cas. Selon le dernier recensement agricole effectué en 2020, la moitié des exploitations françaises sont dirigées par au moins un exploitant âgé de 55 ans ou plus, « qui a déjà atteint ou atteindra l’âge de la retraite dans la décennie qui vient ». Et parmi ceux ayant dépassé 60 ans, les deux tiers n’ont pas cherché ou identifié de repreneurs.

    D’autant que la taille des exploitations n’a eu de cesse de s’étendre. La surface moyenne par exploitation a ainsi augmenté de 50 hectares en cinquante ans. Elle est désormais de 69 hectares contre 15 en 1960. Un chiffre qui reste toutefois bien inférieur à la moyenne américaine, autour de 180 hectares, mais qui contribue à faire grimper le prix des exploitations. « Elles peuvent représenter un capital de plusieurs millions d’euros. Il est donc difficile pour leurs propriétaires de trouver rapidement un agriculteur repreneur capable de réunir la somme nécessaire. Sans compter que, bien qu’elles soient très capitalisées, ce ne sont pas des entreprises qui génèrent beaucoup de revenus », pointe Tanguy Martin qui concède : « Les pensions de retraite de nombreux agriculteurs étant faibles, ils vont tenter de vendre au plus cher pour se constituer un complément de retraite. » Et les groupes du luxe ou encore de l’industrie agroalimentaire, en quête de terres, savent se montrer persuasifs avec des prix tirés à la hausse. À titre d’exemple, l’hectare de terres viticoles situées en appellation contrôlée Côtes-de-Provence se négocie désormais entre 20.000 et 100.000 euros et parfois au-delà, alertait en 2021 Bruno Vieuville, le directeur de la Safer du Var auprès de 20 minutes.

    Un constat sur lequel insistait déjà le CGAAER dans son rapport de 2015, mettant « en évidence le fait que, dans tous les scénarios prospectifs, l’installation en agriculture requiert des capitaux de plus en plus importants » et que « dans ce contexte, l’accès au financement constitue un frein important à l’installation ». Pourtant, il existe bel et bien des agriculteurs, souvent en reconversion, désireux de prendre la suite après un départ à la retraite, rappelle Terre de Liens. « Bien que l’on manque de candidats à la reprise d’exploitation pour atteindre l’objectif d’un million de paysans, paradoxalement, il y a 20.000 personnes qui n’arrivent pas à accéder à ces terres car les prix sont devenus trop hauts », explique le responsable plaidoyer, dénonçant un « cercle vicieux ». La France est néanmoins l’un des pays européens où les prix sont les plus bas, nuance-t-il. L’hectare de terre agricole se situe en moyenne environ à 6.000 euros contre près de 50.000 euros aux Pays-Bas, entre 10.000 et 20.000 euros en Italie, en Angleterre ou encore au Danemark.

    Ces candidats à l’installation sont, eux, à la recherche de terres plus petites pour y développer une agriculture davantage portée sur une production végétale, locale et plus fréquemment en bio que les générations précédentes. « Si certaines exploitations jugées trop petites ne sont pas reprenables en l’état, chez Terre de Liens, on estime qu’elles pourraient l’être en les faisant évoluer pour y installer des agriculteurs avec un modèle basé sur une production territoriale, plus respectueuse de l’environnement et donc plus adaptée à cette petite surface. Il y a un travail de formation à la transmission pour faire envisager cela aux paysans », plaide Tanguy Martin.

    Un point sur lequel la Fédération nationale des Safer se veut optimiste. Reconnaissant qu’il y a « un vrai sujet en ce qui concerne les transmissions sous forme sociétaire, qui jusqu’à récemment, échappaient à toute régulation », « l’entrée en application de la loi dite « Sempastous » au 1er mars 2023 doit permettre de libérer du foncier en faveur des candidats à l’installation agricole et de préserver notre modèle d’exploitations à responsabilité personnelle et à taille humaine », explique la fédération nationale des Safer à La Tribune. Cette loi, qui porte sur des « mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole au travers de structures sociétaires », renforce, en effet, le rôle des Safer avec pour objectif de permettre aux préfets de conditionner certaines opérations à des mesures compensatoires dans un objectif de favoriser l’installation d’agriculteurs et le renouvellement des générations agricoles. Une évolution législative décrite comme « une belle avancée » par la fédération nationale.

