France-industrie manufacturière : Quatrième mois de recul
Mauvais signe pour l’économie, l’industrie manufacturière en France est encore dans le rouge pour le quatrième mois successif.Des résultats qui présagent un net ralentissement économique global et la récession qui se pointe.
D’après le cabinet S&P Global,l ‘indice atteint 49,2 points pour l’ultime mois de l’année 2022, après 47,2 points en octobre et 48,3 points en novembre. Un indice inférieur à 50 signifie une contraction de l’activité quand un indice supérieur à 50 montre une croissance de la production.
« L’inflation, le ralentissement de l’activité économique et la hausse des prix de l’énergie (ont) pesé sur les performances des entreprises » en décembre, explique l’économiste de S&P Global Joe Hayes dans un communiqué.
Les coûts d’approvisionnement des usines continuent ainsi à croître, des coûts que les entreprises répercutent progressivement avec des tarifs en hausse. Mais cela se traduit aussi par des baisses d’achats.
Lors d’une conférence au Medef le 6 décembre dernier à laquelle La Tribune était présente, le Pdg d’Engie Jean-Pierre Clamadieu avait noté une baisse « très importante de la consommation de gaz, de l’ordre de 30% » sur un an dans de grands groupes industriels. Ce qui signifie « de la substitution [recours à des énergies moins coûteuses, Ndlr] » mais, surtout, une « baisse de la production ».
Un recul moins marqué qu’en novembre
« La conjoncture s’est toutefois dégradée à un rythme moins soutenu qu’en novembre, la production et les nouvelles commandes ayant enregistré leurs plus faibles replis depuis, respectivement, les mois de mai et juin », tempère S&P dans son communiqué d’aujourd’hui.
Alors qu’il était jusqu’ici préservé, l’emploi industriel dans le secteur montre ses premiers signes de faiblesse en près de deux ans. Les 400 entreprises interrogées en décembre par le cabinet font état du « premier recul de l’emploi depuis janvier 2021 ». Face à une demande timide, les industriels continuent d’écouler leurs stocks sans avoir besoin de produire davantage et donc de recruter en conséquence.
L’heure n’est toutefois pas à des licenciements, selon S&P Global. « Les répondants ayant indiqué une baisse de leurs effectifs l’ont généralement attribuée au non-remplacement des départs volontaires », note le cabinet. Comme l’indiquait déjà en novembre S&P Global, le secteur manufacturier s’attend à ce que les difficultés actuelles ne soient pas passagères.
Les nuages s’accumulent au-dessus de l’Europe, menacée de désindustrialisation en ce début d’année 2023. L’UE se voit fragilisée, d’un côté par l’explosion de sa facture énergétique, et de l’autre, par la rude concurrence du « made in USA » dopé par les 400 milliards d’euros de subventions de Joe Biden.
Alarmés par cette situation, le Pdg d’Engie et le représentant de l’Uniden (Union des industries utilisatrices d’énergie) avaient insisté lors de leur intervention au Medef début décembre sur le risque de délocalisations de la production manufacturière et industrielle vers les États-Unis – où l’énergie se vend par ailleurs cinq à six fois moins cher.
« Les prix créent un déséquilibre de compétitivité très important » entre l’Europe et les États-Unis, avait déploré Jean-Pierre Clamadieu. « Je ne suis pas sûr que les médias français aient pris l’ampleur de ce dont on parle. », avait renchéri le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux soucieux de l’ampleur du péril qui menace l’industrie française et européenne.
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