Archive mensuelle de mars 2023

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Réforme des retraites : le généreux régime des sénateurs

Réforme des retraites : le généreux régime des sénateurs

Après un seul mandat, d’une durée de six ans, un sénateur peut prétendre à une pension de 2200 euros par mois qui bien évidemment s’ajoute aux autres compléments de retraite dans les autres activités.

Dans les faits, les sénateurs effectuent plusieurs mandats et partent plutôt à la retraite à l’âge de 72 ans . Ainsi, la pension à laquelle ils sont éligibles passe à 3 856 euros par mois qui s’ajoute toujours aux retraites des autres activités

Paradoxalement, le Sénat est actuellement le principal soutien du gouvernement pour la réforme actuelle des retraites mais refuse avec fermeté la suppression de son propre régime et son alignement sur le régime général. Bref le Sénat serait même aussi pour la suppression des régimes spéciaux mais pas pour le sien.

Pour le moment, il semble seulement convenu que le Sénat alignera ses conditions de départ à la retraite sur le régime général.( mais pas les montatns)

En 2021, le montant net de la pension d’un député, lui, après 5 ans de mandat s’établissait à 684 euros (net) selon le site de l’Assemblée nationale, soit 1 368 euros au bout de 2 mandatures. Un chiffre à comparer avec la retraite moyenne des Français, soit 1364 euros d’après le rapport 2022 de la DREES. Une différence de taille toutefois pour ce montant de 1364 €, il faut seulement 10 ans d’activité pour un député mais 43 ans pour un français moyen.

Réforme des Retraite : La honteuse position du Sénat pour maintenir leur propre régime

Réforme des Retraites : La honteuse position du Sénat pour maintenir leur propre régime !

C’est toute la contradiction de la société française et de son système politique. Les élites proposent des transformations qu’ils refusent de s’appliquer à eux-mêmes. C’est ainsi le cas concernant la réforme des retraites. Le Sénat veut être en pointe sur ce sujet et veut absolument que la réforme du gouvernement soit appliquée. Par contre, il se refuse à supprimer la très avantageuse caisse de retraite des sénateurs. Une position qui discrédite évidemment les sénateurs à légiférer au nom des intérêts collectifs et un scandale démocratique de plus.

Le texte de l’exécutif prévoit bien la suppression de certains régimes spéciaux déficitaires comme celui de la RATP ou de la Banque de France. Mais pour le président du Sénat, Gérard Larcher, le régime du Sénat ne doit pas être logé à la même enseigne, celui-ci étant «autonome» et autofinancé. En fait autofinancé par les finances publiques !

Aujourd’hui, le régime de retraite des sénateurs est géré par le Sénat lui-même. Concrètement, d’après les comptes du Sénat, 38 millions d’euros ont été versés aux anciens sénateurs en 2021. Sur cette somme, 33% sont financés par les cotisations des sénateurs et du Sénat, et 67% par «des actifs financiers qui ont été constitués afin de consolider les équilibres à moyen et long terme du régime» (l’argent aussi du contribuable) , indique le site du Sénat. Ces actifs ne proviennent pas des impôts des Français mais de «l’excédent des cotisations constitué depuis la création du régime en 1905», explique au Figaro le service de presse de la chambre haute. ( comme si le salaire des sénateurs n’était pas aussi payé par l’Etat.

«Le montant élevé des cotisations salariales, le nombre peu important des pensionnés et leur utilisation sur une durée faible des services de pension» expliquent le montant important épargné, ajoute-t-on. Les sénateurs partent en effet à la retraite plus tard que la moyenne des Français, et ont donc moins recours à leur droit à la retraite que la moyenne des Français. Bien gérée, cette épargne a permis d’équilibrer le régime et d’éviter ainsi d’avoir recours à des subventions de l’État : «Il n’y a ni dotation d’équilibre, ni subvention d’équilibre, ni transfert financier venant de l’extérieur», souligne le Sénat. Parmi les 33% de cotisation, 21% sont des cotisations employeur, comme c’est le cas pour tout régime où l’État est employeur, et sont donc financés par l’État. Ce montant s’élève à 8 millions d’euros. Cependant cela ne relève pas d’une subvention pour équilibrer les comptes. Une vraie explication ésotérique !

Retour du Nucléaire : Élisabeth Borne ne « résonne » plus de la même façon !


Retour du Nucléaire : Élisabeth Borne ne « résonne » plus de la même façon !

Le gouvernement qui a sacrifié la politique énergétique et en particulier le nucléaire revient maintenant sur cette catastrophe. Et pour toute argumentation Élisabeth Borne convient qu’on ne « raisonne » ( ou résonne ?) plus de la même façon aujourd’hui. Effectivement c’est un autre son de cloche d’un personnel politique complètement incompétent en particulier depuis Hollande et Macron. Bilan, la France a perdu son indépendance énergétique dans l’électricité et va tuer nombre d’entreprises, d’artisans et de commerçants.

«On ne « raisonne » plus de la même façon puisqu’on a maintenant une vision beaucoup plus ambitieuse sur la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre et donc sur les besoins de production en électricité», a justifié Élisabeth Borne devant une commission d’enquête de l’Assemblée.
Cette commission, qui vise selon son intitulé «à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France», poursuit ses travaux depuis l’automne et rendra son rapport fin mars. Ses députés cherchent notamment à comprendre comment la France s’est retrouvée en situation de pénurie d’électricité et a dû en importer de l’étranger cet hiver.

