Réajustement des salaires sur l’inflation : le ministre des finances contre
Le moins que l’on puisse dire c’est que le ministre des finances tient des propos relativement contradictoires en matière de salaire. D’un côté constatant la flambée de l’inflation, il invite les entreprises à engager des discussions pour revaloriser les salaires. Mais d’un autre côté le même ministre s’oppose à une indexation des salaires sur l’inflation.
Un double langage qui s’explique sans doute d’abord par le flou de la politique du gouvernement concernant le pouvoir d’achat. Non sans raison le ministre des finances renvoie la responsabilité aux entreprises qui en dernier ressort doivent discuter entre partenaires sociaux. De la même manière, le ministre s’était opposé à la taxation des superprofits et pour désamorcer la question brûlante il appelait donc à des négociations salariales.
D’un autre côté encore, le patron de Bercy doit donner des gages à Bruxelles et montrer son souci de ne pas laisser filer les dépenses comme les salaires pour assurer sur des orientations françaises souvent considérées par certains notamment les Allemands comme très laxiste.
Pour le ministre des finances, l’indexation générale des salaires sur l’inflation alimenterait la spirale inflationniste et générerait une perte de compétitivité et d’attractivité de l’économie française.
« C’est cette spirale inflationniste sans fin dans laquelle nous refusons en responsabilité de rentrer car nous serions perdants sur tous les tableaux », a-t-il ajouté, énumérant une « inflation hors de contrôle » et une perte de compétitivité et d’attractivité.
Le gouvernement demande régulièrement aux entreprises qui le peuvent d’augmenter les salaires et met en avant la revalorisation du Smic pour les plus modestes. Il défend par ailleurs les dispositifs d’intéressement salarié et de primes défiscalisées.
« Je souhaite qu’avec les partenaires sociaux, nous avancions plus rapidement sur notre proposition de dividende salarié, qui doit donner rapidement des résultats concrets. Une entreprise qui distribue des résultats à ses actionnaires doit aussi distribuer à ses employés », a ajouté Bruno Le Maire Qui reprend ainsi les propos du chef de l’État. Le problème c’est que n’a pas encore été réellement mis sur la table la question de la répartition de la richesse entre actionnaires d’entreprises, investissements et salariés. Et le discours de rigueur salariale du gouvernement perd en crédibilité avec l’annonce régulière de superprofits réalisés par les très grandes entreprises justement grâce à l’inflation et la spéculation.
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