Des risque de crise financière d’après la BCE ?
Le Comité européen du risque systémique (CERS), présidé par Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), lance un « avertissement général » au système financier.
Une crise qui pourrait commencer par les valeurs boursières et s’étendre à tout le système entier. Après avoir caracolé en 2021, avec notamment un record historique pour le CAC 40 qui est monté à près de 7.400 points, la chute des bourses mondiales est arrivée dans le sillage de la guerre en Ukraine, sans qu’elle en soit la seule cause. En quelques semaines, la Bourse de Paris est retombée et varie depuis entre 5.700 et 6.700 points. Pas mieux outre-Atlantique où le SP 500, l’indice phare de Wall Street, a perdu plus de 20 % depuis début 2022.
Après une décennie proche du zéro, voire de taux négatifs, qui ont dopé les valorisations boursières, le choc a été rude. Les marchés ont commencé une descente accentuée ensuite par la conjoncture géopolitique, par la crise immobilière doublée d’une politique zéro Covid en Chine, puis la rupture dans les chaînes d’approvisionnement de l’après-pandémie, et enfin la crise énergétique.
Mais la crise pourrait s’étendre progressivement à l’ensemble du secteur financier.
D’après le Comité européen du risque systémique (CERS « Les risques sur la stabilité financière dans l’Union et la probabilité que des scénarios de risques extrêmes se matérialisent se sont accrus », a-t-il déclaré au terme d’une réunion qui s’est tenue le 22 septembre, avant même la tempête sur les marchés déclenchée par le nouveau gouvernement britannique, et dont les conclusions ont été communiquées jeudi soir.
« Les tensions géopolitiques croissantes ont conduit à la hausse des prix de l’énergie, entraînant des difficultés financières pour les entreprises et les ménages qui sont encore en train de se rétablir des conséquences économiques du Covid », souligne le CERS, qui rassemble les superviseurs et banques centrales nationales de l’Union européenne. Et l’inflation plus forte que prévu resserre les conditions financières. Cela rend plus compliqué le remboursement de la dette des acteurs économiques.
Les risques de chute des prix de certains actifs menacent de déclencher d’importantes pertes de valeur de marché et d’amplifier la volatilité. Sur le marché de l’énergie, cela a provoqué des tensions sur la liquidité de certains participants, explique le CERS. « Nous avons les ingrédients pour une parfaite tempête » économique l’an prochain, a déclaré Raimund Roeseler, le patron de la supervision bancaire au sein du gendarme financier allemand (BaFin).
La détérioration des perspectives macro-économiques pèse aussi sur la qualité des actifs et les perspectives de profitabilité des banques, affectée par ailleurs par des facteurs structurels comme les surcapacités, la concurrence avec les nouveaux acteurs des services financiers et l’exposition aux risques cyber et climatiques.
« Il est nécessaire que les institutions privées, les participants de marchés et les autorités compétentes continuent de se préparer à de telles perspectives de risques extrêmes », prévient le CERS.
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