«C’est ce qui a conduit le président de la République à annoncer le lancement des six nouveaux (réacteurs nucléaires) EPR. C’est ce qui nous conduit aujourd’hui à demander l’étude notamment à l’ASN (Autorité de sûreté du nucléaire) sur les modalités de prolongations au-delà de cinquante ans de nos réacteurs nucléaires», a-t-elle ajouté. Elle a aussi insisté sur les scénarios produits par l’entreprise gestionnaire du réseau électrique français RTE quand la décision a été prise, sous François Hollande, de réduire la part du nucléaire en France et de fermer des réacteurs, notamment Fessenheim en Alsace qui a effectivement fermé en 2020.

«En 2014, les informations qui étaient à ma disposition, c’étaient les bilans prévisionnels de RTE» qui «prévoyaient une évolution de la consommation d’électricité stable ou en baisse», a-t-elle relaté. «On voit bien qu’on a depuis complètement réévalué ces scénarios (…) mais à l’époque il n’y avait aucune alerte sur un quelconque risque sur la sécurité d’approvisionnement», a-t-elle indiqué, admettant :
51 milliards d’euros pour les six premiers nouveaux réacteurs

Elle a aussi affirmé que la décision de relance du nucléaire avait été prise sur la base de calculs de RTE «montrant que d’un point de vue économique comme d’un point de vue de sécurité d’approvisionnement un scénario 100% renouvelable n’était pas soutenable». «Et sans doute, sur la base des scénarios qui ont été produits par RTE, on sera autour d’une production de 50% d’électricité d’origine renouvelable, 50% d’origine nucléaire», a-t-elle dit.

Fin 2021, RTE a présenté six scénarios allant de 100% renouvelables en 2050 à un développement volontariste du nucléaire, présenté comme la voie la moins chère, de l’ordre de 10 à 20 milliards d’euros de moins par an. La relance du nucléaire devrait coûter au moins 51 milliards d’euros pour les six premiers nouveaux réacteurs et environ autant pour la prolongation au-delà de 40 ans des réacteurs existants qui le peuvent, hors gestion des déchets.

Voiture thermique : l’interdiction de 2035 reportée



Voiture thermique : l’interdiction de 2035 reportée
!

Officiellement, c’est pour des raisons écolos que l’Allemagne a fait capoter le texte européen qui devait prévoir la fin des voitures thermiques en 2035. L’Allemagne souhaite en effet que soient autorisés les moteurs thermiques mais avec des carburants de synthèse moins polluants . La vérité, c’est que l’industrie allemande se rebelle contre la brutalité de la mesure d’interdiction du thermique en 2035 et n’est pas non plus d’accord avec son gouvernement. Du coup politiquement, l’Allemagne a fait capoter le texte.

Prévu mardi, le vote des Etats membres devait entériner l’interdiction de la vente de voitures à moteur thermique en 2035. Berlin souhaite que la Commission propose une législation supplémentaire pour encourager les carburants de synthèse qui pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après cette échéance.

En raison de l’abstention annoncée de l’Allemagne, les Etats membres ne voteront pas mardi l’interdiction de la vente des voitures à moteur thermique en 2035.

« Nous avons toujours dit clairement que la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035 (…). Ce qui manque maintenant, c’est la réalisation de cet engagement », a rappelé vendredi le ministre allemand des Transports, Volker Wissing (FDP, libéraux).

A la demande de Rome et Berlin, les Vingt-Sept avaient intégré au texte un possible feu vert à l’avenir pour des technologies alternatives, comme les carburants synthétiques (e-carburants), si celles-ci permettent d’atteindre l’objectif de supprimer totalement les émissions de gaz à effet de serre des véhicules.

La technologie des carburants de synthèse, actuellement en cours de développement, consiste à produire du fuel à partir de CO2 issu notamment des activités industrielles en utilisant de l’électricité bas-carbone. Pour la filière automobile, elle permettrait de prolonger l’utilisation des moteurs thermiques menacés par l’irruption des véhicules 100% électriques. L’usage de cette technologie dans l’automobile est contesté car elle est très énergivore….Et finalement pas très écolo

Berlin souhaite que la Commission propose une législation supplémentaire pour encourager ces carburants de synthèse dans le transport routier tandis qu’un autre texte sur les « infrastructures pour carburants alternatifs » est en cours de négociation.

Popularité: Macron au plus bas

Popularité: Macron au plus bas

Encore un écroulement de cinq points en un mois pour atteindre son plus bas niveau depuis sa réélection.

D’après baromètre Kantar en un mois, la cote de confiance d’Emmanuel Macron perd 5 points. Mais c’est surtout le nombre des mécontents qui doit inquiéter le chef de l’État. 64% des Français ne lui font pas confiance, le point le plus haut depuis sa réélection, dont 41% (+6) ne lui font pas du tout confiance.

