CGT : le choix entre le déclin et l’action responsable
Traditionnellement du fait de ses liens avec le parti communiste, la CGT a toujours fait le choix du radicalisme. Comme le parti communiste, il s’agissait pour la CGT de se maintenir dans une situation systématique ou presque d’opposition pour ne pas cautionner le système en place.
Progressivement la CGT s’est un peu détachée du parti communiste mais elle a gardé la posture d’opposition et de contestation systématique. Cela d’autant plus qu’elle est confrontée sur sa gauche à l’émergence des gauchistes de Sud qui encourage toutes les révoltes y compris les plus corporatistes et à droite à la CFDT au contraire qui privilégie le réformisme, la négociation et les résultats.
La succession de Martinez rencontrent des difficultés car elle n’a pas été suffisamment préparée. Du coup, émerge des intentions de candidature qui réalimente ainsi le vieux clivage entre révolutionnaires et contestataires réformistes.
Olivier Mateu, le secrétaire général de l’Union de Marseille, a ainsi annoncé sa candidature à la tête de la CGT.
Olivier Mateu, qui dirige l’union locale des Bouches-du-Rhône, fait part de son intention de s’opposer au sortant, Philippe Martinez. L’actuel chef de file de la CGT a prévu de ne pas se représenter en mars prochain. Et, surtout, il souhaiterait passer le flambeau à Marie Buisson. Ce qui serait une première pour ce vieux syndicat – la CGT a 127 ans – qui a toujours été dirigé par des hommes… Ce serait un symbole de modernité, a souvent expliqué Philippe Martinez.
Olivier Matheu, qui ne s’en cache pas, monte clairement au créneau contre la volonté du sortant. Au journal la Marseillaise, il explique vouloir « lutter contre un syndicalisme d’accompagnement du capitalisme ».
Ce n’est pas la première fois que la CGT est traversée par des divisions sur des questions de fond. Le premier syndicat de France peine à trouver une ligne claire sur le nucléaire, les éventuelles alliances avec les autres syndicats, notamment la CFDT, la nécessité ou non de négocier… Il est régulièrement écartelé entre, d’un côté, un pôle de « durs de durs », et, de l’autre, une frange moins radicale, plus ouverte au compromis.
Le problème c’est que sur le terrain du gauchisme, la CGT trouve un sérieux concurrent avec les extrémistes de Sud . Et du côté du réalisme, elle a été largement dépassées par les syndicats réformistes comme la CFDT, devenu premier syndicat de France.
On assiste d’ailleurs à une sorte de clivage sociologique ou plutôt culturel avec d’un côté une organisation qui fait de la compétence et de l’efficacité son credo et de l’autre , la CGT, dont la particularité est de privilégier le drapeau de la radicalité et de la contestation par principe. À ce petit jeu là, l’audience de la CGT ne cesse de s’affaiblir même si elle conserve encore des forces non négligeables en particulier dans des bastions du secteur public. Sur la tendance, et avec l’évolution sociologique du pays la CGT pourrait devenir très marginale comme force syndicale dans le pays d’ici une vingtaine d’années
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