Immobilier: coup de frein
Le secteur immobilier subit actuellement un sérieux coup d’arrêt du fait en particulier de la difficulté des futurs acquéreurs à obtenir un prêt. Des prêts d’ailleurs nettement surenchéris avec la Hausse des taux d’intérêt. Globalement le rythme des transactions devrait nettement faiblir et les prix aussi.
La cause principale du freinage est la difficulté à emprunter. La remontée rapide des taux d’intérêt a renchéri le coût du crédit.
D ‘après le dernier baromètre semestriel du marché neuf publié par le courtier Empruntis en partenariat avec Trouver-un-logement-neuf.com, le pouvoir d’achat immobilier des ménages continue de s’éroder. Les deux plateformes ont calculé les mensualités moyennes qu’il faut débourser pour s’acheter un appartement de trois pièces neuf dans les 10 plus grandes villes françaises. Cette estimation a été réalisée en se basant sur l’évolution récente des taux de crédit immobilier et des prix dans le neuf.
« Si les prix sont en recul dans 6 grandes villes sur 10 cela ne suffit pas à contrebalancer la hausse des taux. Déjà en baisse lors de notre précédent baromètre, le pouvoir d’achat des Français dans l’immobilier neuf se réduit encore un peu plus », remarque Empruntis. Les prix de l’immobilier neuf reculent de plus de 5 % à Paris, et déclinent aussi plus légèrement, à Bordeaux, Marseille, Lille Montpellier et Strasbourg, note l’étude. A l’inverse à Lyon, Nice, Toulouse et Nantes, les prix poursuivent leur progression.
Le taux d’usure, qui interdisait aux banques de prêter au-delà d’un certain taux, a un temps grippé le marché, avec des acquéreurs qui devaient rétracter leurs offres faute d’accès au crédit. Mais l’assouplissement de la réglementation décidé fin janvier ne va pas pour autant relancer le marché, estiment plusieurs professionnels. « C’est plus la contrainte de l’environnement économique et de la baisse du pouvoir d’achat qui réduit les volumes de crédit que le taux d’usure », estime Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).
Par rapport à l’inflation (5,2% en 2022), les prix de l’immobilier sont d’ores et déjà en baisse, souligne-t-il. Et ça ne va pas s’arrêter là. « Oui, nous allons assister à une poursuite de la décélération des prix dans les prochains mois », dit-il. Les économistes de BPCE estiment même que les prix dans l’ancien devraient refluer d’ici à la fin de l’année, de 2 à 3%.
Du côté de l’immobilier neuf, les très mauvais chiffres s’accumulent. Jeudi, le pôle habitat de la Fédération française du bâtiment, qui regroupe aménageurs, promoteurs, constructeurs de maisons et rénovateurs, s’est alarmé d’une « crise sévère » touchant le secteur. Les constructions de maisons individuelles en lotissements ont chuté de 22,2% en 2022, celles en secteur diffus (hors lotissements) de 31%. En cause, pointe le pôle habitat, la remontée des taux d’intérêt, mais aussi la hausse des coûts de construction, aggravée par la guerre en Ukraine, et l’affaiblissement de dispositifs de soutien aux acquéreurs.
0 Réponses à “Immobilier: coup de frein”