Société glissement insidieux vers une société de paresse ?
Comme d’autres pays , la France connaît une crise du rapport au travail caractérisé notamment par les difficultés de recrutement mais aussi par des comportements qui dénotent une certaine démotivation. En France cependant, la situation apparaît encore plus grave qu’ailleurs depuis les 35 heures et la « culture RTT ». Une enquête de l’IFOP confirme cette tendance observée notamment depuis la crise sanitaire. Mais le processus a débuté bien antérieurement.
On peut faire l’hypothèse assez sérieuse que la situation s’est très fortement détériorée à partir de la fixation du temps de travail à 35 heures. Une chute brutale du travail qui a sans doute aussi contribué à la perte de compétitivité du pays. Le plus grave sans doute, c’est que le rapport au travail a été modifié et que cette valeur travail est tellement dévalorisée que son utilité est même parfois condamnée ( voir les déclarations par exemple de l’ultra écolo Sandrine Rousseau qui condamne le travail au motif qu’il serait de droite).
Certes, la baisse de performance de l’économie française dont témoigne en particulier l’énorme déficit de la balance commerciale est largement imputable à des choix contradictoires des gouvernements notamment depuis Chirac et Mitterand mais aussi imputables à un changement de mentalité où la société de loisirs prend le pas sur d’autres enjeux sociétaux.
En clair, depuis la pandémie, les Français s’avèrent être de plus en plus fainéants, selon une enquête publiée le 11 novembre par l’institut Jean-Jaurès en partenariat avec l’IFOP.
« Depuis la crise sanitaire, 30% des sondés déclarent être moins motivés qu’avant », rapporte le sondage.
Ce chiffre est particulièrement important chez les jeunes adultes, puisque 40% des 25-34 ans se disent moins motivés qu’avant les périodes de confinement, contre 21% des plus de 65 ans.
Les habitants de région parisienne, dont les conditions de vie durant les confinements ont été particulièrement pesantes, se disent également plus affectés. 41% d’entre eux sont moins motivés qu’avant, contre 22% des habitants de zone rurale.
« Il fait froid, ça ne donne pas trop envie de bouger, du coup on a la flemme tout le temps pour tout et pour rien », confie une jeune femme à BFMTV.
« Flemme de faire une machine, flemme de descendre les poubelles », énumère encore une autre. Cette tendance à rester chez soi se confirme en termes d’achats. Le plaid est ainsi particulièrement recherché par les Français.
« Ça se vend extrêmement bien », confirme Morgan Cherki, directeur marketing de la société Toto. « C’est un des indispensables quand on est fatigué ou qu’on a la flemme », estime-t-il avec un sourire.
Les entreprises s’adaptent
Avec ce bouleversement des usages, les entreprises s’adaptent. Une évolution qui va même jusqu’à développer une nouvelle économie.
« La société de consommation a très bien compris cet état de fatigue. Les entreprises se sont beaucoup adaptés à la fois à travers un certain nombre de produits ou la livraison à domicile », confirme à BFMTV Jérémie Peltier, directeur de la fondation Jean-Jaurès.
Le problème est que l’avenir est déjà largement hypothéqué par ce changement de mentalité. Malheureusement, on voit mal un parti politique faire un constat lucide de la situation et encore moins réveiller les Français pour redresser le pays.
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