Sauver les boulangeries
A juste titre, les boulangers ont manifesté pour protester contre l’envolée folle des coûts de l’énergie. Des couts qui pourraient entraîner des fermetures massives et définitives car les prix de l’énergie sont en moyenne multipliée par cinq. Le bouclier tarifaire électricité est très insuffisant pour répondre à la crise de ses artisans. La seule solution à laquelle se refuse le gouvernement serait de revenir aux tarifs réglementés d’autant que la France est désormais revenue à peu près à l’autonomie en matière d’électricité. Mais la France joue un double jeu. D’une part elle se plie aux modes de régulation invraisemblable par le marché voulu par l’Europe, d’autre part cela permet aussi au gouvernement et à EDF d’engranger des recettes indues.
Créé en mai 2022, leur «collectif pour la survie des boulangeries et de l’artisanat» alerte les pouvoirs publics depuis quelques mois sur la situation : «L’augmentation programmée du coût de l’énergie va nous tuer. Notre avenir est en jeu», peut-on lire sur le site web de l’organisation.
Pour l’heure, le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie est ouvert uniquement aux TPE de moins de 10 salariés, avec un chiffre d’affaires annuel inférieur à deux millions d’euros et dont le compteur électrique est d’une puissance inférieure à 36 kVA. Le collectif, qui vit à travers une page Facebook, estime insuffisants les dispositifs d’aide déjà mis en place par l’exécutif, notamment le bouclier tarifaire donc, mais aussi «l’amortisseur électricité», le guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité, le report du paiement des impôts et cotisations sociales ou encore la résiliation sans frais des contrats d’énergie les plus exorbitants.
Deux élément sont responsables de la crise de l’électricité en France; d’une part l’abandon de la filière nucléaire pour récupérer les voix de quelques écolos bobos, d’autre part le fait d’avoir substitué un marché anarchique aux tarifs règlementés; Des dizaines et des dizaines d’entreprises qui ne produisent rien, qui ne distribuent rien ont pu ainsi réaliser des surper-profits scandaleux qui ont contribué à la crise de l’électricité. Résultat , alors qu’on payait le megawh 70 euros, le particulier paye désormais environ 140 euros et les TPE 240 euros, cela en dépit du bouclier tarifaire. Un véritable gâchis que dénonce aussi la Cour des Comptes.
« En voulant concilier ouverture à la concurrence et préservation pour les consommateurs du bénéfice de la compétitivité du parc nucléaire existant, l’organisation des marchés de l’électricité a abouti à une construction complexe et régulièrement remise en cause », Observe de manière très diplomatique la Cour des comptes dans un rapport sur l’organisation des marchés de l’électricité.
Plus grave encore, « la combinaison des principaux outils d’intervention publique ne garantit plus l’atteinte des objectifs initiaux de la loi Nome en termes de stabilité et de compétitivité des prix .
EDF est contraint de fournir ses concurrents au prix de 42 € le mégawatt heure pour un prix d’achat à l’étranger qui a pu atteindre jusqu’à 1000 € au sommet de la crise.
Cette régulation des prix a été voulue par l’Allemagne qui alors comptait sur le faible coût du pétrole russe comme ressource principale afin de concurrencer la France sur le plan énergétique . La France est prisonnière d’un système dénoncé y compris par la Cour des Comptes alors qu’elle produit l’énergie la moins chère du monde quand évidemment on ne ferme pas de centrales nucléaires.
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