Marchés: secousses en Europe ?
Les situations en Italie mais aussi en Grande-Bretagne inquiètent les marchés .
Signe de cette défiance, les taux des emprunts à dix ans italiens grimpaient de 0,21 point, à 4,54 %, vite rattrapés par ceux des obligations britanniques à 4,24 %, en hausse de 0,41 point sur la journée. L’homme malade de l’Europe ne serait-il pas celui qu’on pense?
Raison de ces tensions: le «mini» budget présenté vendredi par Kwasi Kwarteng, qui prévoit 45 milliards de livres de baisses d’impôts en plus de 150 milliards de mesures de soutien énergétique aux ménages et aux entreprises, financé par 70 milliards de livres d’emprunts supplémentaires l’an prochain
Côté italien on attend des précisions sur les 200 milliards de dépenses envisagées pour soutenir l’économie alors que la dette atteint déjà des niveaux stratosphériques.
Parallèlement, on constate une tendance baissière de l’activité économique surtout pour 2023
Fitch Ratings est plus pessimiste sur la conjoncture de l’économie mondiale. L’agence de notation a revu en baisse ses prévisions, en ne tablant plus désormais que sur une croissance du PIB mondial de 2,4% en 2022 (-0,5 point de pourcentage par rapport à l’anticipation de juin) et de seulement 1,7% en 2023 (-1 point de pourcentage).
Selon Fitch, l’économie de la zone euro se contractera de 0,1% en 2023 (-2,2 points de pourcentage depuis juin), du fait de l’impact de la crise du gaz naturel. L’agence prévoit désormais une croissance américaine de 1,7% en 2022 et de 0,5 % en 2023, révisée à la baisse de 1,2 et 1 point, respectivement. “La reprise de la Chine est limitée par les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 et par un effondrement prolongé de l’immobilier. Nous prévoyons désormais une croissance de 2,8% cette année et une reprise à 4,5 % l’année prochaine, soit des révisions à la baisse de 0,9 et 0,8 point respectivement”, souligne Fitch.
« Nous avons connu une sorte de tempête parfaite pour l’économie mondiale ces derniers mois, avec la crise du gaz en Europe, une forte accélération des hausses de taux d’intérêt et une aggravation du marasme immobilier en Chine », relève Brian Coulton, chef économiste chez Fitch, dont les prévisions reposent désormais sur l’hypothèse d’un arrêt “total ou quasi total de l’approvisionnement de l’Europe en gaz par les gazoducs russes”.
Sur le Vieux Continent, le Royaume-Uni et la zone euro, qui constituent la troisième économie mondiale, “sont prêts pour une récession plus tard cette année, avec la Banque d’Angleterre et la BCE affichant des prévisions pessimistes. La seule question est de savoir quelle sera son ampleur”, relève de son côté eToro, qui souligne que cette récession aura “des répercussions mondiales sur de nombreuses économies et entreprises” et “survient à un moment difficile, où la croissance américaine ralentit également et où la reprise chinoise est encore hésitante”.
On peut donc craindre de nouvelles turbulences pour la Bourse (CAC 40 , etc.) en Europe. L’économiste Patrick Artus redoute ainsi une poursuite du marché baissier sur les actions au cours des prochains trimestres.
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