    De son côté, Terre de Liens insiste sur l’urgence pour l’exécutif de se saisir davantage de cette problématique alors que des négociations sont menées actuellement concernant la loi d’orientation et d’avenir agricoles qui concerne justement, l’orientation et la formation, la transmission et l’installation des jeunes agriculteurs. « Ce que nous défendons, c’est le fait que l’on peut incarner la propriété agricole de manière différente, collective et citoyenne pour faciliter l’installation des paysans avec de meilleures pratiques pour l’environnement », insiste le responsable plaidoyer de la fédération pour qui « il n’est pas encore trop tard, mais c’est maintenant qu’il faut agir. »
    Coline Vazquez

    Afrique et sentiment anti-français

    Afrique et sentiment anti-français

    Emmanuel Macron a annoncé, ce lundi, un changement d’approche dans la présence française sur le continent africain. Lova Rinel, chercheuse associée au think tank Fondation pour la recherche stratégique, analyse les enjeux de La nouvelle stratégie.(Dans le Figaro)

    Une contribution assez superficielle qui témoigne bien du manque de connaissance concrète de la problématique de développement de l’Afrique. Une approche très politique voire politicienne et très peu économique et sociale, pourtant la question centrale NDLR

    Lova Rinel est chercheuse associée au think tank Fondation pour la recherche stratégique.

    Ce mercredi 29 février, Emmanuel Macron s’envolera pour une tournée dans quatre pays d’Afrique centrale. Que peut-on en attendre ?
    Lova RINEL. – Les enjeux ne sont pas du tout les mêmes dans ces quatre pays, on peut donc avoir des attentes différentes pour chacune des visites. Le Gabon, par exemple, est en pleine préparation des élections électorales, alors que le Congo, lui, est proche d’une guerre avec le Rwanda. Concernant , ce n’est pas un pays francophone, il est donc moins lié à notre histoire et nécessite une réflexion différente.

    Ainsi, ce que l’on peut attendre du président Macron dépend des circonstances. Au Congo, on peut espérer un soutien diplomatique beaucoup plus assumé envers les Congolais dans le cadre du conflit sur les frontières avec le Rwanda. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, nous avons une obligation assez forte en termes de sécurité internationale. À l’opposé, au Gabon, on peut attendre du président qu’il soit beaucoup plus neutre en période électorale. Il doit éviter de se présenter comme un proche d’Ali Bongo. On peut également espérer qu’il s’engage sur le sommet sur les forets à Libreville. Emmanuel Macon doit, en effet, promouvoir une politique écologique, non seulement en France, mais aussi en Afrique, pour permettre à ce continent de suivre la marche en faveur de la lutte contre les changements climatiques.

    Pour la République du Congo, la difficulté réside dans la distance à avoir avec le président Denis Sassou-Nguesso. Ce dernier est le président africain, encore en fonction, qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Il est un symbole de dictature, et cristallise dans son mandat beaucoup d’agacement, de rancœur, d’interrogations. Ainsi, Emmanuel Macron ne peut pas s’afficher avec lui, et en même temps il ne peut pas l’ignorer lorsqu’il vient dans son pays. Ce qui va être assez difficile. Concernant l’Angola, ce qui est intéressant c’est que le pays n’est pas dans le narratif France-Afrique. On peut donc se demander quel discours va adopter Emmanuel Macron. Il faudrait qu’il garde le même ton que lors de son discours sur l’Afrique à l’Élysée le 27 février, où il a prôné des relations plus équilibrées.

    Dans le cadre de sa tournée africaine, Emmanuel Macron a choisi de ne pas aller au Mali et au Burkina Faso. Faut-il y voir la volonté de rompre diplomatiquement avec ces pays ? Leur adresse-t-il un signe ?
    Il s’agit avant tout d’une tournée en Afrique centrale, or le Mali et le Burkina Faso sont des pays d’Afrique de l’Ouest. Et quand bien même il aurait voulu se rendre dans ces pays, il aurait bien fallu que les autorités en place le veuillent. Il n’est pas impossible, aujourd’hui, que le Mali et le Burkina Faso refusent une visite d’Emmanuel Macron.

