Ukraine: Où est la dissuasion occidentale ?
- Un papier de l’Opinion s’interroge sur les capacités de dissuasion de l’Occident vis-à-vis de la fuite en avant de Poutine. Il paraît en effet de plus en plus évident que les réponses occidentales ne sont plus à la hauteur des crimes et de la terreur du dictateur russe.
En février dernier, les Occidentaux n’ont pas su dissuader la Russie d’envahir l’Ukraine. Désormais, alors que Vladimir Poutine tente un chantage à l’arme nucléaire, ils doivent impérativement rétablir une dissuasion crédible à l’égard du dirigeant du Kremlin. Le président russe mord en effet régulièrement la ligne jaune de la menace nucléaire. « Ce n’est pas du bluff », disait-il récemment, promettant d’« utiliser tous les moyens à notre disposition » pour répondre à un prétendu « chantage nucléaire » occidental.
Vladimir Poutine veille encore à employer des périphrases, mais son message est transparent – et ses propagandistes n’en font pas mystère. En parlant ainsi de la menace atomique, le président russe modifie les conditions de la dissuasion. Celle-ci repose sur des évidences partagées (dernier ressort, risque de destruction mutuelle) qu’il n’est pas nécessaire d’évoquer publiquement, sauf à vouloir délibérément accroître les tensions. C’est le cas.
Jusqu’à présent, Moscou s’en tient à une détestable « dissuasion offensive » : en s’abritant derrière son arsenal nucléaire, il peut attaquer l’Ukraine, en empêchant les Occidentaux de s’engager trop directement. En face, le parapluie nucléaire de l’Otan « sanctuarise » toujours le territoire des alliés : l’escalade est évitée, pas la guerre.
Même si les Occidentaux évitent la surenchère verbale avec Moscou, ils comprennent que le monde entre dans une zone de danger, tel qu’il n’en a pas connu depuis les crises de la Guerre froide. Manifestement, le président russe ne sait plus comment se sortir de l’impasse en Ukraine. D’où la crainte d’une frappe nucléaire, sous la forme d’un « avertissement », comme disent les stratèges. Une manière, pour le Kremlin, d’affirmer à la face du monde que la Russie n’acceptera jamais la défaite. Il faut vraiment l’en dissuader.
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