Autre élément inquiétant, la cote de confiance de sa première ministre suit la même pente et ne le protège donc pas. Ceux qui ne font pas confiance en Élisabeth Borne sont passés de 48% en juin dernier à 64% ce mois-ci. Enfin, tous les ¬ministres testés sont en forte baisse, ¬notamment ceux qui sont montés au créneau pour défendre la réforme des retraites, Gabriel Attal, Olivier Véran ou Bruno Le Maire. Le défi pour Emmanuel Macron est de taille pour la suite de son mandat.

Sondage Kantar Public – Epoka effectué par Le Figaro Magazine. Dates de réalisation: 26 et 27 février 2023. Échantillon national de 1000 personnes, représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, interrogées en ligne.
À retrouver dans Le Figaro Magazine, en kiosque dès vendredi.

Olivier Véran : le clown du gouvernement

Olivier Véran : le clown du gouvernement

Il y a souvent dans les gouvernements un gouvernement un personnage assez clownesque; cette fois avec Macron, c’est Olivier Véran qui tient le rôle. Avec un certain culot en plus, il dit tout et n’importe quoi. Évidemment on retiendra surtout sa lamentable gestion du covid quand il contestait l’intérêt du masque. Une attitude criminelle qui a favorisé la montée du nombre d’infectés et de morts. Maintenant le voilà dans le rôle du père fouettard vis-à-vis des syndicats rendus responsables de toutes les catastrophes de la France.

Olivier Véran qui a mangé à peu près à tous les râteliers politiques, le parti socialiste d’abord ensuite le soutien à Sarkozy puis à Macron s’est fait une spécialité du mensonge outrancier. Faut-il rappeler ses déclarations invraisemblables concernant l’inutilité des masques ou encore l’ampleur contestée du Covid alors qu’il était ministre de la santé..

Récemment, il a déclaré que la manifestation du 20 février ne serait pas importante. Elle a dépassé tous les records !Cette fois, il rend responsable les syndicats de tous les péchés de la terre. Il serait même responsable de la catastrophe écologique qui menace le pays. Pourquoi pas aussi de la guerre en Ukraine ou comme l’indique Laurent Berger ( CFDT) de la défaite de la coupe de l’équipe de France en finale coupe du monde.

Ce personnage n’a aucune déontologie, il ne cesse de mentir. Ainsi récemment il a été pris dans les mailles de ses propres mensonges en déclarant qu’il y aurait 1,8 millions de bénéficiaires d’un minimum de retraite de 1200 € par mois. Vérification faite, le ministre du travail a été obligé d’admettre que la mesure ne concernerait que 10 000 à 20 000 bénéficiaires

De toute évidence Olivier Véran n’a pas sa place dans un gouvernement, c’est une sorte de Pinocchio qui s’agite en permanence espérant peut-être un jour devenir premier ministre. Faute de compétences et d’éthique, sa place serait mieux dans un cirque que dans un gouvernement. Notons que la cour de justice de la république dans sa grande bonté l’a exempté de toute responsabilité par rapport aux énormités dont il a été responsable lors de la crise Covid .

Bitcoin et Crypto–monnaie: surtout spéculatif

Bitcoin et Crypto–monnaie: surtout spéculatif

Par David Cayla, professeur d’économie à l’université d’Angers. ( dans la Tribune)

Le bitcoin est né dans une période de crise, après le krach de 2008. A l’époque, il se présentait comme une innovation radicale et entendait répondre à la défiance envers l’État et les banques. Il s’agissait, pour ses partisans, de promouvoir un système financier et monétaire alternatif et autonome, détaché des États, des banques, qui ne reposerait pas sur des tiers de confiance. Cependant, force est de constater que le bitcoin tombe dans les mêmes travers que la finance classique.

Le cours du bitcoin est procyclique, c’est-à-dire qu’il suit et amplifie les évolutions des marchés financiers traditionnels. Ainsi, contrairement à l’or ou au franc suisse, il ne s’agit pas d’une valeur refuge qui s’apprécierait en période de crise.

Alors que le bitcoin se présentait comme une technologie dont les échanges se font sans tiers de confiance, des plateformes comme FTX se sont imposées en tant qu’intermédiaires. À la chute de FTX, certains propriétaires de bitcoins se sont retrouvés dans l’impossibilité de retirer leur portefeuille de bitcoins. Ces épargnants ont été entraînés dans la chute de FTX, soulignant l’échec d’un bitcoin qui pourrait être protecteur du grand public et dont la valeur et la liquidité seraient garanties en toute occasion.

L’autre problème du bitcoin, qui sape son image auprès du grand public, c’est que son fonctionnement consomme énormément d’électricité. En effet, chaque transaction doit être validée par une preuve de travail qui implique de nombreux calculs de la part de centres de « minage » dont la consommation d’électricité annuelle totale est supérieure à 130 TWh, soit la consommation d’un pays tel que l’Argentine. Cette consommation d’énergie pose des problèmes aux pays qui accueillent ces centres tels que le Kazakhstan. Plus largement, l’usage du bitcoin s’avère très polluant. C’est en raison de cette image de monnaie destructive de la planète qu’Elon Musk, plutôt favorable aux crypto-monnaies, dut renoncer à accepter le paiement en bitcoin pour les véhicules Tesla.

