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La révolte antitchador des Iraniennes met la gauche devant ses contradictions

« La révolte antitchador des Iraniennes met la gauche devant ses contradictions !

La réalité iranienne d’un voile instrument d’oppression politique heurte les schémas qui tendent à le présenter comme un strict choix individuel, observe, dans sa chronique, Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».Une gauche- surtout extrême- particulièrement silencieuse face à la révolte en Iran mais aussi en Afghanistan.

Notons que Sandrine Rousseau a été largement sifflé lors du rassemblement à Paris et traitée de collabo compte tenu de ses positions particulièrement ambiguës sur le voile. NDLR

Un soulèvement populaire contre l’oppression, des femmes héroïques à l’avant-garde pour l’égalité, une dictature ébranlée : la révolte de la société iranienne depuis la mort, le 16 septembre, à Téhéran, de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs, magnifie bien des valeurs que la gauche a portées tout au long de son histoire. Logiquement, les défilés au cri de « femme, vie, liberté », le spectacle incroyable des Iraniennes arrachant leurs foulards et les brûlant dans des feux de joie, auraient dû susciter des cortèges de soutien massifs et des actions de solidarité enthousiastes.

En Iran, la colère grandit après la mort de Mahsa Amini, devenue le symbole de la brutalité du régime. Bien sûr, des mouvements féministes et des élus de gauche ont participé à des rassemblements, publié des communiqués de soutien. Le Parti socialiste a « salué le courage des femmes iraniennes » et La France insoumise (LFI) a rendu hommage à « une révolution citoyenne de la jeunesse iranienne ». Mais les manifestations ont été tardives, peu suivies, et les commentaires limités à des généralités. Comme si les « insoumis » et les Verts, empêtrés dans leurs affaires mêlant violences faites aux femmes et batailles de leadership, n’avaient guère d’énergie à consacrer à un événement international majeur.

En réalité, la révolte antitchador des Iraniennes renvoie la gauche à une question qui n’a cessé de la fracturer depuis 1989, année de la fatwa contre Salman Rushdie lancée par l’ayatollah Khomeyni, et de l’exclusion d’élèves voilées d’un collège de Creil. Le foulard islamique est-il un accessoire vestimentaire dont la signification relève strictement de la libre interprétation individuelle ou bien un vecteur politique de domination ? La première réponse est majoritaire au sein de la gauche réunie dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).
Instrument d’oppression politique

« Si vous décidez comment les femmes doivent s’habiller, vous ne vous en sortirez pas », affirmait Jean-Luc Mélenchon, sur C8, en février, en évoquant le foulard des « grands-mères bonnes catholiques », qui « n’était pas un problème ». Un positionnement à rapprocher des 69 % des voix des électeurs musulmans, selon une étude de l’IFOP, que le leader de LFI a recueillies au premier tour de l’élection présidentielle d’avril. Quant à Sandrine Rousseau (Europe Ecologie-Les Verts), lors d’une interview sur LCP, fin 2021, elle disait se « désespér[er] que le corps des femmes et la manière dont elles habillent leur corps soient encore un sujet ». Affirmant que « les femmes qui sont voilées, ce n’est pas l’islam politique », elle estime que certaines « portent [le voile pour des raisons] qui sont juste un embellissement ».

Notons que Sandrine Rousseau a été largement sifflé lors du rassemblement à Paris et traitée de collabo compte tenu de ses positions particulièrement ambiguës sur le voile. NDLR

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