Soupçons de corruption à BFMTV

Soupçons de corruption à BFM télé

Société des journalistes (SDJ) de BFMTV a fait état «de soupçons d’ingérence concernant un journaliste». «Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables», souligne la SDJ.

Cette affaire révèle cependant la question fondamentale de l’indépendance des journalistes par rapport aux groupes de pressions financiers et politiques. De ce point de vue,la mobilisation actuelle concernant les retraites montre bien que l’élite des journalistes se montre actuellement très écartelée entre leur position de soutien par principe à la réforme et l’opposition de l’opinion dont il doit forcément tenir compte pour des questions d’audience.

La quasi-totalité des grands médias sont sous influence des groupes financiers ou du gouvernement (qui sont parfois les mêmes).

Consciemment mais souvent inconsciemment, les élites médiatiques soutiennent de manière quasi inconditionnelle la nécessité pour les Français d’adhérer à la réforme des retraites. Le problème c’est qu’ils se fondent surtout sur l’opinion et les conditions de travail de leur sphère de connaissances, de leur entourage. Comme les politiques, ils ont tendance à réduire la problématique au champ sociologique auquel ils appartiennent et qui les influencent.

Concernant l’affaire Rachid M’Barki, l’enquête vise des «infos diffusées dans ce journal de la nuit entre minuit et 4H30 du matin, qui seraient passées à l’antenne sans être validées par la chaîne habituelle, c’est-à-dire le rédacteur en chef», a poursuivi cette source interne.

L’enquête doit déterminer «si ce contenu était sous une influence quelconque» et si des images diffusées à l’antenne «venaient de l’extérieur». Au centre des interrogations figure un sujet sur un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin. En lançant le sujet, selon un extrait encore visible sur les réseaux sociaux, Rachid M’Barki indique que ce forum a été «rendu possible par le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis la reconnaissance par l’Espagne du Sahara marocain».

Cette expression désigne le Sahara occidental, région contrôlée en grande partie par le Maroc mais revendiquée par le Front Polisario soutenu par l’Algérie. Cette question est source de tensions entre Rabat et Alger. Interrogé par Politico, Rachid M’Barki a admis avoir «utilisé des infos qui (lui) venaient d’informateurs» et qui n’ont «pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction» !.

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