Pénurie d’essence ou de sens en France ?
Il est clair que les perturbations dans la distribution de carburant affecte la vie des Français en particulier pour se rendre au travail. À juste titre des salariés des groupes pétroliers réclament leur part de gâteau. Pas étonnant quand on sait qu’une société comme Total a réalisé plus de 10 milliards de bénéfices pour le seul premier semestre essentiellement en raison de la spéculation pétrolière.
Le problème, c’est que le mouvement de raréfaction carburant touchent surtout ceux qui sont contraints d’utiliser la voiture dont la grande masse est constituée de salariés. Ceux-là ne peuvent pas se permettre le luxe d’avoir une heure ou deux de retard à l’embauche pour avoir utilisé d’autres modes de transport. Il y a donc une sorte de contradiction entre les revendications mêmes légitimes des salariés de sociétés pétrolières et les besoins de la population.
Notons cependant que cette rareté du carburant combinée en plus à l’envol des prix va dans le sens des écologistes radicaux qui réclament d’ailleurs en plus une taxe carbone au motif de l’effet prix. Ils sont rejoints en cela par certains économistes qui introduisent dans la logique de marché la problématique environnementale. En réalité, l’élasticité entre prix et demande est très faible dans la mesure où les moyens de transport ( même chose pour le chauffage) ne sont pas performants voire n’existe pas.
La cohérence passerait donc par une réduction de la demande y compris une baisse de la croissance voire même comme le demandent les ultras écolos la condamnation du travail !
Bref, il ne s’agit pas simplement d’une panne d’essence mais d’une panne de sens que souligne la crise actuelle du carburant.
Les mêmes contradictions se retrouvent sur les autres énergies. Ainsi la France comme d’autres pays européens , a délaissé ses approvisionnements en gaz avec le moyen-orient pour se ligoter avec les Russes.Parallèlement Engie ( résultat de la privatisation de GDF) n’a pas su diversifier ses approvisionnements et investir suffisamment dans des énergies alternatives.
Concernant l’électricité les contradictions sont encore plus criantes puisque la France a bien voulu se soumettre aux exigences des écologistes allemands en fermant d’une part Fessenheim et en prévoyant la fermeture de 14 réacteurs. La filière nucléaire a été complètement délaissée ; mais devant la crise Macon a complètement changé de position en décidant de revoir en hausse la part du nucléaire dans le mix énergétique avec notamment la construction de six EPR puis de six autres ultérieurement. Et toujours pour faire plaisir aux écolos, en même temps de construire les anecdotiques éoliennes et autres équipements solaires qui viennent toutes ou presque de Chine.
On pourrait multiplier les exemples de contradictions entre la politique économique, la politique énergétique et les préoccupations environnementales. La vérité c’est que le gouvernement depuis déjà des années navigue à vue sur des sujets qui au contraire nécessitent une vision de long terme et une cohérence. La guerre en Ukraine n’a fait que révéler les contradictions du pouvoir.
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