De manière générale, le bitcoin génère peu de confiance. En réalité, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse d’une monnaie. Il n’en a, de fait, aucune des caractéristiques. Il n’a pas de cours légal, sa liquidité est faible et, la plupart du temps, il ne sert pratiquement jamais à acheter quoi que ce soit. En réalité, on devrait plutôt parler de crypto-actif. Mais il s’agit d’un actif particulier car, contrairement à une action ou une obligation, il ne génère aucun revenu. Si les gens détiennent des bitcoins, c’est uniquement pour des raisons spéculatives, parce qu’ils espèrent dégager une plus-value en le revendant plus tard, avec l’espoir que son cours augmente.

Pour comprendre la nature spéculative du bitcoin, il faut regarder comment il a progressivement élargi sa communauté d’adoption. À l’origine, le bitcoin était un instrument marginal issu des communautés libertariennes qui souhaitent depuis longtemps introduire des monnaies « libres », détachées des États et de la dette. Puis, il s’est imposé dans des communautés « hacker » en raison de sa technologie spécifique, la blockchain. De là, il a ensuite touché les geeks, les cadres supérieurs adeptes d’innovation, puis le grand public, notamment au moment de la crise Covid de 2020. Mais ces derniers amateurs de bitcoin, très sensibles aux scandales récents, risquent de s’en détourner définitivement.

Au-delà de la crise de confiance épisodique de FTX, le bitcoin semble avoir atteint ses limites d’expansion. Il n’y a plus assez d’épargne fraîche pour l’alimenter, telle une pyramide de Ponzi qui s’écroule quand l’argent frais cesse d’affluer. Néanmoins, le noyau dur de partisans du bitcoin, souvent animés par une vision politique et par une croyance inébranlable en l’avenir de ce type d’instruments, va sans doute demeurer. Pour nombre de ses utilisateurs, l’effondrement récent du cours du bitcoin ne serait qu’une étape normale de consolidation. Ainsi, beaucoup d’entre eux estiment que le moment est opportun pour en racheter. On peut cependant douter qu’ils soient suffisamment nombreux et qu’ils détiennent suffisamment d’épargne pour permettre au bitcoin de retrouver le cours atteint en 2021.

Vie chère : de plus en plus de français dans les banques alimentaires

Vie chère : de plus en plus de français dans les banques alimentaires

Du fait de l’inflation, Véronique Devise, présidente du Secours catholique, explique que son association est également marquée par la hausse du nombre de bénéficiaires.( dans le JDD)

Une nouvelle étude des Banques alimentaires a récemment révélé que le nombre de personnes bénéficiant de l’aide alimentaire a triplé en dix ans, avec une hausse de 10 % en 2022. De son côté, le président des Restos du cœur a expliqué n’avoir jamais observé « une aggravation aussi rapide de la précarité ». Véronique Devise, à la tête du Secours catholique, fait un constat similaire : « Entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2022, nous avons noté une augmentation de 6,7 % des demandes pour payer des factures d’énergie ou pour aider à se nourrir ».

Il y a une multiplication par trois des personnes qui bénéficient de l’aide alimentaire en 10 ans, selon une étude des Banques alimentaires. Constatez-vous une augmentation semblable ?
Nous n’avons pas de chiffres sur dix ans. Mais entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2022, nous avons noté une augmentation de 6,7 % des demandes pour payer des factures d’énergie ou pour aider à se nourrir. En France, il n’y a pas d’extension de la pauvreté : 14 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Mais les plus pauvres se sont appauvris. Certes, le RSA a été augmenté de 4 % pendant l’été 2022, mais cela ne couvre absolument pas l’inflation qui touche les produits essentiels.

Quelles en sont les conséquences ?
Nous savons que toucher les minima sociaux, c’est aussi voir sa santé être impactée : on se nourrit mal et de façon moins diversifiée. Les maladies chroniques sont donc plus nombreuses. Et tout cela a un coût pour la société : selon une étude de l’association Famille rurale, chaque année, 20 milliards d’euros sont dépensés pour traiter les pathologies liées à une mauvaise alimentation. Donc faut-il rester uniquement dans le curatif ? Nous prônons une politique préventive, en augmentant le RSA notamment.

Une fois payées les dépenses pré-engagées comme le loyer et les factures énergétiques, nos bénéficiaires n’ont plus que 5 euros par personne pour vivre


Quels sont les changements que vous avez observés chez les personnes que vous aidez ?

En 2022, le revenu moyen de nos bénéficiaires était de 548 euros par mois. Et dans notre dernier rapport, basé sur l’accompagnement de 50 000 familles, nous alertons : l’alimentation est la variable d’ajustement du budget des familles, et encore, c’était avant la guerre en Ukraine et l’inflation. Une fois payées les dépenses pré-engagées comme le loyer et les factures énergétiques, nos bénéficiaires n’ont plus que 5 euros par personne pour vivre. Cela comprend se nourrir, se déplacer, se soigner et s’habiller. Or des études ont montré que pour se nourrir correctement, il faut 7 euros par jour et par personne…

Comment fonctionne l’aide alimentaire du Secours catholique ?

