Réforme des retraites : la grande incompétence du ministre du travail ?
Subitement il y a une semaine, le président de la république a décidé de reporter la présentation du projet de réforme des retraites après la finale de la coupe du monde de football.
On voit difficilement les liens effectifs entre cet événement sportif et la question des retraites en France sinon la peur d’un chef de l’État qui constate l’incompétence de son gouvernement et notamment de son ministre du travail à engager un dialogue constructif avec les organisations syndicales.
Il faut dire que l’opportuniste Dussopt ( (Qui a changé en 24 heures d’étiquette politique en 2017) a un peu le culs entre deux chaises. Théoriquement ,il porte l’étiquette d’anciens socialiste mais la vérité c’est qui’il a slalomé entre tous les courants pour finalement se rallier brutalement à Macron.
En tant qu’ancien socialiste, on le soupçonne parfois d’entretenir encore quelques convictions gauchisantes. Du coup , il doit donner des gages à la politique libérale de Macro en en rajoutant un peu. Et c’est ainsi qu’il s’est montré très raide vis-à-vis des organisations syndicales pour la présentation du projet de réforme des retraites. En réalité, le ministre du travail n’a pas davantage de conviction que nombre de ministres macronistes surtout motivés par leur devenir politique.·
En fait, si l’on en croit une indiscrétion de Politico rapportée par La Tribune, ce report aurait été demandé (et remporté) par Elisabeth Borne très mécontente des discussions menées par Olivier Dussopt, le ministre du Travail, du « Plein emploi » et de l’Insertion, et son cabinet, avec les partenaires sociaux. Mais pas du tout répliqua l’entourage d’Olivier Dussopt dans Le Canard Enchaîné en confiant à la page 2 du palmipède que c’est le ministre qui avait en fait convaincu le président qu’il était « habile de donner encore du temps à la concertation ». Selon ces indiscrétions, Dussopt serait sur le point de convaincre la CFDT de ne pas s’opposer au texte si le gouvernement y intégrait des éléments sur la « pénibilité », comme le travail de nuit, le fait de devoir porter des charges, ou sur l’état de santé du salarié. Quoi qu’il en soit : c’est bien Borne, et non Dussopt, qui sera finalement chargée de finaliser les discussions avec les syndicats en janvier.
Karma
Pour Dussopt, c’est assez cocasse. Peu de gens ne le rappellent, mais comme un certain Richard Ferrand, cet homme de 44 ans est issu à l’origine des rangs de la gauche du PS. Plus précisément, de l’équipe de Martine Aubry. Il était même son porte-parole quand celle-ci était la première secrétaire du PS. Et cette semaine, justement, comme un retour de karma, ce sont certains de ses anciens camarades de Territoires de progrès, cette « aile gauche » de la macronie, qui lui ont rappelé quelques fondamentaux concernant la question des retraites.
Anciens camarades car, en rupture avec l’orientation politique d’Emmanuel Macron dans ce second quinquennat, ils ont lancé récemment le nouveau parti Demains avec à leur tête l’avocate Najwa El Haïté, adjointe au maire d’Evry, une ancienne proche de Manuel Valls. Et leur rappel à Dussopt n’est pas passé inaperçu : Marie-Noëlle Groch, membre du conseil politique de Demains, et Pierre Venteau, président du conseil politique de Demains, ont pris la plume dans Les Échos pour réclamer une réforme « juste à défaut d’être ambitieuse ! »
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