Iran: Le régime de dictature menacé ?

Iran: Le régime de dictature menacé ?

Un appel à la grève générale a commencé depuis lundi et devrait continuer pour protester non seulement contre l’atteinte aux libertés mais de manière plus radicale pour la chute du régime de dictature des mollahs. Visiblement les pseudos apaisements du pouvoir n’ont pas donné satisfaction aux protestataires. D’un côté le pouvoir aurait supprimé la police des mœurs mais maintiendrait la même obligation concernant les tenues vestimentaires et en particulier le voile. Autant dire un pas en avant, un pas en arrière. Mais la colère dépasse la seule question vestimentaire et concerne la légitimité du régime des mollahs.

D’après le Figaro, Cette grève inédite a commencé lundi 6 décembre, et devrait se poursuivre jusqu’à mercredi soir, et concerne plus d’une cinquantaine de villes. Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent les volets de fer tirés des boutiques dans les grandes villes du pays. Le bazar de Téhéran, l’un des plus grands bazars couverts du monde, est également fermé. Une grève qui se veut multisectorielle : de nombreux écoliers ne seraient également pas allés à l’école, et les ouvriers de l’industrie iranienne de tout le pays sont également appelés à se rebeller. En clair, «l’appel de la grève générale fonctionne», analyse Mahnaz Shirali, sociologue et politologue iranienne.

Cette invitation au soulèvement ne semble pas avoir d’origine définie, puisque les têtes pensantes de cette grève d’un nouveau type ne se manifestent pas. «C’est un mouvement de masse», explique la chercheuse, «un soulèvement reposant sur une volonté générale qui émerge, un collectif qui s’impose». En cause : «les réseaux sociaux», qui fédèrent les manifestants, et qui permettent une telle ampleur des manifestations.

Qu’attendre de la suite de cette grève générale ? «Sur le plan économique, pas grand-chose», soupire la chercheuse. «En Iran, le tissu économique est exsangue, et fonctionne à 5% de ses capacités». Le régime survit depuis des années «sur les marchés offshores, les contrefaçons : le fer de lance de son fonctionnement repose sur l’économie souterraine», explique-t-elle. Dans les faits, «la grève des ouvriers est évidemment plus que notable, mais elle ne peut mettre à genoux une économie iranienne déjà paralysée».

En revanche, la dimension symbolique d’une telle grève joue, de son côté, un rôle non négligeable. Fermer ses commerces, et faire une croix sur une journée de travail, «c’est montrer à quel point les Iraniens ne veulent plus de ce régime», rappelle Mahnaz Shirali. C’est une pierre de plus adossée à l’édifice d’un mouvement révolutionnaire en Iran, «qui ne veut rien de moins que la chute du régime».

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