Nous ne faisons quasiment plus de distributions alimentaires depuis une petite dizaine d’années. Nous ouvrons des épiceries sociales et solidaires ouvertes à tous, avec des tarifs dégressifs en fonction des revenus. Certains peuvent n’avoir qu’à payer 20 % du prix normal. Nous distribuons aussi des chèques-services utilisables dans les supermarchés. C’est une autre façon d’aider les familles sans les stigmatiser. Nous pensons que, pour leur dignité, il est préférable qu’elles puissent faire le choix de ce qu’elles souhaitent manger.

Les associations qui font des distributions alimentaires (Restos du cœur, Secours populaire, par exemple) fonctionnent avec des dons de la grande distribution, issus notamment de la lutte contre le gaspillage. D’où viennent vos produits dans les épiceries ?
Nous achetons nos produits en essayant au maximum de rapprocher les familles et les producteurs locaux, en favorisant les petits paysans. C’est un budget conséquent. Même si je ne peux certifier que, localement, nos équipes ne prendront pas des pâtes ou de riz si on leur offre.

Vous êtes donc touché aussi par l’inflation des prix de l’alimentation…
Oui, mais je ne peux pas vous donner ce que cela représente. Nous achetons en gros et nous pouvons avoir des prix préférentiels. Nous sommes touchés de la même manière que nos bénéficiaires : avec un chèque-service de dix ou vingt euros, ils peuvent acheter moins de choses qu’il y a un an.

Que pensez-vous de l’idée d’une Sécurité sociale de l’alimentation, qui permettrait aux Français de se faire rembourser l’achat de nourriture, sur le principe de ce qui se fait pour les médicaments ?
Nous pensons que cela va dans le bon sens, notamment pour ceux qui subissent la pauvreté et qui ont besoin d’être aidés. Ces dépenses doivent être prises comme un investissement : la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation pourrait diminuer les problèmes de santé et permettre des économies sur le long terme.

Les personnes qui militent pour cette idée ont un discours assez critique de l’aide alimentaire. Pour elles, le fait que de plus en plus de personnes aient recours à l’aide alimentaire est la preuve que le système alimentaire fonctionne mal. Qu’en pensez-vous ?

Aujourd’hui, certains ont besoin de ces distributions alimentaires pour se nourrir, c’est une nécessité et donc un moindre mal. Mais, dans l’absolu, il n’est effectivement pas digne que les pauvres n’aient accès qu’à un rebut, à ce que les autres ne veulent pas.

Retraites–une pétition de 200 militantes pour soutenir Adèle Haenel

Retraites–une pétition de 200 militantes pour soutenir Adèle Haenel

« En défense d’Adèle Haenel » : près de 200 militantes, dont Annie Ernaux, soutiennent l’actrice
Près de 200 militantes, dont l’écrivaine Annie Ernaux, la réalisatrice Céline Sciamma ou la militante antiraciste Assa Traoré expriment leur solidarité avec la comédienne Adèle Haenel. Celle-ci fait face à des attaques misogynes après son soutien à la grève générale contre la réforme des retraites, lors d’un meeting organisé par le collectif Du pain et des roses.

tribune

« Depuis la semaine dernière, Adèle Haenel subit une violente campagne sexiste pour être intervenue dans un meeting sur les enjeux féministes et antiracistes de la bataille des retraites, organisé à l’université Paris-8 par le collectif féministe Du pain et des roses. En cause, ses propos appelant à la grève générale à partir du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, et dénonçant la présence de ministres accusés de viol au gouvernement.

Orchestrée par la fachosphère, de CNews à Valeurs actuelles, et ses alliés traditionnels, l’offensive a donné lieu à un déluge de propos sexistes contre la comédienne : insultes, remarques sur son physique, tentatives de décrédibilisation. Des stratégies misogynes qui ne sont pas nouvelles lorsqu’une femme s’exprime politiquement. Encore aujourd’hui les médias parlent du « coup de sang » d’Adèle Haenel lors de la 45ème cérémonie des Césars en 2020 alors même qu’elle dénonçait par son geste l’impunité dont jouissent les dominants et les célébrités accusés de violences sexistes et sexuelles.

Mais la violence des propos contre la comédienne reflète aussi la crainte que suscite, dans le monde des puissants, le fait qu’une artiste reconnue internationalement, ayant reçue plusieurs Césars dont celui de meilleure actrice, puisse choisir un autre camp. Une crainte redoublée par le fait qu’elle pose la question de la lutte pour les droits des femmes comme un enjeu indissociable de la bataille des retraites en cours, alors que celle-ci pourrait s’intensifier à partir du 7 mars.

Nous apportons tout notre soutien féministe à Adèle Haenel et nous défendons son droit à exprimer ses positions politiques. Alors que le gouvernement lui-même a dû avouer que sa réforme pénaliserait d’abord les femmes, nous reprenons son appel à « s’organiser et à lutter ensemble » pour faire du 8 mars prochain une date importante dans le cadre du grand mouvement contre la réforme des retraites ! »

Covid France 4 mars 2023 : 3194 cas supplémentaires en 24 heures et 21 morts

Covid France 4 mars 2023 : 3194 cas supplémentaires en 24 heures et 21 morts

On enregistre vendredi 3 mars 2023 : 3194 cas supplémentaires en 24 heures et 21 morts soit 165.030 morts au total .

