Consommation: une loi pour faire augmenter les prix !
Une proposition de loi dénoncée par les distributeurs et le patron du groupe Leclerc qui dénonce un projet « scandaleux » qui « limite les promotions » et qui « promet d’être chaud sur les tickets de caisse ».
La principale modification concerne l’article 3 du texte qui prévoyait qu’en cas de non accord au 1er mars entre les distributeurs et les industriels, les prix fixés soient ceux des fournisseurs et une rupture de contrat en cas de désaccord des distributeurs. Jusqu’à maintenant, si aucun accord de prix n’était trouvé entre les distributeurs et les industriels à la fin de la date butoir des négociations, soit au 1er mars, le prix restait identique à celui qui existait avant les négociations. Une injustice selon le député Renaissance, qui préfère « un retour à zéro sur les négociations » et la rediscussion du contrat entre les parties prenantes. Pour les distributeurs, cet article entraînera une hausse des prix allant jusqu’à 30% sur le panier moyen.
« Nous connaissons les hausses de prix exigées par les industriels, elles sont de 20% à 30%. Les industriels auront tout intérêt à ne pas se mettre d’accord avec les distributeurs pour, in fine, que leur demande d’augmentation de prix aboutisse », estime le groupe Système U.
Une situation balayée par Frédéric Descrozaille qui estime que « les industriels savent bien qu’ils ne peuvent pas demander des hausses de prix trop importantes ». Même son de cloche du côté du directeur de l’Institut de liaisons des entreprises de consommation (Ilec), Richard Panquiault, qui voit cet article comme une position médiane, où aucune des deux parties n’aurait l’ascendant sur l’autre.
« Cette loi est à haut risque pour tout le monde. Il entraîne des conséquences tellement importantes entre les deux parties que ça les forcera à trouver un accord parce que, pour les industriels, le plus risqué serait une rupture de contrat. Pour moi, le plus dangereux est de rester dans la situation actuelle. »
« Avec cette loi, nous sommes dans un contre-effet économique de ce qui se fait actuellement et qui est plutôt en faveur d’une aide aux petites entreprises », souligne Boris Ruy, avocat spécialisé en conseil et contentieux de la concurrence et de la distribution.
Une loi pour le moins importunes au moment où les prix s’nvolenet officiellemenet de 12% mais plus vraisemblablemenet de 20%.
Un effet que dément fermement le député, estimant que « ça ne se joue pas entre les multinationales et les petites entreprises, mais entre les marques nationales et les marques de distributeurs ». Selon lui, les distributeurs ont trop de marge sur leurs marques et répercutent l’inflation dessus massivement. En octobre dernier, le cabinet Nielsen IQ annonçait une inflation de 13,5% pour les premiers prix,12% pour les marques de distributeurs (MDD) standards contre 8% pour les marques nationales.
Le député assure vouloir « tenir bon » sur cet article, admettant tout de même que sa version initiale, sans recours à un mois de délai avec un médiateur pour discuter de la fin du contrat, représentait une « bombe atomique ». Les changements effectués par la commission des Affaires économiques ce mercredi n’ont cependant pas atténué la colère des distributeurs.
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