    Selon Emmanuel Macron «la France devient un bouc émissaire idéal». Ne surestime-t-on pas les effets de la propagande russe ? Pourquoi l’image de la France s’est-elle autant dégradée en Afrique ?
    La propagande russe est importante, mais il ne faut effectivement pas la surestimer. Cependant, c’est une erreur de croire que le sentiment anti-français repose uniquement sur la propagande russe. La Chine, la Turquie, et même les États-Unis et l’Allemagne peuvent avoir une part de responsabilité. On a tendance à l’oublier. La Chine tient, en Afrique, un discours proche de la Russie, mais fait moins de propagande. La Russie, elle, réalise un important travail pour répandre le sentiment anti-français. La Turquie, quant à elle, nous accuse plutôt d’islamophobie, et propage ces éléments de langage en Afrique. La communication turque en Afrique lors de l’assassinat de Samuel Paty était terrible, elle faisait de la France un pays d’islamophobes et de racistes. Pour les États-Unis et l’Allemagne c’est un peu différent, ils ne vont jamais s’en prendre à la démocratie française, mais vont essayer de s’immiscer dans nos politiques étrangères, sous prétexte qu’ils ne sont pas, eux,

    Il ne faut pas que ces interventions militaires soient vues comme une survivance de la colonisation. Pour cela, il faut changer notre vocabulaire.

    Mais les Français ont également leur part de responsabilité. Il faut bien admettre, d’une part, qu’Emmanuel Macron a fait des erreurs de verbiage ; et d’autre part que les Français dans ces pays africains, notamment les militaires à la retraite, ont eu des comportements tout à fait nocifs et coloniaux. Et on retrouve ce phénomène avant tout dans les anciennes colonies, c’est assez problématique. Ainsi, le comportement des Français a participé à l’accroissement du sentiment anti-français. Dans son discours, Emmanuel Macron a été très clair à ce sujet. Il a, en effet, affirmé que les Français en Afrique devaient changer leurs habitudes, car derrière leurs actes, c’est toute la France qui en assume la responsabilité.

    Selon le président de la République, «Notre modèle (des relations France-Afrique) ne doit plus être les bases militaires telles qu’elles existent aujourd’hui. Demain, ce seront des bases écoles avec des effectifs français et africains». Une relation démilitarisée avec l’Afrique est-elle souhaitable ? Ce nouveau modèle est-il adéquat ?
    Comme armée rime avec colonisation, on a tendance à se féliciter de cette démilitarisation. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a, sur le continent africain, des enjeux de sécurité internationale, qui réclament de la part de l’Occident un soutien. La question est de savoir quel équilibre doit adopter la France. Il ne faut pas que ces interventions militaires soient vues comme une survivance de la colonisation. Pour cela, il faut changer notre vocabulaire. Si on continue à parler de «pré-carré français» lorsque l’on assure la sécurité d’une zone dangereuse en Afrique, on ne sortira jamais de cette image coloniale. Un autre moyen de mettre fin à cette image, c’est de tuer les symboles de la colonisation, à savoir les bases militaires. Nous n’en avons, en tant que tel, que trois, si on ne compte pas celles qui concernent avant tout la sécurité dans l’Indo-Pacifique. Même les Africains qui soutiennent la France veulent mettre fin à ces bases militaires.

    Une bonne croissance en 2022 qui s’est écroulée en fin d’année

    Une bonne croissance en 2022 qui s’est écroulée en fin d’année

    Une bonne tenue de la croissance française à 2,6% l’an dernier, selon les chiffres définitifs de l’Insee révélés ce mardi. Elle a en revanche encore ralenti au quatrième trimestre 2022, connaissant une légère hausse de 0,1%.

    Cette tendance à la baisse devrait vraisemblablement se poursuivre cette année. L’Insee prévoit en effet une croissance seulement légèrement positive au premier semestre 2023, avec +0,2% prévu au premier trimestre comme au deuxième. L’institut national de la statistique n’a pas encore fourni d’estimation sur l’année entière. Le gouvernement, lui, table sur 1% de croissance sur 2023. La Banque de France est beaucoup plus pessimiste, prévoyant une croissance famélique de 0,3%.

    Par ailleurs, l’Insee note que la consommation des ménages a décru au dernier trimestre 2022( 1,2 % après +0,4 %), «tirée vers le bas par la consommation en biens». Les importations ont fléchi ( 0,4 % après +4,2 %), «du fait de la baisse des importations énergétiques», et les exportations ont ralenti (+0,5 % après +1,0 %), «du fait des produits manufacturés». Ainsi, «la contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB est donc positive», observe l’Insee (+0,3 point après 1,1 point).

    L’inflation toujours en hausse en février

    L’inflation toujours en hausse en février

    L’inflation progresse toujours, officiellement de 6,2 % en février. Évidemment il s’agit d’une moyenne qui ignore la restructuration de la nature de la consommation. En fonction, des typologies de consommation , la hausse globale des prix atteints au moins le double en raison en particulier de la flambée de l’énergie et de l’alimentation. Pour preuve les moins favorisés ne cessent de diminuer leurs achats de denrées alimentaires par exemple.

