Education douce ou avec contraintes ?

Education douce ou avec contraintes ?

Didier Pleux et Catherine Gueguen s’opposent «sur la nature de l’homme».( dans le Figaro, extrait)

Didier Pleux, docteur en psychologie du développement, estime que les parents d’aujourd’hui sont trop «sympathiques». Catherine Gueguen, pédiatre, dénonce la maltraitance «encore majoritaire dans les familles françaises».

Débat intéressant compte tenu de certaines dérives pédagogistes mais peut-être relativement théorique ; la bonne pratique se situant entre pédagogisme et apprentissage des contraintes NDLR

Ils s’opposent sur à peu près tout. Mais chacun assure défendre «l’intérêt des enfants». La pédiatre Catherine Gueguen fait partie des premiers spécialistes de l’enfance à avoir vulgarisé les neurosciences affectives et sociales qui ont donné naissance à l’éducation positive et bienveillante. Ladite éducation exclut les cris, les coups, les menaces, les humiliations et les punitions.

Didier Pleux, docteur en psychologie, est à l’origine du concept d’«enfant tyran». Il assure que l’éducation positive et bienveillante peut engendrer ce type de caractère, «intolérant à la frustration».


Ces vingt dernières années, les recherches en neurosciences affectives et sociales ont émergé. Que nous ont-elles appris sur le développement de l’enfant ?

Catherine GUEGUEN. – Au XXe siècle, nous savions que le cerveau était dévolu aux capacités intellectuelles, motrices et sensorielles. Les neurosciences cognitives nous l’ont appris dans les années 70. Les neurosciences affectives et sociales, elles, datent du XXIe siècle et nous enseignent une chose supplémentaire et extraordinaire : une grande partie de notre cerveau est dévolue aux émotions ! Un chercheur comme Antonio Damasio a montré que nous devons accorder une grande place aux émotions pour favoriser le bon développement de l’enfant, sa capacité à se comprendre et à comprendre les autres, à se faire confiance, à faire confiance aux autres, à avoir un sens éthique et moral…

Didier PLEUX. – Pour moi aussi, les neurosciences ont été une façon de corroborer certaines intuitions. Antonio Damasio a aussi écrit, dans son troisième livre L’ordre étrange des choses (2017), que pour faire des progrès, pour atteindre la stabilisation, l’homme doit passer par un «déséquilibre neuronal». Sa réflexion a alimenté la mienne : je suis persuadé que l’être humain, s’il ne rencontre pas à un moment donné des obstacles déplaisants, risque la stagnation.

En plaçant les émotions au cœur du développement de l’enfant, les neurosciences affectives et sociales ont fait émerger une nouvelle théorie éducative : l’éducation bienveillante – ou positive. En quoi consiste-t-elle ?

C. G. – C’est une éducation fondée sur l’empathie, la compréhension de l’enfant, la non-violence, assortie d’un cadre avec des règles claires. L’adulte apprend à percevoir et comprendre ses propres émotions et celles de l’enfant. Les neurosciences montrent que le cerveau de ce dernier est très immature jusqu’à 5-6 ans, ce qui ne lui permet pas de se maîtriser lorsqu’il traverse des «tempêtes émotionnelles». Lui manifester de l’empathie – ça ne veut pas dire céder – l’aide à se réguler.

La chercheuse Rianne Kok a montré en 2015 que lorsque les deux parents sont empathiques, il y a un épaississement du cortex préfrontal, siège des fonctions intellectuelles.

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