Carburant : Les enjeux sociaux et politiques de la crise
La réquisition sans doute un peu tardive par le gouvernement vise évidemment d’abord à faire face au manque de carburant dans une grande partie de la France. Mais il y a en dessous aussi des enjeux sociaux , syndicaux et politiques ( Sans parler des enjeux économiques alors que la France est un quasi récession depuis l’automne)
Côté enjeux politiques, on voit difficilement la grève se terminer chez Total avant la manifestation contre la vie chère de Mélenchon et la grève générale de la CGT mardi.. Du coup, le gouvernement craint la contamination.
Notons que la confédération CGT, elle, n’a pas appelé à rejoindre cette manifestation organisée par Mélenchon. Les autres confédérations non plus afin d’éviter des confusions de rôles entre politiques et syndicats.
Il est probable cependant que des membres de la fédération CGT des industries chimiques notamment des responsables de Total seront présents à cette manifestation. Une fédération traditionnellement radicale par rapport à la confédération et longtemps proche du parti communiste.
Concernant la grève générale de la CGT mardi retrouvera comme d’habitude les syndicats gauchistes
Dans cette affaire de carburant se joue également une concurrence entre syndicats réformistes et syndicats révolutionnaires en tout cas très radicaux et/ou très corporatistes.
Enfin il faut prendre en compte le fait de la proximité du congrès de la CGT qui va procéder au remplacement de Martinez et dans la coulisse l’affrontement de la ligne réaliste face
à la ligne plus radicale comme la fédération CGT ds industries chimiques qui couvre l’activité carburant.
La Première ministre a justifié cette différence de traitement entre Total et Esso par le fait qu’un accord majoritaire, signé par la CFE-CGC et la CFDT, avait été trouvé sur les salaires chez Esso-ExxonMobil. « Une partie des organisations, malgré cet accord, veut poursuivre le mouvement et continuer le blocage, nous ne pouvons pas l’accepter », a souligné la cheffe du gouvernement.
« Le dialogue social, c’est avancer, dès lors qu’une majorité s’est dégagée. Ce ne sont pas des accords a minima. Les annonces de la direction sont significatives. Dès lors, j’ai demandé aux préfets d’engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise », a-t-elle ajouté.
La première ministre aura doute la même analyse après l’accord passé le 14 octobre 1022 entre Total, la CFDT et la CGC ( majoritaires chez Total).
Le gouvernement souhaite donc laisser sa chance à la négociation, « A défaut, le gouvernement agira là-encore pour débloquer la situation », a-t-elle toutefois prévenu.
Il y a de toute évidence une politisation du climat social d’une part par la CGT, d’autre part par le parti de Mélenchon. Une politisation facilité par l’absence de stratégie du gouvernement non seulement vis-à-vis de la crise du carburant mais surtout vis-à-vis de l’inflation qui grignote le pouvoir d’achat.
Jusque-là le gouvernement a refusé de taxe sur les superprofits réalisés surtout dans le pétrole par la spéculation. Mais parallèlement il n’a pas su non plus impulser une négociation entre partenaires sociaux pour favoriser le rattrapage de salaires sur l’inflation.
Il y a donc une certaine légitimité à revendiquer chez les salariés. Avec cependant des risques de chienlit dans le pays du faite de l’instrumentalisation par l’ultra gauche de la problématique sociale, transformée en problématique politique. La responsabilité en incombe au gouvernement, au patronat et à l’ultra gauche.
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