    Selon l’Insee, le taux d’inflation atteint 6,2% en février, soit 0,2 point de plus que le mois précédent. Une évolution redoutée, poursuivant la dynamique observée en janvier. L’indicateur qui fait référence au niveau européen, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), affiche une hausse de 7,2% sur un an en février (+0,2 point par rapport à janvier).
    L’INSEE explique cette hausse par «l’accélération des prix de l’alimentation et des services».

    L’inflation alimentaire, qui fait beaucoup parler d’elle au moment où se terminent les négociations commerciales entre industriels et distributeurs, atteint en février 14,5% sur un an, après une progression de 13,3% en janvier. Les produits frais sont particulièrement concernés par ce renchérissement. Le prix des services a lui aussi augmenté plus rapidement qu’en janvier ce mois-ci (+2,9% contre +2,6%), «tirés par le rebond des prix des services de transport» selon l’Insee.
    Le gouvernement tente vainement de rassurer en indiquant que cette inflation est temporaire mais le patron de Système U, Dominique Schelcher, s’est montré plus affirmatif, disant s’attendre à une «inflation supplémentaire d’environ 10 % dans les semaines et mois qui viennent». De quoi peser lourdement dans le budget des ménages.

    Profits boursiers : 1600 milliards distribués aux actionnaires

    Profits boursiers : 1600 milliards distribués aux actionnaires

    Grâce à la reprise économique mais surtout à une immense spéculation générale dans le monde soutenu par les politiques accommodantes des banques centrales, les profits boursiers ont pu augmenter de 1600 milliards $ en 2022.

    Les profits ont surtout été réalisés dans le secteur de l’énergie dont les bénéfices ont d’autant plus augmenté que les cours s’envolaient alors qu’évidemment cela aurait dû être l’inverse. Ainsi les pétroliers et autres fournisseurs et distributeurs d’énergie ont ajouté de l’inflation à l’inflation pour spéculer. Résultat: cette hausse des prix dans le secteur de l’énergie a contaminé l’ensemble de l’économie et c’est le client qui paye la facture via l’inflation. En France, pays qui a le plus contribué à la croissance des dividendes en Europe avec 59,8 milliards d’euros (+4,6%), TotalEnergies et LVMH ont été les plus gros payeurs de dividendes

    Le montant total des dividendes reversés est en hausse de 8,4% par rapport à 2021, année du précédent record grâce au rebond de l’activité économique mondiale après la crise sanitaire, selon un rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson.

    Les producteurs de pétrole et de gaz ainsi que les sociétés financières ont représenté la moitié de cette croissance, selon l’indice Global Dividend qui recense les 1.200 plus grosses capitalisations boursières. En raison de la flambée des prix de l’énergie qui a gonflé leurs bénéfices, ils ont «augmenté leurs distributions de plus de 66%, sous forme de dividendes ordinaires ou extraordinaires», précise le gestionnaire d’actifs.

    Douze pays ont enregistré des records de dividendes libellés en dollars, les États-Unis, le Canada, le Brésil, la Chine, l’Inde ainsi que Taïwan, et plusieurs autres dans leur monnaie, la France, l’Allemagne, le Japon et l’Australie. Si les marchés émergents ont enregistré une progression «d’environ un cinquième», les marchés plus traditionnels comme les États-Unis ont observé une croissance relativement «inférieure au reste du monde». Les dividendes avaient bien résisté durant la pandémie dans le pays, qui est aussi moins exposé aux secteurs ayant explosé cette année. Sept des entreprises du top 10 de Janus Henderson restent américaines.

    Deux secteurs ont fortement contribué à la croissance des dividendes américains: l’énergie (avec un versement exceptionnel important pour Pioneer Natural Resources et d’importants dividendes pour Chevron et Exxon) et les sociétés financières (avec Wells Fargo, Morgan Stanley et Blackstone notamment). Chevron et Exxon ont par ailleurs assorti leurs dividendes d’énormes rachats d’actions, qui ont eux aussi atteint des records en 2022.