Le nombre de décès en EHPAD et EMS est de 29.584 (0) et celui de décès en milieu hospitalier est de 135.446 (+21 depuis le dernier bilan).
Le taux de reproductivité R est de 1,04 le taux d’incidence à 37,99 et la tension hospitalière à 14,0 %.

La France compte actuellement 12.701 (-66) personnes hospitalisées et 710 (-11) malades en réanimation.

Bilan des régions :

• Ile-de-France : 4.213 (-30) hospitalisées, 298 (-6) en réanimation et +6 décès en 24h
• Grand Est : 1.155 (+10) hospitalisés, 53 (-4) en réanimation et +2 décès en 24h
• Hauts de France : 1.253 (-8) hospitalisés, 52 (-1) en réanimation et +2 décès en 24h
• Auvergne Rhône Alpes : 992 (+7) hospitalisés, 61 (-2) en réanimation et +2 décès en 24h
• Provence-Alpes Côte d’Azur : 828 (-7) hospitalisé, 53 (+1) en réanimation et +2 décès en 24h
• Bretagne: 283 (+5) hospitalisés, 10 (+1) en réanimation et 0 décès en 24h
• Normandie : 792 (-4) hospitalisés, 20 (0) en réanimation et 0 décès en 24h
• Nouvelle-Aquitaine : 1.082 (+5) hospitalisés, 70 (0) en réanimation et +1 décès en 24h
• Pays de la Loire : 142 (-1) hospitalisés, 7 (0) en réanimation et +2 décès en 24h
• Occitanie: 748 (-13) hospitalisés, , 41 (0) en réanimation et 0 décès en 24h
• Centre-Val de Loire : 554 (-10) hospitalisés, 21 (0) en réanimation et +1 décès en 24h
• Bourgogne-Franche-Comté : 388 (-11) hospitalisés, 18 (-2) en réanimation et +2 décès en 24h

Crise alimentaire : les Français veulent un pays plus autonome

Crise alimentaire : les Français veulent un pays plus autonome

Autour de 50 % des fruits et légumes sont importés. Les Français souhaitent donc une plus grande autonomie du pays pour des raisons de sécurité alimentaire et sanitaire

Selon un sondage réalisé par le cabinet d’études pour « Les Echos », Radio Classique et l’Institut Montaigne publié ce jeudi, ils sont même plus d’un tiers à considérer que l’Hexagone « importe beaucoup » et n’est dès lors « pas du tout autonome pour couvrir les besoins de sa population ».

Cette envie d’une autonomie plus importante ne rend pas pour autant les Français très optimistes sur la façon dont le pays peut y arriver. Il y a même un vrai doute. Ils ne sont que 60 % à juger qu’on sera capable de produire des aliments en quantité suffisante en 2050, ils ne sont plus que 53 % à envisager que cette production puisse être en même temps de bonne qualité, et moins de la moitié à imaginer qu’elle puisse être tout à la fois respectueuse de la planète.

Il est certain que la situation réelle de l’agriculture française et les discours d’alerte entendus récemment, comme sur la sécheresse, pèsent sur l’opinion.

Face à la flambée des prix alimentaires depuis un an, les Français jugent par ailleurs que les torts sont partagés. Ils sont à peu près autant à pointer du doigt l’industrie alimentaire « qui augmente trop fortement ses tarifs », la grande distribution « qui ne réduit pas assez ses marges » ou le contexte international de guerre en Ukraine.

Poutine : Dictature et mafia

Poutine : Dictature et mafia
Au cours d’une enquête journalistique , la Britannique Catherine Belton décortique le fonctionnement du clan Poutine, entre mafia et autoritarisme.

Un seul exemple récent, la vente de vodka « Poutine » qui lui a rapporté un petit profit de 500 millions; sans parler évidemment de l’immense palais présidentiel personnel construit aux frais de la princesse NDLR

« Les hommes de Poutine. Comment le KGB s’est emparé de la Russie avant de s’attaquer à l’Ouest », de Catherine Belton. Talent Editions. (DR)
Un livre qui révèle la véritable nature du régime de Vladimir Poutine, le tsar qui a décidé d’entrer en guerre contre l’Ukraine et au-delà tout l’Occident. Celle d’un régime autoritaire qui rêve de grandeur pour la Russie et, en même temps, mafieux, les deux aspects se renforçant l’un et l’autre. Ensuite parce que cet ouvrage magistral se lit comme un thriller policier, avec ses espions, ses parrains, ses hommes d’affaires sibériens véreux, ses financiers genevois aux ordres, ses courtisans prêts à tout et ses traders de matières premières londoniens sans scrupule.

Dans une enquête époustouflante, de près de 600 pages, Catherine Belton ausculte le parcours de Vladimir Poutine et les hommes sur lesquels il s’est appuyé pour monter, s’installer au pouvoir et y rester. Cette journaliste britannique, ancienne correspondante à Moscou pour le « Financial Times », actuellement au « Washington Post », démonte le système Poutine, les relations de tutelle des oligarques, les réseaux d’influence, l’argent, qui passe d’ailleurs souvent par des places financières européennes, Londres et Genève en tête, grâce à des banquiers ayant pignon sur rue.

