Retraite: La réforme est devenue un piège pour Macron
Comme d’habitude chez Macron des grandes déclarations, de grands projets comme sur la r traite. Il avait promis une retraite universelle et tout cela va se finir peut-être par un léger recul de l’âge de la retraite….. déjà en cours du fait des réformes précédentes ( (le départ en retraite est en effet de 63,5 ans en moyenne et la proposition de Macron pourrait se limiter un allongement de six mois). Le dossier est l’emblème des déceptions suscitées à gauche par le macronisme et le symbole des contradictions politiques dans lesquelles se trouve le président de la République, estime dans sa chronique Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».
Est-ce parce qu’Emmanuel Macron a tant de mal à envisager la sienne que le dossier des retraites est en traiLa réforme est devenue un piège pour Macron de virer au psychodrame ? Sur le papier, pourtant, rien ne paraît insurmontable : si l’on se réfère aux dernières prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR) , le système, excédentaire en 2021 et 2022, va renouer avec les déficits dès l’an prochain pour rester durablement déséquilibré. Le rapport évoque une fourchette de déficit comprise entre 7,5 milliards et 10 milliards d’euros en 2027. Le besoin de financement se situerait ensuite entre 12,5 milliards et 20 milliards à l’horizon 2032.
Il faut donc agir sans tarder en choisissant la solution la moins mauvaise dans un panel bien connu des gouvernements précédents puisque tous se sont heurtés à la même réalité démographique : la France vieillit et le rapport entre actifs et retraités se dégrade. Pour assurer la pérennité du régime par répartition, il faut soit baisser le niveau des pensions versées aux retraités, ce qui est socialement inacceptable, soit augmenter la charge financière sur les actifs, ce qui est particulièrement délicat en période d’inflation, soit allonger la durée de la vie active.
Ce qui ne devrait être qu’une discussion de bon sens, certes difficile, est en train de virer à l’épreuve de force politique parce que, lundi 12 septembre, devant l’Association de la presse présidentielle, Emmanuel Macron a évoqué l’hypothèse d’agir par une mesure d’âge dès la discussion, cet automne, du projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Aussitôt, son allié du MoDem François Bayrou s’est dressé contre l’absence de concertation tandis que Laurent Berger y a vu un casus belli. Sur France Inter, dimanche 18 septembre, le secrétaire général de la CFDT a prévenu qu’en cas d’action immédiate ses troupes seraient dans la rue et que son syndicat boycotterait le conseil national de la refondation qui a difficilement démarré le 8 septembre. Toute la tonalité du quinquennat se trouve désormais suspendue à la décision que doit prendre dans les prochains jours la première ministre, Elisabeth Borne.
Si un tel point de crispation a été atteint aussi rapidement, c’est que le dossier des retraites n’est pas que financier. D’un quinquennat à l’autre, il s’est transformé en boulet politique, à la fois emblème des déceptions suscitées à gauche par le macronisme et symbole des contradictions politiques dans lesquelles se trouve empêtré le président de la République.
La déception, à gauche, vient de l’échec du premier projet, celui de 2017, que Laurent Berger avait, au départ, soutenu parce que l’objectif n’était pas de rééquilibrer le système mais d’en corriger les plus criantes inégalités. La retraite par points faisait miroiter à chacun la possibilité de gérer sa vie active comme il l’entend.
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