    Co-dévelppement et Afrique : Macron pour un réveil économique de la France

    Co-dévelppement et Afrique : Macron pour un réveil économique de la France

    Macon découvre sans doute mais peut-être un peu tard l’endormissement économique de la France vis-à-vis de l’Afrique. De ce point de vue, il souhaite maintenant un« réveil collectif ». Il serait temps en effet dans le domaine du business ce sont surtout les Chinois qui très discrètement ont pris la place notamment pour s’approprier les richesses minières et agricoles. Sur le plan politique, c’est en particulier la Russie qui pousse ses pions partout où la démocratie est en position de faiblesse. Grâce à l’intermédiation criminelle de Wagner, il est facile de faire monter la tension de quelques centaines de manifestants au service d’une mafia locale qui peut ensuite amplifier la corruption à son profit tout en bénéficiant du bouclier militaire antidémocratique de la Russie.

    Cependant les responsabilités de la France sont également grandes car le codéveloppement n’a jamais connu un niveau à la hauteur de l’enjeu. Certes quelques entreprises, en générale très grandes interviennent en Afrique mais ce continent a surtout besoin de la constitution d’un tissu de PME pratiquement absent. C’est donc le grand vide entre très grandes entreprises surtout étrangères et le secteur informel.

    La problématique n’est pas seulement militaire, elle est aussi sociale et économique dans un continent où la plupart des habitants ont des revenus en dessous du seuil de pauvreté. Certes l’Afrique a besoin d’investissements, d’aides techniques et technologiques mais aussi tout autant d’une régulation des marchés pour assurer la stabilité. Enfin d’un transfert de compétences techniques mais aussi en matière de gestion. Trop de petites entreprises meurent rapidement faute de rigueur dans ce domaine. On voit donc qu’un changement de posture de la France ( en lien avec l’Europe ) implique un changement de paradigme prenant en compte les dimensions militaires mais surtout économiques, technologiques et organisationnelles.

    Moins de présence militaire, plus de coopération économique. Ainsi pourrait-on résumer à grands traits la stratégie africaine de la France esquissée ce lundi par Emmanuel Macron. Très attendu sur la question du déploiement des soldats français en Afrique, le chef des Armées a confirmé qu’aucune des grandes bases françaises à Libreville, Dakar, Djibouti ou Abidjan ne serait fermée.

    Néanmoins, les effectifs militaires français doivent y être réduits et les installations pourraient être reconverties en académies militaires, directement gérées par les pays hôtes. En rupture affichée avec la « Françafrique », dont il dit n’avoir aucune « nostalgie », le Président désire que les relations franco-africaines ne soient plus régies par les seuls enjeux de sécurité.

    selon Emmanuel Macron : « la logique de rente » qui prévaut dans la tête des dirigeants économiques français vis-à-vis du continent et « les travaux de moindre qualité » qu’ils livrent sur place. A l’écouter, les entreprises tricolores ne sont pas suffisamment « prêtes à se battre » pour décrocher des contrats, lors de ces déplacements, a-t-il affirmé, déplorant que certains groupes français envoient lors de rencontres officielles leur « N-10 face à des chefs d’Etat africains » aux côtés des délégations élyséennes.

    Son message fait écho à celui délivré à Yaoundé lors d’une tournée au Cameroun en juillet dernier. Dans ce pays où les entreprises françaises ne représentent par exemple plus que 10% de l’économie camerounaise contre 40% dans les années 1990, il y avait admis que les groupes français étaient « bousculés, et parfois peut-être (…) endormis. En nous disant, c’est notre pré carré, c’est « chez nous ». Beaucoup d’entreprises raisonnaient comme ça. La concurrence est arrivée et a bousculé les positions acquises ».
    « Il faut un réveil collectif »

    « Je ne défendrai plus ces entreprises. Il faut un réveil collectif. On doit y aller et se battre », a-t-il clamé ce lundi, insistant sur les atouts dont jouit la France sur le marché africain. « La France est forte des ses diasporas, de ses réseaux d’entrepreneurs. Notre intérêt, c’est de positionner l’Europe comme partenaire de référence », a insisté Emmanuel Macron dans son propos, exhortant les patrons français à contribuer à la co-industrialisation du continent.

    Plus concrètement, l’Agence française de développement (AFD) compte lancer une deuxième édition de son programme de financement de l’entrepreneuriat africain « Choose Africa », déclinaison africaine dotée de trois milliards d’euros de financement du projet « Choose France ». Un premier pas pour concurrencer les prêts massifs de la Chine aux gouvernements africains en difficulté, désignés par Emmanuel Macron comme de la « prédation financière ». Pour le chef de l’Etat, il faut passer d’une logique « d’aide » à une logique « d’investissement. »

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