Vers un envol des taux d’intérêt ?
Il est clair que nombre de facteurs explicatifs militent n faveur d’un relèvement régulier des taux d’intérêt. Le problème est de savoir maintenant si cette hausse ne connaîtra pas un envol brutal.
La perspective de redressement régulier des taux d’intérêt est forcément nourrie par une inflation dont une grande partie se révèle être culturelle donc durable. Parmi les éléments qui l’alimentent, évidemment la crise de l’énergie mais aussi une vague sans doute sans précédent de spéculation car toutes les hausses sont loin d’être justifiées. Dans la théorie monétaire classique, on estime que le relèvement des taux devrait contribuer à tuer une grande partie de l’inflation aujourd’hui en moyenne autour de 10 % en net décalage avec les taux en dépit des relèvements constatés aujourd’hui. On peut quand même se demander si un relèvement trop brutal des taux ne serait pas de nature à la fois à tuer la croissance mais aussi à alimenter l’inflation. Notons que parmi les facteurs explicatifs il y a le rattrapage entre l’énorme masse monétaire répandue par les banques centrales pendant la crise sanitaire et les richesses réellement produites. Et le réajustement se fait aujourd’hui par l’inflation.
Paradoxalement, ces deux Grande Bretagne que son es les récentes inquiétudes. Le rendement des titres anglais à 10 ans a pris 25 points de base (pb), pour atteindre 4,52 %, un plus haut en 14 ans. Et celui des Gilts à 30 ans s’est approché de 5 %, son niveau de 2004. Les obligations britanniques ont entraîné dans leur déroute l’ensemble des dettes des Etats européens. Au lendemain de l’annonce par Bercy d’un plan de financement record de 270 milliards d’euros pour 2023, le 10 ans français a progressé de près de 15 pb, à 2,86 %. Du jamais vu depuis mars 2012.
En cause, l’onde de choc du plan présenté par le ministre britannique des Finances, Kwasi Kwarteng, qui prévoit des baisses d’impôts massives et un recours accru à l’endettement. Cette décision a inquiété jusqu’au président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, qui a déclaré qu’elle allait ajouter aux incertitudes économiques, et augmenter le risque de récession. « La situation n’est pas tenable, souligne pour sa part Franck Dixmier, responsable mondial de la gestion obligataire chez Allianz GI. D’un côté, le gouvernement britannique prend des mesures qui sont de nature à faire flamber les prix, et de l’autre, la Banque d’Angleterre cherche à mater l’inflation.
En Europe la dérive des déficits budgétaires pourrait aussi précipiter d’autres envols de taux d’intérêt
0 Réponses à “Vers un envol des taux d’intérêt ?”