Taux d’intérêt en hausse mais plus lente
La plupart des banques centrales prévoient une hausse des taux d’intérêt pour les mois à venir mais de façon plus modérée. La Fed a relevé à l’issue de sa dernière réunion son principal taux d’intérêt de trois quarts de point afin de freiner l’inflation mais suggéré que les futures augmentations du coût du crédit pourraient se faire à un rythme moins rapide.
La BCE, de son côté, est bien contrainte de suivre à distance la banque centrale américaine pour ne pas avoir l’euro s’écrouler encore un peu plus. Par ailleurs, il y a encore une très large marge de manœuvre entre l’inflation constatée à plus de 10 % en moyenne au sein de l’union européenne et le principal taux de la BCE à 1,5 %.
Par ailleurs la crainte de la spirale hausse des salaires -inflation est une illusion car là aussi l’écart est considérable entre l’augmentation des salaires en moyenne inférieure à 5 % en Europe et une inflation du double.
Pour La FED, « L’incertitude quant aux décalages et à l’amplitude des effets des actions de politique monétaire sur l’activité économique et l’inflation ont figuré parmi les raisons citées ».
Les minutes de la DED font également état de l’émergence d’un débat au sein de la Fed sur les risques qu’un resserrement rapide de la politique monétaire pourrait représenter pour la croissance économique et la stabilité financière, même si les membres du FOMC reconnaissent qu’il n’ont guère observé de progrès tangibles sur l’inflation et que les taux doivent encore augmenter.Alors que « quelques participants » ont estimé qu’une hausse des taux plus lente pourrait réduire les risques pour le système financier, « quelques autres participants » ont noté que tout ralentissement de la politique de relèvement des taux devrait attendre « des signes plus concrets d’une réduction significative des pressions inflationnistes ».
Les marchés tablent sur une hausse des taux d’un demi-point de pourcentage à l’issue de la prochaine réunion du FOMC les 13 et 14 décembre.
D’une certaine manière, on pourrait dire que la BCE- comme d’ailleurs la plupart des responsables politiques- navigue à vue dans la crise générale et finalement attend avec une certaine incompétence l’installation durable de la récession qui va intervenir à partir de 2023. En effet on peut déceler quand commence une période de récession mais rarement quand elle peut se terminer. La hausse des taux amorcée par la Banque centrale européenne (BCE) afin de contrer l’inflation galopante – +10,7% dans la zone euro – n’est pas prête de s’arrêter.
Pour rappel, la BCE a récemment augmenté les taux à son rythme le plus rapide jamais enregistré, les relevant d’un total de 200 points de base depuis juillet et portant son principal taux à 1,5% en seulement trois mois.
Quant à la question de savoir si l’inflation va bientôt atteindre son pic, le responsable de la BCE se montre très prudent. Selon lui, l’agrégat va rester dynamique avec des « prix de l’énergie l’année prochaine (qui) devraient rester plus élevés que prévu », prévient-il.
D’où un avertissement lancé à la fois aux entreprises qui « doivent faire attention à ne pas augmenter excessivement leurs marges », et aux salariés qui « doivent faire attention à ce qu’est une augmentation salariale soutenable » sur le long-terme. La BCE redoute que ne s’enclenche une boucle salaires-prix qui rendrait l’inflation totalement incontrôlable et pourrait faire dérailler son scénario de retour progressif de l’indicateur à sa cible de 2%.
Le durcissement monétaire des banques centrales américaines et européennes fait faiblir la consommation et la demande de biens de ces deux économies au bord de la récession. Une situation qui inquiète la Chine, qui exporte massivement vers ses deux zones et souffre déjà de la paralysie de son économie à cause du Covid.
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