Au milieu des années 1980, le jeune Vladimir Poutine se retrouve officier du KGB à Dresde. Le lieu est important car la ville se situe dans un pays frontalier de l’Ouest et est moins surveillée que Berlin. Il est chargé de recruter des agents opérant de l’autre côté du rideau de fer et sa présence en Allemagne lui permettra de nouer des relations outre-Rhin dont Matthias Warnig, ancien de la Stasi, la police politique est-allemande et actuel patron de Nord Stream. L’effondrement de l’URSS le surprend et le choque. Mais d’autres agents du KGB envoyés à l’Ouest ont anticipé la fin de l’empire communiste et ont commencé à mettre en place des réseaux financiers pour recycler l’argent sale.

L’appartenance de Poutine au KGB est primordiale car les anciens services secrets soviétiques sont un clan. Et ce sont ses membres ainsi que ceux des services de sécurité – les siloviki, en russe – qui ont permis à Poutine de se retrouver bras droit du maire de Saint-Pétersbourg au début des années 1990, de prendre possession du très lucratif port de la ville par lequel transitent les hydrocarbures, en y évinçant le gang mafieux « propriétaire », puis d’intégrer l’entourage de Boris Eltsine et, enfin, d’apparaître comme le successeur de ce président, honni par les Russes. On les retrouve d’ailleurs aujourd’hui dans l’entourage de Poutine, tels Igor Setchine, l’ancien vice-Premier ministre, ou Nikolaï Patrouchev, patron des services secrets, deux hommes qui ont connu le président à Saint-Pétersbourg.

Et depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin en 2000, à la tête du pays, tous ces ex du KGB, qui n’ont jamais digéré la fin de l’empire soviétique, s’emploient à amasser de l’argent et à « faire renaître la Russie impériale », comme l’explique Catherine Belton. Pour eux, la fin justifie les moyens. Accaparement des richesses du pays – secteur des matières premières en tête – avec l’aide de l’appareil d’Etat, corruption organisée de la justice, intimidations, emprisonnements, violence… tout est bon pour réussir.

Parallèlement, ces moyens et ceux de l’Etat russe sont aussi mis au service d’une autre cause : refaire de la Russie une puissance qui compte sur la planète après l’humiliation de la guerre froide. Et pour cela, il s’agit de miner les démocraties occidentales, d’acheter leurs élites – c’est le cas à « Londongrad » – et de financer ou d’aider tous ceux qui peuvent affaiblir l’Occident de l’intérieur. Les hommes du KGB excellent en la matière. Ils ont même été formés pour cela, Vladimir Poutine le premier.

Apprentissage :enfin ! avec plus de 800 000 contrats

Apprentissage :enfin ! avec plus de 800 000 contrats

Une évolution intéressante à souligner: la réorientation de certains s’élève vers la filière de l’apprentissage au lieu de la voie sans issue de bacs et de formations supérieures plus ou moins bidon.

811 500 contrats d’apprentissage ont été signés dans le privé en 2022, soit une hausse de 14% par rapport à 2021, selon un bilan du ministère du Travail rendu public jeudi 2 mars. En ajoutant ceux du secteur public, le total s’élève à 837 000 contrats conclus.
Si la hausse est moins spectaculaire que ces deux dernières années (+46% en 2020 et +38% en 2021), elle reste en ligne avec l’objectif du gouvernement d’atteindre un million de contrats signés par an d’ici 2027.

Comme les années précédentes, cette hausse reste portée par l’enseignement supérieur, qui représente 63% des contrats d’apprentissage. Mais « il y a une augmentation du nombre de contrats pour tous les niveaux de diplômes », souligne le ministère du Travail. Accessible aux jeunes de 16 à 29 ans, l’apprentissage repose sur le principe de l’alternance entre enseignement théorique et formation au métier chez
Une majorité de contrats dans le secteur des services

Deux tiers des contrats sont signés avec des entreprises de moins de 50 salariés. Les services (avec 73% des contrats signés) se taillent la part du lion, devant l’industrie (14%) et la construction (11%). Deux jeunes sur trois sont en emploi six mois après la fin de leur apprentissage. Ce chiffre grimpe à 73% dans le secteur énergie/chimie/métallurgie, en tête devant transport/manutention/magasinage (72%) et mécanique/structures métalliques (71%).

La hausse des contrats s’explique notamment par la réforme de 2018, qui a libéralisé l’apprentissage à la fois en termes de conditions d’entrée et d’offre de formation. La dynamique a aussi été boostée par les aides exceptionnelles décidées pendant la crise. Cette prime (5 000 euros pour un mineur, 8 000 pour un majeur) a rendu le coût de la première année quasi nul pour l’employeur. Et les formations du supérieur y sont éligibles, ce qui n’était pas le cas pour les aides existant avant la crise Covid.

7 mars: « CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE, AGRICOLE, SANITAIRE » pour Véran et même le déluge ?

7 mars: « CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE, AGRICOLE, SANITAIRE » ( Véran) . et même le déluge ?

Évoquant tour à tour la sécheresse, la vaccination contre le papillomavirus et le réseau ferroviaire, Véran a jugé que « mettre la France à l’arrêt » reviendrait à « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire », à négliger « la santé de nos enfants » ou encore à « rater le train du futur ».

