Automobile- 100 % électrique en 2035 est-il réaliste ( intreview de Macron)
Mais le 100 % électrique en 2035 est-il réaliste ?
Plusieurs constructeurs concurrents, européens ou asiatiques, eux, vont très vite. Alors on ne peut pas ralentir. On doit accompagner massivement nos constructeurs, leurs sous-traitants, les services et jouer collectif. Notre objectif est de produire 2 millions de véhicules électriques en 2030, avec des investissements français et étrangers créateurs d’emplois dans les batteries ou encore l’assemblage. C’est ambitieux, mais j’ai confiance en l’excellence de notre filière, en ses dirigeants et ses salariés, et on peut l’atteindre. Nous atteindrons le million de véhicules électriques produits en France en 2027.
Les voitures électriques restent encore trop chères pour la plupart des ménages…
Les voitures électriques sont plus chères à l’achat, mais elles permettent de faire des économies majeures en carburant. C’est pourquoi il faut accompagner les ménages dans leur changement de véhicule. Durant le quinquennat passé, nous avons distribué aux Français 1 million de primes à la conversion qui ne concernent pas que l’électrique mais qui nous ont déjà permis de réduire les émissions de CO2. 700.000 bonus écologiques ont également été distribués. Au total, nous avons accompagné plus de 1 million de ménages. Parce que nous voulons rendre la voiture électrique accessible à tous, nous allons même porter le bonus écologique de 6.000 à 7.000 euros pour la moitié des ménages, les plus modestes.
Et que faire sur les bornes de recharge ?
Là aussi, la clé c’est la planification et l’accompagnement. La France compte 1,1 million de bornes au total, le plus grand nombre à domicile et en entreprises, 70.000 bornes publiques ont été installées. Aujourd’hui, 3.000 bornes de plus sont installées chaque mois. Nous serons à 100.000 bornes publiques sur cette partie-là à la fin du premier semestre 2023. Et à 400.000 en 2030. A partir de janvier 2023, nous allons aussi étendre le bouclier tarifaire aux bornes électriques, pour éviter des péripéties comme certains de nos voisins. Aujourd’hui les prix restent raisonnables, nous allons nous assurer qu’ils le resteront.
Tout ça pour que les gens achètent ensuite des voitures électriques chinoises ?
Nous avons une stratégie industrielle pour que les gens achètent de plus en plus français. Aujourd’hui, les chiffres sont assez cruels : plus de 80 % des véhicules électriques achetés ont été importés. Comment fait-on, à horizon de cinq ans et encore plus dix ans, pour que ce soit différent ?
Dans la campagne, j’ai fixé un objectif : une filière 100 % produite en France. Sur les batteries, voilà cinq ans que nous posons les jalons de notre stratégie. Nous avons aujourd’hui trois grands projets de gigafactory de batteries électriques. Les premières batteries vont être produites en France dans les mois qui viennent. Nous sommes donc très crédibles avec notre objectif d’être autonomes sur les batteries à l’horizon 2027. On pourra même commencer à exporter après cette date.
Et sur la production de voitures ?
On a consolidé avec Renault toute la partie « ElectriCity », notamment à Douai et Maubeuge . Je serai avec Carlos Tavares de Stellantis au Mondial de l’Auto pour y faire ensemble des annonces très importantes concernant la localisation de modèles électriques ou hydrogène en France, dans nos territoires. C’est comme cela que nous atteindrons notre objectif de 1 million de voitures électriques à l’horizon 2027 et que nous assurerons du travail à des milliers de salariés pour des années.
Les constructeurs devraient s’en sortir. Mais les sous-traitants ?
L’Etat prend sa part, nous investissons également chez les sous-traitants mais c’est aussi le rôle des constructeurs d’accompagner l’ensemble de la filière pour faire face à ces défis. Malgré le Covid, le secteur n’a perdu aucun emploi – là où la crise de 2008 en avait fait perdre 50.000. Nous avons préservé environ 30.000 emplois grâce aux aides Covid et au plan de relance. Nous allons continuer et même recréer des emplois, en formant aussi. Dans le plan France 2030, nous estimons que près de 5 milliards bénéficieront à l’automobile et 1 milliard est fléché vers les sous-traitants pour les aider à se diversifier et à changer de structure, car beaucoup d’entre eux sont sous-capitalisés et n’ont pas la taille critique.
Le tout électrique ne risque-t-il pas de créer de nouvelles dépendances ?
Il faut y veiller et pour cela, travailler sur toute la chaîne de valeur. Nous avons des mines de lithium en France et nous allons les développer grâce au nouveau code minier ; c’est clé pour notre souveraineté. Nous sommes également en train de développer très fortement le recyclage, que ce soit pour le lithium ou d’autres composants. Nous investissons aussi dans d’autres secteurs clés comme les composants électroniques avec STMicroelectronics à Crolles. Et enfin, nous investissons dans l’hydrogène pour la mobilité lourde.
Nous avons les moyens d’avoir une filière 100 % circulaire et souveraine.
Nous avons les moyens d’avoir une filière 100 % circulaire et souveraine. Notre modèle énergétique et les choix que nous avons faits font de la voiture électrique une solution d’avenir car l’électricité française est l’électricité la plus décarbonée d’Europe.
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