Filière hydrogène : il faut 15 à 20 réacteurs nucléaires supplémentaires

Filière hydrogène : il faut 15 à 20 réacteurs nucléaires supplémentaires

L’avenir de la filière hydrogène dépend largement de l’énergie décarbonée qui est nécessaire pour sa production. « Ce n’est pas nos six réacteurs ou dix réacteurs qu’il faut faire si on a l’ambition de faire de l’hydrogène décarboné en France, il faut en faire 15 ou 20 », a estimé le patron de Total devant les députés de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, réunis ce 23 novembre pour « établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ». Notons que la part de l’éolien étant marginale, autour de 6 % de la production actuellement, son augmentation serait bien incapable de répondre aux défis des besoins électriques

Alors que l’électricité représente actuellement 25% du mix énergétique de la France, cette part devrait passer à plus de 50% à l’horizon 2050 afin de décarboner l’économie. Pour produire suffisamment d’hydrogène localement, « il faut ajouter 50% de capacités [électriques, ndlr] de plus, d’après les calculs qu’on a faits, à l’horizon 2050. C’est énorme », estime Patrick Pouyanné. « C’est un vrai sujet. Il ne faut pas se tromper sur les trajectoires que l’on prend. Cela renvoie à des politiques locales », souligne-t-il.

France défend une production locale de l’hydrogène décarboné tandis que de nombreux pays, l’Allemagne en tête, entendent importer de très grands volumes d’hydrogène pour décarboner leur économie depuis des régions du monde disposant d’énergies renouvelables très compétitives. Alors que cette vision d’un commerce longue distance de la molécule verte ne fait pas l’unanimité, notamment pour des enjeux de souveraineté, elle suppose aussi de relever des défis techniques et économiques.

« L’économie de l’hydrogène n’est pas une économie simple, nous n’en sommes qu’au début », a-t-il reconnu. Selon lui, il faut avant tout comprendre la demande et en distinguer deux types : la demande locale pour décarboner des sites industriels, où la question de son transport ne se pose pas, et la demande dédiée à la mobilité terrestre, plus complexe à appréhender.
Hier, TotalEnergies et Air Liquide ont annoncé un partenariat autour de la production d’hydrogène sur la raffinerie de Grandpuits, actuellement en reconversion. Air liquide va investir 130 millions d’euros pour construire et exploiter une unité de production alimentée en partie par du biogaz issu de la bioraffinerie. Les quelque 20.000 tonnes d’hydrogène produits par an seront achetées par TotalEnergies et serviront surtout à la fabrication de « SAF », du carburant d’avion « durable » au bilan carbone inférieur à celui du kérosène.

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