« Et pourquoi pas la défaite en Coupe du monde? »

Ce ton, pour le moins très alarmiste, n’a pas manqué de faire réagir ses opposants politiques et syndicaux.
« La sécheresse, c’est la faute des syndicats? La crise sanitaire, idem? Et pourquoi pas la défaite en Coupe du monde? », a ironisé Laurent Berger, patron de la CFDT.

Le leader syndical estime ainsi qu’il s’agit de « tentatives pour déstabiliser une mobilisation sans précédent contre les 64 ans » qu’il qualifie de « grossières ».

Pour Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique sur BFMTV, si « Olivier Véran croit ce qu’il raconte », alors il « serait bien inspiré de s’interroger ». En effet, « si les Français qui manifestent étaient prêts à faire courir tous ces risques », il y aurait « manifestement un très gros problème avec cette réforme ». Dès lors, avec un tel scénario, « le plus prudent » aurait été « de renégocier pour ne pas précipiter la France dans l’abîme », analyse l’éditorialiste.

Bitcoin: Un crypto-actif surtout spéculatif

Bitcoin: Un crypto-actif surtout spéculatif

Par David Cayla, professeur d’économie à l’université d’Angers. ( dans la Tribune)

Le bitcoin est né dans une période de crise, après le krach de 2008. A l’époque, il se présentait comme une innovation radicale et entendait répondre à la défiance envers l’État et les banques. Il s’agissait, pour ses partisans, de promouvoir un système financier et monétaire alternatif et autonome, détaché des États, des banques, qui ne reposerait pas sur des tiers de confiance. Cependant, force est de constater que le bitcoin tombe dans les mêmes travers que la finance classique.

Le cours du bitcoin est procyclique, c’est-à-dire qu’il suit et amplifie les évolutions des marchés financiers traditionnels. Ainsi, contrairement à l’or ou au franc suisse, il ne s’agit pas d’une valeur refuge qui s’apprécierait en période de crise.

Alors que le bitcoin se présentait comme une technologie dont les échanges se font sans tiers de confiance, des plateformes comme FTX se sont imposées en tant qu’intermédiaires. À la chute de FTX, certains propriétaires de bitcoins se sont retrouvés dans l’impossibilité de retirer leur portefeuille de bitcoins. Ces épargnants ont été entraînés dans la chute de FTX, soulignant l’échec d’un bitcoin qui pourrait être protecteur du grand public et dont la valeur et la liquidité seraient garanties en toute occasion.

L’autre problème du bitcoin, qui sape son image auprès du grand public, c’est que son fonctionnement consomme énormément d’électricité. En effet, chaque transaction doit être validée par une preuve de travail qui implique de nombreux calculs de la part de centres de « minage » dont la consommation d’électricité annuelle totale est supérieure à 130 TWh, soit la consommation d’un pays tel que l’Argentine. Cette consommation d’énergie pose des problèmes aux pays qui accueillent ces centres tels que le Kazakhstan. Plus largement, l’usage du bitcoin s’avère très polluant. C’est en raison de cette image de monnaie destructive de la planète qu’Elon Musk, plutôt favorable aux crypto-monnaies, dut renoncer à accepter le paiement en bitcoin pour les véhicules Tesla.

De manière générale, le bitcoin génère peu de confiance. En réalité, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse d’une monnaie. Il n’en a, de fait, aucune des caractéristiques. Il n’a pas de cours légal, sa liquidité est faible et, la plupart du temps, il ne sert pratiquement jamais à acheter quoi que ce soit. En réalité, on devrait plutôt parler de crypto-actif. Mais il s’agit d’un actif particulier car, contrairement à une action ou une obligation, il ne génère aucun revenu. Si les gens détiennent des bitcoins, c’est uniquement pour des raisons spéculatives, parce qu’ils espèrent dégager une plus-value en le revendant plus tard, avec l’espoir que son cours augmente.

Pour comprendre la nature spéculative du bitcoin, il faut regarder comment il a progressivement élargi sa communauté d’adoption. À l’origine, le bitcoin était un instrument marginal issu des communautés libertariennes qui souhaitent depuis longtemps introduire des monnaies « libres », détachées des États et de la dette. Puis, il s’est imposé dans des communautés « hacker » en raison de sa technologie spécifique, la blockchain. De là, il a ensuite touché les geeks, les cadres supérieurs adeptes d’innovation, puis le grand public, notamment au moment de la crise Covid de 2020. Mais ces derniers amateurs de bitcoin, très sensibles aux scandales récents, risquent de s’en détourner définitivement.

Au-delà de la crise de confiance épisodique de FTX, le bitcoin semble avoir atteint ses limites d’expansion. Il n’y a plus assez d’épargne fraîche pour l’alimenter, telle une pyramide de Ponzi qui s’écroule quand l’argent frais cesse d’affluer. Néanmoins, le noyau dur de partisans du bitcoin, souvent animés par une vision politique et par une croyance inébranlable en l’avenir de ce type d’instruments, va sans doute demeurer. Pour nombre de ses utilisateurs, l’effondrement récent du cours du bitcoin ne serait qu’une étape normale de consolidation. Ainsi, beaucoup d’entre eux estiment que le moment est opportun pour en racheter. On peut cependant douter qu’ils soient suffisamment nombreux et qu’ils détiennent suffisamment d’épargne pour permettre au bitcoin de retrouver le cours atteint en 2021.

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