Réforme des retraites- Fébrilité du gouvernement : calinerie de Borne et insulte de Darmanin
>La Première ministre appelle à être à l’écoute des Français et de se montrer bienveillante vis-à-vis de la colère exprimée. Observons cependant qu’elle a bloqué hier toute discussion en déclarant hier que les 64 ans n’étaient pas négociables. À l’inverse, Darmanin a fait du rentre dedans à la mode Sarkozy et traite les opposants de feignant. Le gouvernement fait en la circonstance preuve d’une grande fébrilité à la veille de la grande manifestation du 31 janvier dont la mobilisation devrait être exceptionnelle. Le gouvernement semble en effet partager entre la nécessité d’êtres à l’écoute d’améliorer de manière sensible la réforme des retraites en trouvant des accommodements avec les oppositions et la tentation de traiter les opposants de feignants.
Comme Sarkozy jadis, Macron plus récemment, Darmanin prend donc le parti d’insulter les opposants à la retraite en considérant qu’ils foutent le bordel dans le pays.
Un propos qui n’est pas tout à fait du niveau gouvernemental et qui fait tomber le débat dans le caniveau. Le ministre de l’intérieur devrait être prudent car son bilan est loin d’être positif concernant l’insécurité. On peut même dire qu’il est proche de la nullité si l’on en juge par la montée de la violence notamment dans des banlieues devenues de vastes marchés de la drogue jusque dans les plus petites villes. Darmanin devrait pourtant aussi être prudent sur le concept de travail; lui; le produit d’un institut d’études politiques qui n’a pratiquement jamais travaillé ailleurs que dans la politique . Il n’a sans doute qu’une approche assez ésotérique des réalités sociales.
Alors que la réforme des retraites arrive au Parlement lundi, le ministre de l’Intérieur a donc dénoncé une gauche et derrière les opposants qui cherchent à «bordéliser le pays», dans un entretien au Parisien.
«Plus les jours passent, plus les électeurs de gauche voient que c’est une arnaque. La Nupes ne cherche qu’à bordéliser le pays.» Dans une interview accordée au Parisien publiée ce samedi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin n’épargne personne.
Le locataire de la place Beauvau a rappelé l’ambition du gouvernement pour cette réforme: «on doit d’abord faire passer un message aux Français : pour mettre notre système des retraites à l’équilibre, oui, il faut travailler plus.» Il se prononce en faveur d’une «société de travail et de mérite», et concède devoir parfois «faire preuve de davantage de pédagogie».
Le ministre a souligné une «majorité du Président [qui] défend le travail, les valeurs de l’effort, de mérite et d’émancipation». Contrairement aux oppositions, qui, selon lui, prônent «la négation du travail» et le «droit à la paresse».
Le ministre de l’intérieur n’a sans doute pas totalement tort mais il pourrait s’appliquer à lui-même ce qu’il préconise car il est mal qualifié pour parler de travail pénible. D’une manière générale, la Politique conserve d’ailleurs bien si l’on en juge par leur longévité ! Exemple au Sénat:
Effectif par tranche d’âge
Tranche d’âge Total %
moins de 41 ans 4 1,2
de 41 ans à 50 ans 28 8,2
de 51 ans à 60 ans 111 32,4
de 61 ans à 70 ans 153 44,6
de 71 ans à 80 ans 45 13,1
plus de 81 ans 2 0,6
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